Faux espoirs

Publié le 09 avril 2010 par Tourments
L’espoir est un des fruits de l’imaginaire, que nous choisissons bien de construire, au gré de nos envies et de nos rêves. En rêveuse éperdue, je crée mes espoirs avec autant de dévotion que je peux créer mes œuvres artistiques, en y mettant le plus de mon être que possible, pour rendre cet espoir si beau, qu’il devient magnifique. Je le façonne, le travaille, le bâti, un rêve à la fois, pour qu’il soit à la hauteur de mes songes. Et lorsque les songes cessent, que la réalité s’éveille, je tombe brusquement au sol, en deuil de mes rêves déchus.
J’ai maintes fois tenté, pendant toute ma vie durant, de cesser d’espérer. En vain. J’admets avoir beaucoup moins d’espoirs que lorsque j’étais jeune et naïve, et que je croyais que la vie était un cadeau qui en cachait plusieurs autres. Ces cadeaux ce sont avérés empoisonnés, pour la majorité, et cela de tuer mes espoirs éventés. Mais il reste que sporadiquement, l’espoir se pointe, et je le couve et le chéris, ne serait-ce que pour me prouver qu’il a raison d’être, d’exister.
Dernièrement, le temps d’environs quarante-huit petites heures, j’ai nourris un espoir. L’espoir de reprendre contact avec quelqu’un, qui avait et était encore important pour moi. Dans mes souvenirs, nous étions si proches. Mais les gens et la vie ont fait que nous nous sommes égarés, perdus. J’ai passé plusieurs années à chercher cette personne, et juste comme je la retrouve, et retrouve l’espoir, le message de réponse à ma missive me frappe de plein fouet. Aucune émotion, aucun intérêt. Un grand vide. Un vide de mots, mal écrit, vide de sens, vide de…d’espoir.
Je ne sais trop à quoi je m’attendais, mais je réalise qu’autant j’ai pu nourrir des sentiments pour un autre être humain, même disparu de ma vie, autant l’être humain en question ne semble pas en avoir nourri envers moi. J’aurais du apprendre que le temps fait son œuvre pour les gens normalement constitués. Il faut croire que j’ai un défaut de fabrication. Je n’oublie pas. Je ne cesse pas d’aimer et d'apprécier les gens qui m'ont été chers. D’espérer. Sauf dans de rares cas, là où l’espoir serait totalement insensé ou que l'on m'a fait mal à un point de non retour. Mais envers cette personne, j’ai tant espéré, j’ai même attendu un moment plus propice pour m’introduire sans bousculer sa vie, juste faire un signe, tendre la main. Avec l’espoir d’un signe en retour.
Et dans cet espoir futile, je n’ai pas vu, pas pensé, que quelqu’un d’autre de malfaisant aurait pu tout simplement saccagé la relation lointaine que j’avais avec la personne que j’ai tant cherchée. Au bout du compte, une deuxième missive me l’apprend, et sans surprise, je sais tout de suite qui a ainsi détruit encore quelque chose dans ma vie. Toujours la même personne, celle-là même qui a ruiné ma réputation envers tant de gens, sur des tissus de mensonges machiavéliques. L’espoir que peut-être, elle ne l’avait pas fait avec cette personne s’est vite estompé, pour laisser place à la colère et la déception.
Et voilà, une autre carte de mon château de carte vient de tomber. Que me reste-t-il de ce château de souvenirs, rêves et d’espoir que j’ai construit tout au long de ma minable vie? Que quelques cartes éparses, baignant dans les flots de larmes que j’ai pu verser, en l’observant s’effondrer.