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Flash Forward: plus mauvaise série des années 00?

Publié le 23 mars 2010 par Thebadcamels
Flash Forward: plus mauvaise série des années 00?
La série Flash Forward a-t-elle officiellement touché le fond?
La série américaine Flash Forward de David S Goyer partait pourtant plutôt bien: un pitch prometteur, des acteurs aux visages reconnaissables et un scénariste qui monte en puissance... Pour ceux qui ne le connaissent pas, voici le concept de la série: un phénomène étrange touche le monde puisque tous les habitants de la planète perdent connaissance pendant quelques minutes et font alors l'expérience d'un "flash forward", vision consciente de leur futur dans exactement six mois. Un ancien alcoolo accessoirement agent du FBI (Joseph Fiennes) est alors chargé de comprendre ce qu'il s'est passé... Pourquoi pas? Assez vite on sent des développements scénaristiques intéressants: qu'ont vu les gens exactement, leur futur, un futur possible? Maintenant qu'ils ont eu cette vision, leurs actions travaillent-elles à réaliser ce futur ou au contraire peuvent-ils se servir de cette vision pour l'éviter? On pense à Minority Report, Lost et aux ZAZ...Bilan après une demi-saison: intrigante pendant deux épisodes, irritante puis franchement comique, la série vient de toucher le fond pour son retour après le break de Noël. Comment expliquer un tel échec?
1/ C'est ABC qui pilote. ABC est clairement un studio qui a eu le nez creux ces dernières années: Lost, Desperate Housewives ou encore Grey's Anatomy. Soit la meilleure série à ce jour et deux références de la série féminine. Cependant, ces séries touchent à leur fin et il est temps de trouver celles qui prendront la relève. Et remplacer Lost est un défi de poids. Deux réponses de la part d'ABC: surfer sur la vague geek et SF de Lost avec le remake de V avec une ancienne Losteuse (Juliette) en tête d'affiche; surfer sur la vague time travel et héros dépassé par les événements et porté sur la bibine avec Flash Forward. Autant V reste modeste et propose une mise à jour respectueuse presque divertissante de sa série source, autant Flash Forward en fait trop et a du mal à assumer l'héritage de Lost. Clins d'oeil trop appuyés: on aperçoit un avion d'Oceanic Airlines, deux des rôles principaux sont tenus par des anciens Losteux (Penny et Charlie) et tout simplement la problématique au coeur de la série déjà parfaitement explorée par Lost.
2/ C'est David S Goyer aux manettes. Bon scénariste de films de super-héros et parfois de SF (Blade, les Batman de Nolan, Dark City), n'oublions pas qu'il a démarré dans le business avec des scénarii pour Van Damme. Pire, c'est l'homme derrière Jumper et il a surtout porté la double casquette de réalisateur/scénariste pour accoucher de The Unborn, élu plus mauvais film de l'année passée par les Bad Camels. Et autant dire qu'il se fait plaisir sur Flash Forward: voyages dans le temps, conspirations et trahisons en veux-tu en voilà, personnages caricaturaux... il ne se refuse rien et il est au sommet de son art lors du dernier épisode avec la création de Flosso, personnage de méchant qui devrait rester dans les annales ("Only villains smoke. I am a villain"). Ah oui et j'oubliais, il est épaulé par Brannon Branna, l'homme des mauvais 24 et Star Trek... du très lourd.
3/ Un casting aux petits oignons. Il y a, là encore, beaucoup à dire mais concentrons-nous sur les plus grandes erreurs: Joseph Fiennes en Marc Bemford et Dominic Monaghan en Simon Campos. Joseph Fiennes, officiellement le seul acteur possédant une palette d'expressions moins étendue que Keanu Reeves joue le rôle de Marc Bemford, flic, ancien alcoolo et futur cocu. Rôle complexe qu'il choisit donc d'interpréter avec son expression unique, sorte de mélange entre la constipation, l'incompréhension et la surprise: tellement mauvais qu'il en est presque génial, acteur à recycler d'urgence face à un Ben Stiller ou Will Ferrel. Dominic Monaghan hérite lui du rôle du génie cynique et machiavélique. Sensé être un personnage ambigu et énigmatique, il repousse surtout les limites de la crédibilité et la vision d'un hobbit lisant à haute voix la notice d'un accélérateur de protons devient vite insupportable.
Bref, David Goyer a créé un monstre, l'équivalent télévisuel d'une performance télé de Christophe Maé, vaguement risible au début et franchement insupportable après quelques minutes... Conclusion: on trace sa route.

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