degré VII, LV
Publié le 02 avril 2010 par Moinillon
Mais rien,
je crois, ne peut contribuer davantage à nous convaincre combien nous avons
besoin de pleurer nos péchés, et combien les larmes d'une douleur sincère sont
utiles à notre âme, que l'histoire vraiment extraordinaire et surprenante que
je vais vous raconter : Il y avait dans le monastère où j'étais, un moine nommé
Étienne; comme il aimait la vie solitaire et érémitique, depuis un grand nombre
d'années il vivait entièrement séparé des frères, et s'était rendu
recommandable par ses jeûnes rigoureux, par ses larmes abondantes et par
d'autres vertus excellentes. Il avait fixé sa cellule au pied de la sainte
montagne où Élie avait vu autrefois la présence de Dieu. Mais cet homme
vraiment respectable, désirant pratiquer des exercices d'une pénitence plus
austère et plus laborieuse, se retira au désert des Anachorètes, appelé Siden,
et y vécut plusieurs années dans la plus sévère et la plus étroite discipline.
Ce lieu, privé absolument de toute consolation humaine, était d'un abord
presque inaccessible, et était éloigné de soixante-dix milles de toute
habitation.