Durable et local. La grelinette et le fainéant

Un peu en avance, nous avons organisé un week-end du développement durable dans la commune. Résumé de la journée de samedi.

De bonne heure, je passe dans le quartier des Poêtes, et je vois quelques habitants affairés à bichonner leurs espaces verts. Depuis plusieurs années, ils ont décidé de se retrousser les manches une fois par an pour entretenir les plate-bandes, tailler les arbustes, enlever quelques déjections. J’y repasse en début d’après-midi. Ne reste de leur travail que quelques sacs qui seront enlevés par les services municipaux. Je croise un peu plus tard l’un de ces résidents qui aurait bien aimé assister à la conférence sur la reconquête de la qualité de l’eau (sujet abordé dans ce blog en février 2009. Il m’explique qu’il s’est équipé d’une machine sophistiquée pour rendre basique son eau potable (!).

Je passe sur ces entrefaites saluer les producteurs locaux installés dans des petits chalets sur la place Delecroix pour vendre légumes, produits laitiers, etc. Tous sont étonnés de l’accueil reçu, et ne demandent qu’une chose : il faut renouveler l’opération. Après avoir fait mes propres emplettes, je les assure que leur souhait est bien enregistré.

Vient le moment de la rencontre avec Marc Delrue, jardinier du parc Mosaïc. On le reconnaît d’emblée à sa barbe fournie, mais surtout à ses yeux pétillants, surtout lorsqu’on commence à parler de la terre. Et il nous explique avec des mots pleins d’images, de saveurs, de senteurs, les bienfaits de la grelinette et du fainéant. Le fainéant, c’est la rasette qui débarrasse des herbes indésirables (ne pas dire mauvaises herbes). Et la grelinette permet d’éviter l’utilisation de la bêche, d’alléger et d’aérer la terre et de favoriser le travail des lombrics, qui vont prendre en charge la circulation des substances nutritives qui abreuveront nos plantes. Marc est intarissable quand on le lance sur les méthodes douces pour cultiver son jardin sans chimie et autres artifices phytosanitaires : le BRF (bois raméal fragmenté), le purin d’ortie, les bienfaits de la consoude, de la prêle, du pissenlit, de la moutarde et de la phacélie, tout y passe, et on ne se lasse pas. Au fait, Marc Delrue parle de son jardin tous les samedis sur France Bleu Nord à 9h30, et vous accueille également le mercredi dans son jardin de l’association “prêt du sol” à Villeneuve d’Ascq.

A plusieurs reprises, les enfants de l’école primaire apportent leur écot à cette action par des petites pièces qu’ils ont répétées avec les instituteurs et Patrice Testa. Ils y apportent beaucoup de conviction, et surtout ils sont à l’aise : le travail et la persévérance portent leurs fruits : ils en sont tous ou presque à leur troisième représentation publique, ils n’ont même pas peur ! Et surtout, ils ont bien compris le message qu’ils doivent faire passer à leurs aînés : les petits ruisseaux font les grandes rivières, les gestes du quotidien peuvent contribuer significativement à préserver notre planète.

Au détour d’une conversation, Geneviève me remémore un des axes essentiels, bien que souvent négligé, du développement durable : pas d’équilibre sans égalité, sans équité dans les relations que nous entretenons avec les pays du sud. C’est la raison pour laquelle je vous propose cette mappemonde qui nous rappelle que les pays développés produisent l’essentiel des pollutions qui fragilisent notre vieille terre !

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