Retour sur adolescence
Publié le 10 avril 2010 par Mpbernet
Le lycée où j'ai fait toutes mes études secondaires célébrait aujourd'hui son 50° anniversaire. Je me faisais une fête de revenir sur ces années 1957 à 1963....Mais hélas, ce n'était plus ça.
Pourtant, le beau temps était de la partie. Mais comment s'y retrouver dans ce qui était une vraie usine. Comment ce type d'établissement est-il aujourd'hui gérable ? Nous n'étions jamais à moins de 33 élèves par classe, nous étions au moins 3000 ! Donc, en ce début d'après-midi, peu d'anciens avaient fait le déplacement.
Le bâtiment a beaucoup souffert. Comme on dit pour un meuble ancien : il est dans son jus...C'était ce type de bahut qu'on construisait en série pour faire face à la scolarisation des babyboomers. En fait, ma sixième et ma cinquième eurent lieu dans des bâtiments provisoires, à peine plus confortables que des baraques de chantier, avec un poêle central....
Comme j'avais été déçue de mon affectation dans ce lycée mixte, espérant intégrer le prestigieux Lycée Hélène Boucher ! Non, à l'époque, c'était le Lycée mixte du boulevard Soult, annexe du lycée Jean-Baptiste Say, carte scolaire oblige.
En 1960, les nouveaux bâtiments furent livrés. Poutrelles d'acier, revêtement en petits carreaux vitrifiés turquoise, trois niveaux et d'immenses couloirs extrêmement bruyants....une infâme sculpture à l'entrée représentant un couple avec un enfant - nus - plusieurs fois tagés - retirée depuis ....
On a aussi retiré les porte-manteaux le long des classes. Comment font-ils, les jeunes d'aujourd'hui ?
Ce dont je me souviens le plus, c'est de certains enseignants, en particulier mon professeur de français-latin-grec, Pierre Fortassier, et le censeur, André Guillottin. J'en ai discuté avec plusieurs anciens : ils ont marqué les esprits. Sinon, je me souviens des joutes politiques déjà perceptibles au temps troublé de la guerre en Algérie.
Bon, pas terrible, le retour aux origines. Pourtant, l'enseignement était de qualité et touchait toutes les classes de la société. Pas de brassage ethnique en revanche....et de bons résultats au bac.
Mais il faut dire qu'à l'époque, même si on chahutait les professeurs par trop soporifiques, on n'aurait pas eu l'idée de se lever pendant le cours ou de tripoter un téléphone portable, et si les parents étaient convoqués, c'était le drame ....