« Céline . » (attention à l'espace avant le point, primordial, l'espace avant le point), nouvelle lectrice assidue de mon blog, pas avare de commentaires, ce que j'adore (et ce dont je la remercie vu que certains qui m'ont promis des commentaires n'ont pas tenu leur promesse, eux, oui, c'est de vous dont je parle titchu, titchu), a écrit, comme ça, l'air de rien, en passant, cette toute petite phrase qui m'a totalement collée au sol (fort heureusement, j'étais vautrée sur mon canapé, je ne suis donc pas tombée fort bas) : « qui pourrait bien aimer une fille brûlée hein ? »
Est-il possible de passer ce petit bout de commentaire sous silence, d'y répondre « bêtement » par un autre commentaire, comme je le fais d'habitude ?
Non.
Comme je vous le disais, ça m'a scotchée, cette question. Tourneboulée. Retournée de l'estomac. Attristée.
Etonnamment, Céline ., je me suis justement posé cette question ce week-end. Pas « qui pourrait bien aimer une fille brûlée hein ? », mais « qui pourrait bien m'aimer hein ? »
Drôle de hasard non ?
Bon, je ne vais pas prétendre que je ne me pose jamais cette question, enfin que je ne me la suis jamais posée, mais j'ai eu une phase existentielle, ou quelque chose du genre, ce week-end.
Alors tu comprends, Céline ., pourquoi ta question, posée comme ça, à la fin d'un commentaire, si discrète, mais si parlante, m'a bouleversée.
Parce que d'un côté, je me dis « de quel droit puis-je me plaindre, moi, quand je lis ce que tu endures, ce que tu as enduré, ce que tu vis au quotidien, tes angoisses, tes questions, tes douleurs, alors que tu devrais profiter de ton adolescence, être naïve, confiante en l'avenir, mordant la vie à pleines dents, sans réfléchir ».
Et d'un autre, je me dis que comparaison n'est pas raison. Et que oui, j'ai le droit de m'interroger, même si ne suis pas brûlée, même si je n'ai pas traversé tes drames, même si... J'ai le droit de me demander « qui aimera une fille comme moi, pas cap' de préparer un petit plat ni de repasser une chemise correctement, pas cap' d'avoir un intérieur rangé, pas cap' d'avoir des yeux de biches, pas cap' d'être séduisante, pas cap' d'être mince, pas cap' d'être jolie, pas cap' d'être cultivée, pas cap' d'être désirable. Cap' de rien en fait. Alors, qui ? »
Causes différentes, questions identiques, Celine . et moi.
Mais Céline ., malgré tes interrogations, malgré les miennes, crois-moi, crois-le, ne cesse jamais de le croire : tu vas être aimée. Il verra plus loin que tes brûlures. Il te verra, toi, pour ce que tu es à l'intérieur, avec tes défauts et tes qualités, pour ce que tu es à l'extérieur aussi, avec tes défauts et tes qualités. Il t'aimera toi, Celine ., telle que tu es. Quant aux autres, n'aie aucun regret, ils n'en valent pas la peine.