Afin de fêter son départ, le Docteur BritBrit Chérie dont on ne présente plus la charité d’âme, lui offre une consultation gratuite. Allez hop la Barb, allonge-toi sur le divan que je m’occupe de ton cas. Oui, tu peux garder ta culotte.
Ahlala, si un jour j’avais pensé ne serait-ce que l’ombre d’un instant que je ferais appel à tes précieux conseils, je me serais pendue par le gros orteil à l’aide de mon string à une étagère Ikéa. Oui, mais voilà, comme on ne dit jamais « Fontaine je ne boirai pas de ton eau », il ne faut jamais professer « BritBrit, je ne ferai jamais appel à tes clairvoyantes recommandations ».
Depuis quelque temps, je me sens très Thomas Dutronc dans l’âme. En gros, j’aime plus Paris. Je trouve que les chiens ont le regard de biais, Aulive aussi, je n’arrive pas à attraper une seule invitation pour des ventes privées chez Lagerfeld, les sushis et les tacos parisiens sont sans saveurs, quant aux Champs-Elysées ils sont bourrés de Chinois qui ne veulent même pas me prendre en photo. De là, à dire que le métro sent de moins en moins la transpi, il n’y a qu’un pas. En bref, à mes yeux, Paris n’est plus Paris.
Une seule alternative à ce spleen citadin : m’envoyer par les airs en Australie ; à ne pas confondre avec « m’envoyer en l’air avec des Australiens » bien que cette pensée ne me rebute pas complètement.
Là, tu me dis : « Super ! Fonce dans un Boeing et vole ma poularde ! » Et là je te réponds : « Oui, mais comment je fais pour m’intégrer ? ». C’est vrai quoi, j’aime pas la bière, je surfe comme une palourde ensablée, je trouve que les rugbymen ressemblent à des hommes des cavernes, et l’idée de m’ébrouer dans le désert australien me semble aussi attractif que de porter les bas à varices de ma grand-mère.
Dis BritBrit, t’as une soluce à me proposer en dehors d’une prise intensive de Prozac ou d’une inscription au Movin’ du coin pour me faire des amis ?
Je te bisouille le dessous de bras,
Barb.
Tout d’abord bravo pour cette merveilleuse initiative en territoire austral.
J’en suis ravie et je ne pense pas être la seule. Pas plus tard qu’hier, Loou me demandait encore un conseil pour pouvoir t’éjecter de ton siège de grande prêtresse de la rédac’ de Ladies Room afin de prendre et ta place et ton salaire. C’est qu’elle a de l’ambition la petite ! Il ne m’étonnerait pas que bientôt elle ne manigance pas contre Aulive qui d’après elle (et je la cite) « dégagerait une forte odeur d’Axe Voodoo. La lose intersidérale dans le milieu de la com’». Mais bon, je dis ça, je dis rien ; je ne suis pas là pour déclencher de quelconques polémiques entre collègues.
Pour répondre à ta question, sache qu’une bonne intégration passe avant tout par une bonne connaissance de ton futur pays d’accueil. Voici quelques rudiments de base qu’il te faudra bien sûr compléter par la lecture intensive d’ouvrages à la diffusion certes confidentielle mais ô combien instructifs et pédagogiques tels Premières gorgées de bière en Australie par l’Oncle Georges de BBC (Ed. AA, 1972) ou Tous les Australiens ne sont pas des roukmouts par Kirk McO’Neill (Ed. Michel Toison, 2008).
Donc, l’Australie, pour te situer le truc, c’est le gros pays que l’on trouve en bas du globe terrestre. On compte environ plus de 22 010 766 habitants qui sont tout autant de personnes potentiellement amies. Quelle chance quand même !
Les Aborigènes qui peuplent l’Australie depuis plus de 50 000 ans, ont donné le La de la gastronomie australienne avec en particulier la viande de kangourou grillée.Par pitié, que ton petit cœur ne fonde pas devant la douce image d’une maman kangourou et de son bébé empoché. D’une part, tu risquerais de te priver d’une viande plutôt tendre si l’animal est abattu dans sa douce jeunesse. D’autre part, sache que le kangourou est un gros con de marsupial. Polygame, bagarreur et lâche, l’animal est adorable uniquement dans Skippy le kangourou, saison 2, épisode « Le championnat de bûcheronnage ».
Mais on y fait quoi en Australie pour s’occuper ? Il est vrai qu’après la première phase d’extase « Rololo, il est trop beau l’opéra de Sydney », « Mais c’est pas la rue que l’on a vue dans Hartley Cœur à vif ? », il arrive un moment où il faut arrêter de se la jouer touriste pour passer en mode « Australian life style ».
Et pour toi ma brave Barb qui n’apprécie ni le rugby, ni le surf, ni le désert et ni la bière, je crains qu’en dehors d’une présence active à des rassemblements de bingo, il ne te reste pas grand-chose à faire.
Cela dit, j’ai dégotté deux passe-temps particulièrement intéressants quand on n’a rien d’autre à faire :
- Une participation aux grands concours de capsules de bière. Si tu ne les bois pas, tu peux à défaut les collectionner en les pliant autour de la visière d’une casquette Castorama (pense à bien l’emporter dans tes bagages). Tu pourrais en plus les publier sur Facebook pour atteindre la gloire de la casquette, niveau 4.
- La gestion d’un blog sur Darwin. Nan, pas la théorie de l’évolution, je sais bien que tu as séché les cours, toi la rebelle du collège. Je pensais plutôt à la ville : son aéroport international, son climat tropical, ses accidents de crocodiles. Tout autant de choses passionnantes qui ne manqueront d’attirer quelques hurluberlus. Avec ça, tu devrais pouvoir viser à moyens termes les 5 connexions/mois.
Et au pire, il te reste nous, les filles de LadiesRoom, prêtes à tout pour venir te rendre visite, t’amener un peu de France et beaucoup de bonne humeur. Et aussi parce que nous, les surfeurs, la bière, les Chabal et les mecs à slip kangourou, ON ADOOOOREEEE !!! Mais oui, toi aussi on t’aime (love, love, love).
Commonwealthment tien,
Docteur BritBrit Chérie,
Membre éminent de la F.A.D. O.A.
(Fédération des Amis des Dingos et de l’Open d’Australie)
Vous avez des questions, des inquiétudes, vous souhaitez réagir à un article ou tout simplement, mieux comprendre le fonctionnement de Ladies Room, le docteur BritBrit Chérie attend vos mails à cette adresse.