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Les Vanupieds (35)

Publié le 01 avril 2010 par Plume

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Alissa n’arrivait pas à résister à l’appel de la ville. France était gravement blessée. Aurait-elle la force de m’empêcher d’agir à ma guise ? Songeait-elle en l’observant à la dérobée.

France, tranquille et reposée, regardait Adam tailler la béquille à l’aide de son couteau dans la longue et fine branche qu’il venait de ramener.

« Il y a un parc, avait-il raconté, tout réjoui, un parc plein de fleurs et d’oiseaux. C’est vraiment magnifique. Je vous y amènerai quand nous partirons d’ici ! »

Alissa avait tristement détourné la tête, au bord des larmes.

Les deux planches tenaient toujours fortement la cheville blessée de France. Depuis longtemps, ils étaient incapables de dire combien de temps exactement, cette dernière ne bougeait pas de ce coin à peine éclairé par la lumière du jour. Où trouverait-elle la force de s’opposer à moi ? Alors qu’elle l’avait quasiment toute employée dans sa lutte contre la souffrance ? Une lueur rusée étincela dans la prunelle bleue d’Alissa.

Adam était assis en tailleur à même le sol et s’appliquait à la tâche que France lui avait fixée, comme à chaque fois quand elle lui demandait un service. Le garçon n’était jamais plus heureux que lorsqu’il se sentait utile et important aux yeux de son aînée. Pâle mais sereine, France ne le quittait pas des yeux. Elle était plutôt taciturne, comme d’habitude. Cependant elle paraissait beaucoup s’intéresser aux efforts de son frère. Et quand ce dernier contractait les mâchoires avec colère sur un obstacle tel qu’un nœud dans le bois, elle parlait calmement :

« Si tu t’énerves sur la chose que tu fais, Adam, tu n’arriveras à rien. Ne te butte pas. Cherche la meilleure façon de contourner l’obstacle si tu ne peux l’attaquer de front. Tiens, comme ça, regarde ! »

Elle lui prenait des mains la branches et le couteau afin de lui montrer comment passer outre, puis les lui rendait en souriant :

« Tu vois, c’est simple. A ton tour maintenant ! »

Encouragé, Adam recommençait avec une ardeur décuplée, en s’extasiant de l’ingéniosité de sa sœur.

Alissa s’ennuyait. Elle essaya, elle aussi, de s’intéresser au travail minutieux qu’accomplissait Adam, mais son regard, irrésistiblement, était attiré par la lumière, là-bas, blanc rideau de poussière volant dans la pénombre de leur refuge. Et bientôt elle ne put résister davantage. Silencieuse, sans qu’aucun de ses aînés ne s’aperçoive de quelque chose, elle s’éclipsa… Tant pis pour ce que dira France ! pensa la fillette en détalant comme un lapin dans la rue où se croisaient quelques rares passants grossièrement vêtus de gris.


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