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Oh, les Zommes!

Publié le 31 mars 2010 par Sarah.bh
Lazreg est un fonctionnaire dans un administration publique. Il vient d’acheter une voiture « populaire ». Il en rêvait depuis le jour où il a réussi le concours d’entrée à cette foutue administration aux volets cassés. Maintenant qu’il a la trentaine, un autre projet s’impose. Se marier. Il n’y pensait pas vraiment au départ, mais c’est « el hajja » (alias sa mère), qui a le malin plaisir de lui lancer un «Wa9tech tjibélna bent la7lél » tous les matins quand il sort et tous les soirs quand il rentre. D’ailleurs, rien que pour ne plus entendre cela, il a décidé de se marier. C’est ainsi qu’avec sa bénédiction, « el hajja » s’est mis à vérifier son carnet d’adresses (ses cousines et celles de ses voisines) pour lui dénicher sa future belle fille. Une prof de préférence, comme ça elle aura le temps de s’occuper des enfants, dit-elle. Zarga s’en fou un peu de son métier, l’essentiel c’est qu’elle ne dépasse pas les 27ans, qu’elle soit d’accord pour avoir un enfant durant la première année de mariage (il a besoin de prouver sa virilité) et surtout qu’elle l’aide dans son futur projet d’après mariage : s’acheter un appartement…Coco est petit et pas beau. Son physique limité n’a jamais été un handicap, ni même ses blagues à deux balles d'ailleurs. Il n’arrive jamais à tenir une conversation en dehors des ouvertures de discothèques et de la soirée « mahboula » qu'il a passé le week end dernier. S’il a malgré cela une grande confiance en lui-même, c’est qu’il sait très bien qu’il suffit de faire l’aller retour avec sa BMW série 7 (cadeau de Papa pour sa maîtrise en Gestion),pour se sentir important dans la société. Les filles ? c’est pas très difficile de les classer pour lui. Si elle ne sort pas toutes les nuits, qu’elle est contre l’alcool c’est qu’il s’agit d’une complexée ou coincée. Si elle adore les discothèques, la vodka et les week end à deux, c’est qu’il s’agit d’une fille facile. Il faut dire que ses neurones ont du mal à fonctionner et du coup, il ne reconnaît que deux extrêmes…Balha est ni beau ni moche. Son entourage lui reconnait plusieurs atouts : intelligent (juste parce qu'il est ingénieur), cultivé (il achète La presse tous les matins), bien élevé, de bonne famille... Bizarrement, à chaque fois qu’il sort avec une fille, ses qualités s’évaporent en l’espace de 3 mois. Le téléphone, soit il l’oublie soit il ne l’entend pas sonner. Ses conversations se résument à quelques phrases qu'il alternet d’une manière automatique : Pourquoi tu es compliquée ?. Je suis comme ça. Ce n’est pas contre toi. Essaie de me comprendre. Mais tu ne peux pas me comprendre. Il n’y pas d’autre fille, blablablabla…. La vérité, c’est qu’il est assez lâche pour lui dire honnêtement qu’il n’a pas ou plus de sentiments pour elle. Il préfère utiliser un langage mi-clair mi-codé. Il sème le doute, le malaise et les ondes négatives, avant que sa future-ex-copine ne se résigne à la conclusion qu’elle décide d’étendre à tous ceux qui appartiennent au sexe opposé « un salaud comme tous les autres »… Lui, il s’en fou de sa conclusion, l’essentiel c’est de reprendre sa liberté « cautionnée » jusqu’à une nouvelle rencontre, sur Facebook évidemment, son nouveau lieu de drague préféré...

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