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Bloody Money: épisode 4

Publié le 28 mars 2010 par Willb77

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Sarah se souvint qu’elle avait toujours cette bombe lacrymogène sur elle. L’insistance de sa mère sur ce point faisait écho aux conseils avisés de Paul Browner, le responsable sécurité de la firme autrefois militaire.

« Vous êtes très exposé Sarah et les cinglés courent les rues. »

 Elle souffla un peu en reconnaissant le contour de l’instrument dans la poche transversale de son sac Gucci. Elle ne s’en était jamais servi mais avait décortiqué la notice d’utilisation, plaisantant sur les croquis explicatifs.

Elle profita de cet instant de répit pour élaborer une stratégie sur la marche à suivre dans les prochaines minutes.

Tout d’abord, la situation n’était peut-être pas si dramatique que ça. Certes, son coup de téléphone ne donnait rien, certes sa porte n’était pas verrouillée pouvant signifier un cambriolage, certes il n’y avait plus de lumière et quelqu’un approchait ; mais elle ne manquait pas d’atouts.

Premièrement, la bombe anti-agression. Ensuite, elle pouvait toujours contacter Johan qui habitait à deux blocs et qui rappliquerait sans préavis. Et pour finir, son appartement était ouvert, s’il y avait eu effraction, le coupable avait certainement quitté les lieux.

 L’inconnu dans la cage d’escalier venait de franchir le 1er étage et accéléra la cadence.

Elle raccrocha et composa le numéro de Johan. Elle tomba sur sa messagerie 

« Salut c’est Johan, vous l’avez compris je suis trop occupé pour décrocher ce téléphone.  N’hésiter pas à argumenter sur votre motivation à me contacter et si cela vaut la peine, je vous rappellerai »BIIIIIIIP.

Elle coupa la communication, excédée.

Une voix étouffée s’éleva soudain se répercutant sur les murs donnant un écho troublant.

« Sarah ».

Elle voulut que ce soit  le fruit de son imagination mais la voix reprit :

« Sarah, tu as un problème ? » le ton était moqueur.

« Qui est là ? » interrogea-t-elle mal assurée

« Tu le sauras bien assez tôt » affirmation suivie d’un rire à glacer le sang.

L’homme montait de plus en plus vite.

«  Je suis en ligne avec la Police, n’approchez plus » bluffa-t-elle.

« Impossible » réplique catégorique qui sonna le glas des espoirs de Sarah.

Ses  yeux s’accoutumèrent à la pénombre. Les contours des murs, la rampe, le tapis d’entrée et le globe blanc au dessus d’elle apparaissaient presque nettement. Cela la rasséréna quelque peu. Elle saisit sa bombe et actionna la poignée de porte pour s’introduire dans son appartement. Dedans, elle fit volte-face et d’un seul mouvement, mit le loquet et alluma la lumière du hall.
...
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