Magazine Humeur

Mardi saint

Publié le 30 mars 2010 par Hermas

Aujourd’hui, Jésus se dirige dès le matin vers Jérusalem. Il veut se rendre au Temple, et y confirmer ses derniers enseignements. Mais il est aisé de voir que le dénouement de sa mission est au moment d'éclater. Lui-même, aujourd'hui, a dit à ses disciples : « Vous savez que c'est dans deux jours que l'on fera la Pâque, et que le Fils de l'homme sera livré pour être crucifié (Matthieu 26, 2)). »

« Le moment est maintenant venu, ô mon Jésus, de vous suivre avec vos amis dans la route du Calvaire, d’être à vos côtés durant tous ces Jours Saints, par la prière, par les sacrifices, par l’assistance aux cérémonies de ces Jours Saints, de vous accompagner jusqu’au Calvaire, et d’attendre votre Résurrection. En effet, en ce jour, on a lu à la Sainte Messe le récit de votre Passion, raconté par saint Marc, disciple de Pierre. Je vous y ai suivi, triste, parce que celui que vous aviez choisi comme chef des Apôtres, n’était pas là. Mon cœur pleure en voyant que Pierre vous a renié. Je n’oserais pas le juger. Qu’aurais-je fait à sa place ?

Et puis mon cœur pleure aussi en voyant combien de fois je vous ai renié, même par le plus petit péché, par faiblesse, par lâcheté, par peur. Et c’est pour Pierre et c’est pour moi que je vous vois, sur le chemin qui monte au Calvaire, devant moi, titubant sous le poids de la Croix, tombant par trois fois à terre, en proie aux insultes et aux coups de vos bourreaux » (méditation de Maman)

(Note dans la liturgie tridentine, on lisait en ce jour le récit de la Passion tiré de l’Evangile de saint Marc))

 

Sur la route de Béthanie à Jérusalem, les disciples qui marchent en la compagnie de leur maître sont frappés d'étonnement à la vue du figuier que Jésus avait maudit le jour précédent. Il était desséché, comme un bois mort, des racines au sommet. Pierre alors s'adressant à Jésus : « Maître, lui dit-il, voici le figuier que vous avez maudit ; voyez comme il s'est desséché. » Jésus, profitant de l'occasion pour nous apprendre à tous que la nature physique est subordonnée à l'élément spirituel, quand celui-ci se tient uni à Dieu par la foi, leur dit : « Ayez foi en Dieu. Je vous le dis : celui qui dira à cette montagne : Ote-toi, et va te jeter dans la mer ; s'il n'hésite pas dans son cœur, mais s'il croit fermement à l'accomplissement de ce qu'il vient de dire, celui-là verra l'effet de sa parole.

Jésus entre à Jérusalem, puis dans le Temple où il est pris à partie par les Princes des Prêtres et les Pharisiens qui lui demandent, après qu’il eut chassé les vendeurs du Temple : « Par quelle autorité faites-vous ce que vous faites ? qui vous a donné ce pouvoir ? » (Mathieu, 11, 27—28). Puis, Comme les jours précédents, Jésus sort de la ville vers le soir, et franchissant la montagne des Oliviers, il se retire à Béthanie, auprès de sa mère et de ses amis fidèles.

En ce jour où nous méditons sur la 13° Station du Chemin de Croix, Jésus est descendu de la Croix, nous pouvons redire avec ferveur la prière de l’Introït, en exprimant notre reconnaissance profonde au Sauveur, et en nous glorifiant dans sa Sainte Croix :

Glorifions-nous dans la Croix de Jésus-Christ notre Seigneur ; c'est lui qui est notre salut, notre vie et notre résurrection, lui par qui nous sommes sauvés et délivrés.

Le Corps de Jésus, descendu de la Croix montre à sa très Sainte Mère, la plaie béante causée par la lance du Centurion romain, comme la montre aussi le Saint Suaire de Turin. Le cœur de Marie a été transpercé, à ce moment, de ce glaive de douleurs annoncé par le vieillard Siméon. Cette Eau qui nous lave, nous purifie, nous sanctifie, ce Sang qui nous nourrit de la vie même de Dieu, et nous fait devenir ses enfants, en recevant la Sainte Eucharistie avec foi, piété et dévotion.

Les strophes suivantes, empruntées à l’Eglise grecque sur la Passion du Sauveur, nous aideront à terminer cette journée, les yeux tournés vers la Croix, au pied de laquelle se trouvait Marie, sa très Sainte Mère, et saint jean, et Marie de Magdala et Marie de Cléophas

Votre côté ouvert, ô Christ, semblable à la fontaine qui jaillissait d'Eden, arrose votre Eglise comme un jardin spirituel ; la source qui en émane se divise en quatre fleuves qui sont les quatre Evangiles ; le monde en est arrosé, la création vivifiée, les nations instruites à vénérer dans la foi votre règne.

 

O Christ, auteur de la vie, vous avez été crucifié pour moi, afin de verser sur mon âme, comme d'une fontaine. la rémission des péchés. Votre côté a été traversé par la lance, afin d'ouvrir sur moi les sources de la vie ; vous avez été percé par les clous, afin que, découvrant dans la profondeur de vos souffrances l'immensité de votre souverain pouvoir, je m'écrie : Gloire à votre Croix et à votre Passion, ô Sauveur !

 

Vous avez déchiré, ô Christ, la cédule de notre condamnation sur votre Croix ; mis au rang des morts, vous avez enchaîné le tyran et délivré tous les captifs par votre résurrection. C est elle qui nous a illuminés, ô Seigneur, ami des hommes! Nous vous crions : Souvenez-vous de nous aussi, ô Sauveur, dans votre Royaume !

 

Votre Mère, ô Christ, qui vous a enfanté sans le secours de l'homme, et qui est demeurée vierge après l'enfantement, nous l'amenons devant vous, Seigneur miséricordieux, afin qu'elle intercède pour nous, et que vous accordiez l'éternel pardon à ceux qui crient : Souvenez-vous de nous aussi, Seigneur, dans votre Royaume !

TREIZIEME STATION DU CHEMIN DE CROIX

Jésus est descendu de la Croix et remis à sa Mère

/V. Adoramus te, Christe, et benedicimus tibi.
/R. Quia per sanctam crucem tuam redemisti mundum.

De l’Évangile selon saint Matthieu 27, 54-55

Le centurion et ceux qui, avec lui gardaient Jésus, furent saisis d’une grande frayeur et dirent: «Vraiment, celui-ci était le Fils de Dieu!» Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient à distance: elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir.

 

MÉDITATION

Jésus est mort, son coeur a été transpercé par la lance du soldat et il en sortit aussitôt du sang et de l’eau: image mystérieuse du fleuve des sacrements du Baptême et de l’Eucharistie, par lesquels, à cause du coeur transpercé du Seigneur, l’Église renaît sans cesse. On ne lui a pas brisé les jambes, comme aux deux autres crucifiés; ainsi, il se manifeste comme l’agneau pascal véritable, dont aucun os ne doit être brisé (cf. Ex 12,46). Et maintenant qu’il a tout supporté, malgré tout le trouble qui agite les coeurs, malgré le pouvoir de la haine et des lâchetés, voici qu’il n’est pas demeuré seul. Il y a les fidèles. Auprès de la croix, il y avait aussi Marie, sa Mère, Marie soeur de sa Mère, Marie de Magdala et le disciple qu’il aimait. Et voici qu’arrive un homme riche, Joseph d’Arimathie: ce riche trouve le moyen de passer par le trou d’une aiguille, parce que Dieu lui en donne la grâce. Il ensevelit Jésus dans son tombeau neuf, dans un jardin: à l’endroit où Jésus est enseveli, le cimetière se transforme en un jardin, le jardin d’où Adam avait été chassé lorsqu’il s’était détaché de la plénitude de la vie, lorsqu’il s’était détaché de son Créateur. Le tombeau dans le jardin nous apprend que le pouvoir de la mort arrive à son terme. Voici que s’approche aussi un membre du Sanhédrin, Nicodème; celui à qui Jésus avait annoncé le mystère de la renaissance par l’eau et l’Esprit. Même au sein du Sanhédrin, qui avait décidé sa mort, il y a quelqu’un qui croit, quelqu’un qui connaît et qui reconnaît Jésus après sa mort. Au-delà de l’heure du grand deuil, des ténèbres épaisses et du désespoir, demeure cependant, mystérieusement, la lumière de l’espérance. Le Dieu caché est cependant le Dieu vivant et proche. Le Seigneur mort reste cependant le Seigneur et notre Sauveur, même dans la nuit de la mort. L’Église de Jésus Christ, sa nouvelle famille, commence à se former.

PRIÈRE

Seigneur, tu es descendu dans l’obscurité de la mort. Mais ton corps a été recueilli par de bonnes mains, il a été enveloppé dans un linceul immaculé (Mt 27, 59). La foi n’est pas complètement morte, le soleil n’est pas complètement obscurci. Comme il nous semble souvent que tu dors! Et comme nous pouvons facilement nous éloigner, nous les hommes, et nous dire à nous-mêmes: Dieu est mort. Permets que, à l’heure de l’obscurité, nous soyons capables de reconnaître que toi tu es là. Ne nous abandonne pas quand nous sommes tentés de perdre courage. Aide-nous à ne pas te laisser seul. Donne-nous une fidélité qui résiste au désarroi et un amour qui sache t’accueillir dans les moments de détresse extrême, comme le fit ta Mère, qui te reçut à nouveau entre ses bras. Aide-nous, aide les pauvres et les riches, les simples et les savants, à regarder au-delà des peurs et des préjugés. Rend-nous capables de t’offrir nos aptitudes, notre coeur, notre temps, pour préparer ainsi le jardin où peut advenir la résurrection.

 

Tous:

Pater noster, qui es in cælis:
sanctificetur nomen tuum;
adveniat regnum tuum;
fiat voluntas tua, sicut in cælo, et in terra.
Panem nostrum cotidianum da nobis hodie;
et dimitte nobis debita nostra,
sicut et nos dimittimus debitoribus nostris;
et ne nos inducas in tentationem;
sed libera nos a malo.

 

Vidit suum dulcem Natum
morientem desolatum,
cum emisit spiritum.

Elle vit son enfant très cher
mourir dans la désolation
alors qu'il rendait l'esprit.


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