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Prières de la 5ème semaine de carême : samedi

Publié le 27 mars 2010 par Hermas

Samedi de la Semaine de la Passion

Jésus est à Béthanie : on donne un festin en son honneur. Lazare ressuscite assiste à ce repas. La résurrection de Lazare augmente le nombre de ceux qui croient en Jésus, mais suscite le complot des grands-prêtres et des pharisiens contre Jésus. Ce samedi est le sixième jour avant la Pâque. « A partir de ce jour, nous dit Saint Jean, le Grand Conseil fut décidé à le faire mourir (Jean chapitre 12°), par crainte de voir les Romains détruire le Lieu Saint et la Nation, devant la popularité de Jésus. Et Caïphe déclare alors, sans se rendre compte du sens profond de ses paroles : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple et que l’ensemble de la nation ne périsse pas ». Il ne pouvait comprendre que ses paroles réalisaient le plan de salut de Dieu pour sauver, non pas seulement le peuple juif, mais l’humanité tout entière.

La Passion se profile. L’Heure dont parle Jésus, qu’il « désirait d’un grand désir », car il savait qu’il fallait que  le Fils de l’Homme devait être élevé de terre pour attirer tous les hommes à Lui. L’humanité tout entière, chacun d’entre nous personnellement. La méditation de la station du, chemin de croix, Jésus est dépouillé de ses vêtements, ne peuvent que, nous rappeler les paroles de Sant Paul :

Philippiens :

6. 

Lui, de condition divine, ne retient pas jalousement le rang qui l'égalait à Dieu.

7. 

Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme,

8. 

il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix !

Jésus se laisse dépouiller, pour nous montrer dans quel état nous place le péché, qui nous dépouille littéralement de la vie divine qui est en nous, et pour nous permettre, comme l’enfant prodigue, de revêtir le vêtement des enfants du Père

Implorons le Sauveur de nos âmes, en récitant cette solennelle supplication que nous offre la Liturgie Gothique d'Espagne.

V/. Ayez pitié. Seigneur très clément , et pardonnez à votre peuple.

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Du haut du trône de votre croix, jetez un regard sur nous , misérables et captifs dans les liens de nos passions ; ô Rédempteur! délivrez-nous des supplices que nous avons mérites.

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Vous qui avez souffert les fouets et l'ignominie de la croix , et supporté les outrages de vos persécuteurs, accordez-nous la pénitence de nos péchés.

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Juste juge, vous avez été jugé avec injustice, et quoique innocent vous avez souffert le supplice de la croix; par votre Rédemption, sauvez-nous des peines qui nous sont dues.

R/. Car nous avons péché contre vous.

 

V/. Que votre voix, cette voix qui resta muette devant le juge, supplie pour nous le Père , afin que nous soyons admis à jouir du royaume dont vous êtes le Seigneur.

R/. Car nous avons péché contre vous.

Et, en ce jour du Samedi dédié à la Sainte Vierge, récitons à la louange de notre Maman Céleste affligée en ces heures terribles, cette Séquence que l'on trouve dans les livres d'Heures du XVI° siècle, et dans laquelle l'hommage rendu à la sainte Croix s'unit à celui que le chrétien rend à la Mère des douleurs.

Nous cherchons l'arbre de vie , nous qui avons perdu la vie en mangeant le fruit défendu.

 

Celui dont l'œil n'a pas vu le fruit adhérent à l'Arbre n'a pas vu l'Arbre lui-même.

 

Le fruit qui donne la vie est suspendu au sein de la Vierge-Mère : ainsi l'enseigne la foi.

 

On le voit suspendu aussi à l'Arbre de la Croix, entre les larrons, traversé de cinq blessures.

 

La Vierge-Mère, la Croix qui nous sauve, sont les deux arbres mystiques :

 

L'une humble comme I'hysope, l'autre imposante comme le cèdre: toutes deux donnant la vie.

 

Placé entre l’une et l'autre , laquelle attirera mes regards ?

 

Dans cet embarras plein de charmes, je me livre à la comparaison.

 

Sur le sein de Marie, retenu par les bras maternels, c'est un enfant qui pousse des vagissements.

 

Sur la Croix, il étend les bras vers les hommes pour les embrasser tous.

 

Ici c'est sa Mère pleine de tendresse qui le retient sur son cœur.

 

Là c'est l'amour lui-même, qui ne consent pas à demeurer caché dans sa poitrine.

 

Ici il s'attache à la mamelle, pour en être nourri.

 

Là il est cloué au bois ; et le sang de ses blessures est notre breuvage.

 

C'est la Croix qui nous nourrit par le Fruit qu'elle a porté.

 

La Mère a tout préparé, nourrissant d'abord le Fruit.

 

J'arrive donc à cette conclusion, que nul ne saurait jouir de l'une, sans jouir en même temps de l'autre.

 

Celui qui choisit la Croix ne quitte pas pour cela la Mère: dès qu'il arrive à la Croix, la Mère s'offre à ses regards, debout au pied de cet Arbre.

 

Celui qui choisit la Mère ne s'éloigne pas non plus de la Croix; car c'est au pied de la Croix que le glaive a transpercé le cœur de la Mère.

 

Fils unique d'une Mère crucifiée , Fils vous-même crucifié, du haut de la Croix, regardez-nous.

 

Fruit vivifiant, fruit de l'Arbre de vie, nourrissez-nous et donnez-nous de jouir enfin de vous.

Amen.

DIXIEME STATION DU CHEMIN DE CROIX

Jésus est dépouillé de ses vêtements

/

V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
/R. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

De l’Évangile selon saint Matthieu 27,33.36

 

Arrivés à l’endroit appelé Golgotha, c’est-à-dire : Lieu-du-Crâne, ou Calvaire, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mêlé de fiel ; il en goûta, mais ne voulut pas boire. Après l’avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort ; et ils restaient là, assis, à le garder.

 

MÉDITATION

Jésus est dépouillé de ses vêtements. Le vêtement donne à l’homme sa position sociale ; il lui donne sa place dans la société, il le fait être quelqu’un. Être dépouillé en public signifie, pour Jésus, n’être plus personne, n’être rien d’autre qu’un exclu, méprisé de tous. Le moment du dépouillement nous rappelle aussi l’exclusion du paradis : la splendeur de Dieu a disparu en l’homme qui maintenant se trouve là, nu et exposé, dénudé et honteux. De cette manière, Jésus assume encore une fois la situation de l’homme pécheur. Ce Jésus dépouillé nous rappelle le fait que, tous, nous avons perdu notre «premier vêtement», c’est-à-dire la splendeur de Dieu. Sous la croix les soldats tirent au sort pour se partager ses pauvres biens, ses vêtements. Les évangélistes en font le récit avec des paroles du Psaume 22, verset 19 et ils nous disent ainsi ce que Jésus dira aux disciples d’Emmaüs : tout est arrivé «selon les Écritures». Ici, rien n’est pure coïncidence, tout ce qui arrive est contenu dans la Parole de Dieu et voulu par son dessein divin. Le Seigneur fait l’expérience de toutes les stations et de tous les degrés de la perdition humaine, et chacun de ces degrés est, avec toute son amertume, une étape de la Rédemption : c’est ainsi qu’il ramène au bercail la brebis perdue. Rappelons-nous aussi que Jean déclare que l’objet du tirage au sort était la tunique de Jésus «tissée tout d’une pièce, de haut en bas» (19, 23). Nous pouvons y voir une allusion au vêtement du grand prêtre, qui était «tissé d’une seule pièce», sans couture (Flavius Josèphe, Les Antiquités juives, III, 161). Lui, le Crucifié, il est en effet le véritable grand prêtre.

PRIÈRE

Seigneur Jésus, tu as été dépouillé de tes vêtements, exposé au déshonneur, exclu de la société. Tu t’es chargé du déshonneur d’Adam, et tu l’as guéri. Tu t’es chargé des souffrances et des besoins des pauvres, ceux qui sont exclus du monde. Mais c’est ainsi que s’accomplit la parole des prophètes. C’est ainsi que tu donne sens à ce qui semble privé de sens. C’est ainsi que tu nous fais reconnaître que ton Père te tient dans ses mains, comme nous-mêmes et le monde. Donne-nous un profond respect de l’homme à tous les stades de son existence et dans toutes les situations où nous le rencontrons. Donne-nous le vêtement de lumière de ta grâce.

Tous:

Pater noster, qui es in cælis:
sanctificetur nomen tuum;
adveniat regnum tuum;
fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie;
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris;
et ne nos inducas in tentationem;
sed libera nos a malo.

Fac ut ardeat cor meum
in amando Christum Deum,
ut sibi complaceam.

Fais qu'en mon coeur brûle un grand feu
pour mieux aimer le Christ mon dieu
et que je puisse lui plaire.


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