Les élections municipales grenobloises de mars dernier sont déjà loin. Elles ont pourtant laissé un gout amer à de nombreux grenoblois avec la mise en place d’une nouvelle majorité « gauche-droite » voulue par Michel Destot.
Avec un peu de recul et une période estivale propice à la réflexion, on peut déjà tirer quelques enseignements de cette situation politique inédite.
Tout d’abord, et il faut continuer à le dénoncer, il est évident que le Maire de Grenoble a allégrement franchi la ligne jaune et comme dirait l’autre, « quand on a franchi la ligne jaune, y’a plus de limites !». En s’alliant avec des élus de droite, Michel Destot a accepté de jouer un jeu malsain qui consiste à brouiller les repères en débauchant des élus pour s’assurer tous les pouvoirs. La nouvelle majorité n’est donc plus constituée autour d’un projet mais sur la subordination à un homme, le Maire, qui garanti les intérêts particuliers de chacun. Cette subordination au Maire apparaît comme le seul liant de cette majorité et c’est ce qui risque de poser le plus de problème à l’avenir :
- d’une part les élus de droite ou du centre, s’ils respectent le chef, ne se privent pas d’affirmer leurs valeurs conservatrices : un jour c’est le logement social qui est attaqué en commission, un autre le commerce équitable sous le regard quelque peu gêné de leurs collègues… pourtant de la même majorité.
- d’autre part, il est apparu dès les premiers jours que la guerre de succession avait commencé. Michel Destot accomplissant probablement son dernier mandat, le théâtre d’ombres s’est mis en place sans tarder avec les guerres de clans, les tractations de couloirs et les retournements d’alliances qui vont probablement rythmer tout le mandat.
Tout ça pourrait paraître anecdotique mais ce n’est hélas que le reflet d’une dérive inquiétante de la manière dont notre ville est gérée. En franchissant le rubicon qui sépare la gauche de la droite, Michel Destot n’a fait que confirmer sa vision clairement mégalo de Grenoble : il ne s’agit plus aujourd’hui que de projet pharaonique de jeux olympiques, d’opération « GIANT » sur la presque-île scientifique ou de rocade nord à 1 milliard d’euros. Pendant ce temps là, la « grande politique de petit travaux » poussée par les écolos dans les mandats précédents a été purement et simplement abandonnée, les rénovations d’écoles sont retardées, la promotion du vélo est toujours quasi inexistante…
Heureusement derrière la communication mégalo du Maire, il apparaît que plusieurs élus sincères et convaincus de la majorité souhaitent porter des projets d’intérêt général. Mais quand il s’agira d’arbitrer, auront-ils les moyens de leurs ambitions ? Je l’espère sincèrement parce que rien ne serait pire qu’un nouveau naufrage comme notre ville en a déjà connu un sous l’emprise de l’ancien maire corrompu.
Dans les semaines qui viennent, je continuerai à donner mon point de vue sur ce nouveau mandat… en toute subjectivité !