Vous allez vous étonner d'entendre parler de la glycine aujourd'hui. Mais c'est parce qu'elle s'est fortement manifestée aujourd'hui, non par ses fleurs mais par ses fruits.
Vers midi je suis allée chercher mon courrier et, dans le chemin qui mène à la boîte aux lettres, j'ai dû marcher sur une quantité de gousses de fabacée. Elles étaient de grande taille, faisant penser à un arbuste au moins, et je n'ai rien de tel. De plus, c'est la première fois que je vois de telles gousses sur mon terrain. J'ai alors pensé à la glycine. J'ai levé la tête. Il y avait encore des gousses, très peu, en l'air :
Cette glycine a été plantée il y a plus de 30 ans, vers 1977 au pied d'un grand chêne qui devait lui servir de support. Mais par la division du quartier en de nombreux petits terrains qui ont été déboisés le chêne s'est retrouvé tout seul vers le sud. Il a pris ses aises il a fait de grandes branches pour occuper ce vaste espace ensoleillé. Le voisin a construit une maisonnette tout près du chêne. La glycine s'est retrouvée totalement à l'ombre. Je voyais toujours son feuillage vert tendre s'accrochant au chêne et au lierre mais pas de fleurs. Je ne pensais plus à elle, elle n'a jamais reçu le moindre soin.
Mais au printemps 2009 elle m'a fait une belle surprise : de magnifiques grappes de fleurs sur une arcade naturelle sans soutien, au dessus du chemin, formée par des branches d'une aubépine. Elle a fleuri en même temps que l'aubépine rouge, le lilas et le kerria. C'était magnifique. Photos du 25 avril :
Que s'était-il passé ? Cette même année le néflier du Japon, Eriobotrya japonica, planté lui aussi au pied du chêne à la même époque à peu près, a fleuri pour la première fois.
Pour le néflier je pense que c'est parce qu'il a retrouvé le soleil en dépassant en hauteur la maisonnette du voisin. Quant à la glycine, elle a eu l'idée lumineuse d'envoyer une branche vers le sud, elle l'a décollée du chêne en lui faisant escalader un rosier-liane puis la grande aubépine rouge. J'ai vu qu'elle est arrivée aussi au sommet du chêne, peut-être y fleurit-elle. Au printemps j'examinerai le sommet du chêne avec attention depuis la rue.
Cette glycine est une marcotte naturelle d'une glycine exubérante qui occupait un mur extérieur d'une villa de Thomery chez un ami. Elle débordait le mur de partout, jusqu'au sol. J'ai toujours pensé que c'était une glycine du Japon, Wisteria floribunda, à cause de ses grappes moins trapues, plus légères que celle de Chine, et sa floraison alors qu'il y a des feuilles. Pour vérifier le sens de rotation il faudrait une grande échelle, mais j'ai pensé à utiliser le téléobjectif :
La plupart des gousses étaient ouvertes, j'en ai trouvé deux fermées. Photographiées sur feuille A4 :
Gousse ouverte :
La "peau" de la gousse est très douce, elle ressemble à du velours :