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Pour une approche de l’œuvre sculptée sur métal d’Alain Vuillemet.

Publié le 04 avril 2010 par Sculpteur @jongleurenclume

La sculpture sur métal apparaît en Europe au 20ème siècle avec Gargallo et Gonzales. Au début des années 50  elle connaît un essor spectaculaire avec, entre autres, Zoltan Kemeny, Étienne Hadju, Paul  BuryEduardo Chillida qui sont les artistes les plus admirés d’Alain Vuillemet. Sculpter le métal en particulier l’inox, suppose une grande maîtrise technique du pliage, du martelage, de l’oxycoupage, de la soudure et du polissage afin de s’affranchir de leurs contraintes pour libérer la créativité.  Cette expression artistique conquiert son autonomie et permet un nouveau dialogue avec l’espace ; la lumière avec ce medium joue un rôle essentiel : l’inox fait vibrer son éclat, chatoyer les nuances de couleur, le reflet, le brillant.

Les formes élégantes parfois convulsives que propose Alain Vuillemet sont liées à l’essence des choses. Les creux suggérés ou profonds, les bosselages parfois accusés subliment l’expression du masculin et du féminin ; cercles et  sphères révèlent chez lui une symbolique éthérée ; graffitis et polissages spiralés évoquent l’infini, nous libèrent du quotidien et nous rattachent au cosmos.
Obsédé par la lumière qui métamorphose les volumes, il bouscule la matière, la modelant de sphères inachevées, de courbes improbables qui accusent les ombres, font chatoyer les reflets, absorbent ou renvoient les éclats du soleil ou la douceur des brumes.

Aujourd’hui tenté par l’ambition d’occuper des espaces importants, il crée des totems d’apparence non figuratives, aux lisières cependant de la figuration, car ces volumes indécis, livrent, selon les regards et les angles, des figures tour à tour évanescentes ou évidentes.

Pour paraphraser Paul Klee, Alain Vuillemet « ne montre pas le visible », mais « rend visible ». Et l’imagination prend son essor à contempler ses œuvres : « La chevelure de Bérénice » transcrit dans la matière métallique les symboles de l’espace cosmique, contrepoint à la démesure des ambitions humaines ; « La mort programmée de Descartes », où l’existence n’occupe plus qu’un modeste cube, nous suggère un monde « bosselé » par l’usage excessif de la rationalité au détriment de l’intuition, de la sensibilité ;  « La lune en colère » promène un regard sévère sur une humanité ivre de ses outrances ; bien que « Le partage des richesses » révèle au creux de ses quartiers des inégalités flagrantes, c’est l’optimisme qui règne dans ses « Etendards triomphants », conquérants de l’impossible, porteurs d’une foi inébranlable en un retour de la sagesse de l’homme.

G. Royon


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