Bla bla, introspection, différences USA/France...

Publié le 02 avril 2010 par Mari6s @mari6s

J'ai écrit cet article lors du trajet en train de 20h jusqu'à la Californie, est son peu d'organisation (en le relisant, je l'ai même trouvé franchement décousu, mais cette opinion n'engage que moi ;p) vient du fait que mes pensées dérivaient à fond, donc ne vous attendez pas à une jolie dissertation thèse-antithèse-synthèse, ni même à une quelconque argumentation (qui me paraît de toute façon superflue, je suis aux USA et décris ce que je vois, la raison n'a pas grand-chose à faire là-dedans).

Ces derniers temps je suis atteinte de flemmingite aiguë dès qu'il s'agit d'écrire un article de blog, désolée. Je ne peux pas vraiment dire que je n'ai pas eu le temps, même si mes journées sont en général bien occupées ; mais quand j'allume mon ordinateur, c'est soit pour envoyer des mails, soit pour me détendre en jouant sur Facebook...

Alors que vous dire ? J'ai passé un mois formidable dans le Northwest américain, j'ai rencontré des gens formidables et je n'ai pas vu le temps passer. Ma famille me manque, mais nos conversations par webcam nous permettent de garder le contact et de partager nos aventures respectives. Ma maison ne m'a pas vraiment manqué jusqu'ici, tant mes différents hôtes m'ont fait me sentir chez moi chez eux (et les commodités comme mon propre bureau ou mes DVDs, ne me manquent pas non plus) ; quant à la France, eh bien non, je n'ai pas le mal du pays, comment le pourrais-je quand je commence tout juste à découvrir un autre pays ? Bien que j'avoue ne pas rationaliser grand-chose pour l'instant, je crois pouvoir dire que chacun de ces deux pays ont des avantages et des inconvénients, de grandes qualités et de vilains défauts, certains étant similaires et d'autres tout à fait différents...  Je n'ai pas assez de recul pour donner une évaluation globale, ni pour savoir dans quel pays je me sens mieux. Mais non, un mois loin de la France n'a rien de dramatique !!!

S'il y a une chose que j'admire ici, c'est ce même « rêve américain » dont je regarde les manifestations visibles (maison en banlieue, vie sociale épanouie et signes extérieurs de richesse) de haut : la recherche du bonheur (pursuit of happiness), qui est inscrite comme un droit inné dans la Constitution américaine. On peut considérer que ce n'est pas grand-chose, que ça ne change rien que ce soit écrit, qu'au final tout le monde n'a pas les moyens de rechercher, et a fortiori de trouver, le bonheur. Mais à mes yeux, c'est déjà très important et cela peut même tout changer : ici, quand on veut quelque chose, quand on a un rêve, on peut au moins essayer de l'obtenir, de le réaliser. Le résultat n'est pas garanti et la charité pour ceux qui échouent n'est pas toujours de mise, mais on peut essayer. Avec un certain individualisme, oui, un certain égocentrisme même, mais c'est peut-être cela même qui permet à la société d'évoluer, des individus qui entreprennent des choses pour eux-mêmes et dont la réussite rejaillit sur les autres. En tout cas, j'aime y croire.

Le patriotisme est aussi assez bouleversant pour une petite Française à qui on a quasiment appris à s'en méfier (il est vrai que le patriotisme n'est jamais bien loin du nationalisme). J'ai eu la grande chance d'assister à la cérémonie de naturalisation de ma cousine, avec hymne américain, vœu d'allégeance, discours vidéo du Président et chanson patriotique moderne ; et alors même que je suis Française et heureuse de l'être, alors même que je ne savais pas si j'avais le « droit » de chanter l'hymne et de prononcer le serment, cette assemblée d'Américains me donnait l'impression d'être à ma place, d'appartenir à un groupe - et je suis la première étonnée que ce soit un sentiment positif, non-conformiste et antisociale comme je le suis...

Vous ai-je aussi déjà parlé du « you » ? Je ne m'en souviens plus. Ce « you », qu'il est agréable, qu'il est pratique et simple à employer ! Plus besoin de me creuser la cervelle pour savoir si je suis censée tutoyer (au risque de paraître familière) ou vouvoyer (au risque de paraître froide) mon interlocuteur ! Et quand on s'adresse à moi, je ne me sens pas mal à l'aise parce qu'on m'infantilise ou parce qu'on me considère comme une « grande personne », alors que je me sens encore entre les deux. Ce « you », il coule si facilement, il permet de se concentrer sur le fond de la conversation et c'est reposant.

Voilà pour l'instant, je vous parlerai bientôt de mon trajet en train et du début de mon séjour en Californie. All the best,

Marianne.