Orpheline…

Publié le 11 avril 2010 par Ivanoff @ivanoff

Ce matin le ciel n'est plus qu'un chagrin... Le printemps s'est pudiquement retranché derrière des nuages gris et ose à peine pointer le bout de son nez... Seul un pâle rayon en s'en échappant réchauffe une tâche de primevères juste écloses sous la rosée du jardin...

Au moment où tout s'arrangeait...

Juste quand il n'y avait plus que du bonheur à partager...

Elle est partie si vite...

Un merle s'est posé sur le faîte d'un mélèze et s'égosille à nous convaincre qu' un nouvel Avril est pourtant là...

Alors je pense à toi Petite Fille, car l'oiseau m'a dit...

Qu'il fallait te laisser pleurer, que ces larmes étaient la seule façon de t'apaiser...

Qu'il ne fallait pas t'inquiéter de ne pas avoir eu le temps de lui dire merci,

De t'avoir donné la vie, d'avoir tout compris, tes erreurs et tes chagrins,

Tes choix, tes désirs et tes envies, une Maman s'est fait pour ça ...

Que désormais près de toi mon garçon saurait te dire tous les mots qui te soulageront et qui, venant d'autres que lui, te sembleraient maladroits...

Que son Amour, doucement, tendrement, te protégerait du vertige de cet abominable vide et que tu te sentirais sereine...

Orpheline...

De vos fou-rires et de vos connivences,

De tout ce que vous aviez encore à vous dire,

D'une famille qui ne sera plus jamais la même sans Elle, mais qu'en partant elle a rendu encore plus solide...

Oui, j'ai bien entendu, l'oiseau me l'a dit...

Qu'il fallait te laisser tranquille...

Que la douleur de son absence risquerait de ne m'être d'abord qu'un reproche,

Que le Temps seul était capable de soulager ta détresse et d'adoucir tes souvenirs...

Que viendrait le moment de découvrir tant de mains tendues et de coeurs à embrasser,

Qu'un petit bout de berlinois bientôt gagnerait ton sourire et qu'il serait un jour heureux qu'on lui parle d'Elle...

Que ce chagrin plus qu'un autre aura anéanti la petite fille et révélé la femme,

Qu'en si jolie Bretagne te reste un Papa, et que ce Papa là aura besoin de toi, qu'en filigrane de tes éclats de rire, de tes bonheurs, il l'apercevra et se reconstruira...

Et moi je te le dis,

Qu'enfin, si tu en veux bien, toute ma tendresse t'est acquise, et que si plus tard tu en avais besoin, à mon tour je te prendrais par la main...