Magazine Journal intime

Les feux de l'amour, c'est sur les blogs, maintenant...

Publié le 29 mars 2010 par Anaïs Valente

Un vrai vaudeville que les histoires d'amour d'ados.  Par souci de confidentialité, je ne citerai pas le nom de l'ado dont je vais vous parler, of course.  Mais bon, vous devinerez vite.  Marrant, j'ai l'impression d'être une mère de famille, là, pour quelques instants.  Ce qui est loin d'être le cas, chuis déjà une mauvaise marraine, alors une maman, vous zimaginez ?

Donc, les histoires d'amour, c'est du vaudeville.

Pour résumer : X aime Y, qui elle aime Z, qui lui aime A, qui elle ne l'aime pas, elle aime M, qui lui aime P.

Bon, évidemment, tout ça, c'est pas nouveau.  Déjà à l'âge de glace (quoique, y'avait pas d'humains à cette époque, sauf erreur), déjà au temps des cavernes, déjà au temps des Romains, les amours pas réciproques menaient le monde.  Je t'aime moi non plus, version soft.

Mais la nouveauté de ce siècle, ce sont les blogs.

Passque sur les blogs, tout se sait.  Et vu que X, Y, Z, A, M et P ont un blog.  Tout se sait.  Et vu que j'ai parlé de A sur mon blog, qui a parlé de moi sur son blog et que X, Y, Z, M et P sont passés par là, tout se sait encore plus.

Et me voilà catapultée, l'instant d'un tchat, dans un vaudeville d'adolescents. 

Me voilà transformée en conseillère pour ado en peine de cœur.  J'ai quinze ans, là, d'un coup.  Etrange.

Et me voilà catapultée, bis, dans ma propre adolescence.

Quand j'aimais F, qui ne m'aimait pas.

Point.

Ben oui, à l'époque, pas de tchat, pas de blog, pas de sms.  Tout restait mystérieux.  J'aimais F, sans réciprocité.  Ensuite j'ai aimé A, X, P, PM, A (bis), F(bis) et T, et puis B aussi, et j'oubliais M, tout ça sans réciprocité.  Appelez-moi reine de la non-réciprocité.

Mais ici, je parle de F.

Donc j'étais raide dingue de F.

Mais on était juste amis.  Très bons amis.  Des amis qui se voyaient en dehors de l'école.  Me souviens même que j'allais dans sa chambre, du haut de mes treize ou quatorze ans.  Actuellement, à cet âge, on laisse pas des ado aller dans une chambre sans une provision de préservatifs, ma bonne dame.  Mais de mon temps...

On était juste amis.  Tout le monde pensait le contraire, car on se téléphonait souvent, comme deux "meilleures amies".  Rha, j'ai un pincement au cœur en y repensant, comme j'étais encore naïve et comme je croyais encore en l'amour, à cette époque.

Et un jour, il m'a proposé une sortie.  J'ignore pourquoi, j'ai senti que c'était pas comme les autres fois.  Bizarre, je l'ai senti.  C'est ainsi.  Ce fut l'exaltation.  Le bonheur.  La réalisation d'un rêve.  Jusqu'au jour du rendez-vous.

J'y suis pas allée.

Ne me demandez pas pourquoi.

Passqu'à l'époque j'étais déjà conne.  Jeune et conne à l'époque, comme le dit la chanson.  Maintenant, je suis vieille, mais toujours aussi conne.  Si c'est pas malheureux.

Tout a changé.

Rien n'a changé.

Comme quoi, les vaudevilles d'ados de 2010, ça vous plonge une vieille Anaïs dans ses souvenirs en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.



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