Se retrouver... oui mais pourquoi?

Cela aurait pu être le titre d'un cours de sociologie des relations internet. Sincèrement. En fait, depuis la "révolution" Facebook, je ne reçois que ça: des demandes d'ajouts de la part de personnes, ayant été mes amis ou non, il y a bien longtemps. Ce qui est amusant, c'est de voir que la plupart des gens, une fois sur internet, oublient carrément le passé, non pas dans l'optique de mettre la focale sur l'avenir mais parce qu'ils savent très bien que ce passé n'est pas suffisant comme motif pour me "démarcher". Forcément, une telle analyse me pousse à faire un classement de ces démarcheurs de relations amicalement virtuelles.
Je ne pourrais publier cet article sans aborder l'ami(e) opportuniste. Le soucis, c'est qu'avec moi, il n'a aucun espoir: et ouais, je le repère à 20 000 km sans même qu'il me fasse un signe. L'opportuniste n'est, généralement, pas très futé(e) puisqu'il (elle) pense que le nombre d'amis de facebook est un signe extérieur de richesse alors qu'en fait... rien à voir. Mais au delà de ça, cette personne vous ajoute car elle a des raisons bien particulières: vus êtes un gros poisson et vous avez forcément quelque chose à lui apporter. Je pourrais adorer et admirer ce genre de personnes seulement, elles sont tellement grillées que je ne peux que les ranger dans la catégorie des amateurs sans intérêt. Forcément, je zappe sans même regarder le contenu.
Les personnes à la recherche d'une présence. Oui, vous avez bien lu: une présence. Je n'ai pas dit "compagnie" mais présence car ces personnes s'en tapent de votre compagnie, ces personnes recherchent une présence, c'est à dire vous ajouter, juste pour le plaisir. Le truc, c'est que j'en reçois beaucoup... cela m'amène à me poser des tas de questions existentielles du genre "aurais-je une quelconque valeur pour la liste d'amis de quelqu'un ?", "serais-je sur la A-List ?" et je me rends compte que même en posant ces questions aux personnes concernées, je n'ai aucune réponse. Après, ma paranoïa aigüe me pousse à croire qu'un(e) de mes ennemi(e)s les plus redoutable doit avoir une armée de chiens payés à m'épier pour raconter tout sur ma vie et qu'ils ont probablement quelque chose à voir avec ceux-là, mais autant coupe court avec ces gens-là: on les évite et on se concentre sur notre petite vie bien à nous.
La personne qu'on a à peine connue. Ce paragraphe est dédié à Miss N****, jeune fille à qui j'ai adressé la parole peut être deux fois dans ma vie, dont une fois pour lui demander si son duvet blond était sa principale arme de séduction avec son haleine à tuer des abeilles, qui, il y a quelques semaines a tenté, en vain, de m'ajouter sur facebook. Mignon comme tout, je me suis empressé de lui demander pourquoi, ce à quoi, elle a osé me répondre "vasi ta vu on déliré bi1 avan, na?". Euh... non. Ou alors c'est elle qui délire, mais pas moi en tout cas. Et je ne vois pas une seule seconde pourquoi j'accepterais de partager une tranche de ma vie virtuelle avec cette inconnue, ça serait comme partager un sandwich thon-crudités avec quelqu'un que l'on a à peine connu.
L'ami qui a joué les "j'suis pas ton ami, donc tu te calmes, hein!" dans la vie "réelle" mais qui vous tombe dessus une fois inscrit sur Facebook. Génial... Sauf que je ne suis pas rancunier, j'ai de la mémoire et, après m'être fait un plaisir de recaler cette personne comme on recale une provinciale d'un concours de chant télévisé en lui rappelant son attitude, je lui précise que tout va pour le mieux depuis qu'on ne l'a plus vue... Ce paragraphe est bien entendu dédié à des relations professionnelles / scolaires / académiques qui, il semble, auraient la mémoire bien sélective. Pas moi en tout cas !
L'ami inconnu qui ne s'intéressent qu'à ceux qui ne le sont pas. Ouais. Des fois des gens m'ajoutent parce qu'ils m'ajoutent. En fait, à part parler des nouveautés consoles, de la cellulite de Lily Allen, des genoux de Demi Moore et des sourcils d'Emmanuel Chain, bah rien d'autre. Leur vie ne tourne qu'autour de ces autres, ces gens célèbres et fortunés dont ils aimeraient partager la vie et ne vous demandent rien d'autre que de suivre ça de loin, à votre insu, avec les actualités publiées sur votre page d'accueil. Comptez pas sur lui pour être autre chose qu'un fantôme obsédé par le dernier clip de Lady Gaga, qui ne commentera vos statuts que très idiotement... Pourquoi s'encombrer ? Vite, la zapette !
L'ami qui n'est plus trop ami. Et oui, ça arrive. Des fois, de l'eau passe sous le pont, mais des fois, trop d'eau passe par là et finalement, le pont part avec. Et, ça peut arriver à tout le monde, moi le premier. Bien avant internet et ses sites super modernes, quand on se perdait de vue, on avait soit le téléphone arabe, soit les lettres (quelle excitation de recevoir du courrier "papier" quand même), soit le téléphone pour se passer les nouvelles. Ouais. Sauf que lorsqu'il est question d'une personne qui a été votre ami(e), pas une simple connaissance, pas votre voisin en cours de gym, pas le fils de a voisine de la concierge de votre premier immeuble lorsque vous aviez 11 ans, non, un(e) ami(e), ceux avec qui on a tout imaginé, bah le retrouver sur Facebook peut faire peur. Déjà, physiquement, car vous pouvez ressembler à Christophe Mae autant que vous voulez, rien ne vous empêche de ressembler à Christophe Willem plus tard, donc, prudence de ce côté là. Le pire reste tout de même l'ami(e) en question, son univers et ses amis, lorsque vous verrez un changement: il ne s'habille plus comme Avril Lavigne (c'est peut être une bonne chose), il n'est entouré que de bombes, conduit une mini cooper... Même si ce ne sont que des détails, ces petits éléments plantent le décor et je me demande si cette personne qui a été, jadis, un ami, mérite encore ce statut... Je n'ai pas peur du changement, je considère juste que des fois, on croit avoir retrouvé quelqu'un au même endroit qu'on l'a laissé mais finalement, c'est loin d'êtr le as: chacun refait sa vie comme il le peut, avec ce qu'il a, avec ses nouvelles rencontres, ses nouvelles expériences. Je pense que nos amis, et c'est triste de le constater, évoluent jusqu'au point de ne plus l'être et de se faire remplacer. Sauf s'il y a ce petit "truc" qui fait qu'ils finissent par rester.
L'ami qui pense avoir raté sa vie et qui nous saoule avec ça. On a fait l'erreur d'accepter la demande d'une personne qui, aux dernières nouvelles, avait connu une série noire à inspirer les plus grands réalisateurs de feuilletons américains. Sauf qu'il nous soule avec ses "waaaa, putain tu gères" et que les seules choses qu'il trouve à dire sont de l'ordre du " nan mais j'aurais du faire comme toi et puis j'aurais jamais dû déménager quoi !". Non seulement ça fait mal au coeur que de lire ça mais surtout ça me donne envie de secouer la tête de la personne en question en lui disant que s'il y a un bug dans sa vie, c'est à lui de le réparer.
L'ami qui a mauvaise mémoire surtout lorsqu'il a une énorme envie de (re)rentrer en contact avec vous par le biais de Facebook. Avant, je connaissais des petites connasses (Sa***a, ce paragraphe est pour toi) et des petits cons (je ne cite personne, parce c'est bien trop long) qui savent très bien quelle a été la nature de nos rapports et sur quelle base, nous nous sommes quittés. Mais voilà qu'ils débarquent sur Facebook l'air de rien et vas-y que je t'ajoute sur Facebook, que j't'envoie un message perso du genre "Oh mais comment ça va ???? Oh trop bien de te voir!" sauf que moi je coupe court : je te déteste, si je peux faire n'importe quoi pour contribuer à ta souffrance, ça serait génial et j'ai horreur qu'on se foute de ma gueule comme ça. C'est comme si Kelly Taylor, après avoir flirté avec Dylan et joué le rôle de la maîtresse, contactait Brenda Walsh sur Facebook, l'air de rien... Non, le temps ne pardonne pas, non, je n'agis pas en véritable gamin, c'est juste que certains petits malins voient Facebook comme l'occasion rêvée de reprendre contact avec du monde, sans avoir à passer par l'étape "je m'excuse, je suis rouge de honte, je pleure un peu pour avoir l'air sincère, je finis par te décrocher un sourire, j'ai réussi!", comme s'il ne s'était rien passé. Non, désolé, tu m'as planté un coup de couteau dans le dos, t'as intérêt à t'excuser jusqu'à en crever avant de te la jouer "amis d'un jour, amis toujours" mais bon, généralement ceux qui ont voulu me planter par derrière (par devant, ça demande trop de cran) finissent par s'excuser d'eux-mêmes et se traîner à mes pieds sans que je demande quoique ce soit car ils connaissent mon pouvoir. Il est quand même super jouissif d'envoyer un MP à la personne qui a osé vous contacter comme ça histoire de lui dire "Hey, tu te fous de la gueule de qui ?! T'as la mémoire courte, hein !".
Au final, chacun fait ce qu'il veut. Vous voulez vous la jouer "select"', ça vous regarde après tout. Personnellement, je ne règle mes comptes avec personne via cet article, j'ai juste des valeurs qui se résument assez simplement : ne sois pas lâche. Mais bon, je pense que le courage s'est évaporé dans la nature le jour où Facebook est apparu. Reste plus qu'à le retrouver et à le réintégrer dans le paysage.