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Réaction au témoignage infirmier sur leparisien.fr : Ma réalité!

Publié le 01 avril 2010 par Dan

Posté le | 1 avril 2010 | Pas de Commentaire

Réaction au témoignage infirmier sur leparisien.fr : Ma réalité!

PARIS (XIV e ), HIER. Sophie, Vincent, Séverine (de gauche à droite), tous trois infirmiers à Paris, ont participé à la manifestation des personnels paramédicaux de la fonction publique hospitalière. (LP/OLIVIER CORSAN.)

Dans un article du 31.03.2010, le quotidien Le Parisien parle des difficultés que rencontrent les Infirmiers pour exercer leur profession. Article renforcé par le témoignage de 3 infirmiers qui n’hésitent pas à balancer ce qui n’est au fond, que la réalité.

Ma réalité:

On se rend compte que les restrictions budgétaires sont présentes partout. Pourtant nous sommes tous d’accord pour dire que nous sommes mal payés, que nous comptons pas nos heures et que nous ne pouvons même pas prendre nos jours de RTT. Tout le monde croit que nous avons quand même nos inflexibles 5 semaines de vacances!  Pure illusion. Nous ne pouvons pas les poser comme nous le souhaitons. Parfois même, il faut découper ses congés pour ne pas « trop gêner » l’employeur qui souhaiterai ne pas avoir à nous remplacer car l’intérim coûte cher…

Il ne devient alors plus rare d’observer 1 infirmier pour 16 voir 18 patients dans un service de chirurgie alors qu’avant un professionnel prenait en charge 12 patients. 1 infirmier pour 4 à 5 patients en soins intensifs alors que c’était 1 pour 2 voir 3. En conséquence de quoi, il faut aller plus vite dans ses soins, parfois même aller à l’essentiel. Nous n’avons pas toujours le temps de discuter avec le patient. Lorsque deux urgences arrivent en même temps, on priorise. Ce qui peut donner le sentiment d’abandon au patient délaissé car nous ne pouvons pas être auprès de deux personnes en même temps. Ce n’est pas de la maltraitance même si on  peut parler parfois de survie. L’infirmier essaie de garder la tête hors de l’eau et d’assurer la sécurité des personnes présentes et accessoirement, de conserver son diplôme dans une société toujours plus procédurière.

Lorsque la masse salariale exerce à flux tendu, il ne reste plus qu’à économiser sur le matériel. Perfuseurs de plus mauvaise qualité, ciseaux qui ne taillent pas, pinces en plastique qui ne clampent pas dans les sets à pansements, garrots qui cassent, thermomètres électroniques qui fonctionnent une fois sur deux… c’est parfois un peu la misère!

Énervé mais pas résigné, j’utilise alors deux sets à la place d’un et je finirai peut-être par acheter mon thermomètre. D’ailleurs, il n’est pas rare de voir des infirmières acheter elles-mêmes leurs tensiomètres électroniques et venir travailler avec…

Notre satisfaction dans ce métier peu reconnu par le gouvernement? C’est de décrocher un sourire au patient. De l’entendre nous dire « merci » et parfois d’avoir la reconnaissance de son entourage. Même si tout le monde devra (un jour) se retrouver entre les mains d’un infirmier, il ne faut pas se leurrer, nous ne sommes pas tous hospitalisés à la même enseigne mais là, c’est un autre débat…


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