Le hasard a voulu que je me retrouve en communauté urbaine aux côtés de Daniel Rondelaere, maire de Loos, vice-président du conseil général délégué au SDIS (service départemental d’incendie et de secours). Je suis très attentif depuis fort longtemps à l’administration de ce service public, en premier lieu parce que mon prédécesseur avait occupé ces mêmes fonctions, et qu’il nous avait régulièrement entretenu de la difficulté de sa tâche. Je pense même qu’il y a dépensé une énergie considérable, et sans doute laissé beaucoup de forces.
Et mon voisin de table ne cache pas sa lassitude devant les obstacles qu’il doit déplacer.
La départementalisation des services de secours est engagée depuis plusieurs années. Elle est devenue incontournable, ne serait-ce que pour offrir une qualité et une fiabilité de services sur tout le territoire départemental.
Mais ce service a un coût, et c’est là que le bât commence à blesser. De Dunkerque aux frontières de l’Avesnois, il y a de profondes différences dans le coût versé par les collectivités publiques à ce service indispensable. La fourchette va de 1 à 60 ! Pour ce qui nous concerne c’est la communauté urbaine qui verse une contribution évaluée à plus de 40 euros par habitant. Mais certaines communes ne versent que 1 euro par habitant. Il faut donc tenter d’harmoniser ce désordre, et ramener cette fourchette de 1 à 8. Les habitants des zones les plus peuplées “paieraient” indirectement 8 fois plus que les autres. C’est déjà beaucoup.
Imaginez pourtant la mission d’un responsable qui doit aller expliquer à un élu réticent qu’il va devoir multiplier la contribution versée par sa collectivité au titre des pompiers par 20 ! Mon interlocuteur n’a pas peur de “mouiller sa chemise”, mais cela ne va pas toujours de soi. Il me raconte par exemple une réunion publique à laquelle il se rend, et au début de laquelle l’élu local lui lance publiquement : “Vous n’êtes pas le bienvenu !”.
Dans la vie publique, nous sommes tous confrontés à assumer des situations difficiles. Je me réfère depuis toujours à quelques principes de bon sens pour les affronter : la patience, le sens du service public, … et la politesse !
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