Merci à Anne Archet pour la citation et la photo.
«Mets un paquet de piasses dans une forêt et ça ne mènera pas la pitoune au bord du chemin. Mets un paquet de piasses dans une mine et ça ne te donnera pas de cuivre. Ce ne sont pas les propriétaires d’entreprises qui coupent les arbres, qui creusent les mines, ce sont les travailleurs. Si ce n’était pas de leurs bras et de leur sueur, on n’aurait rien! Pourtant, on continue à les traiter comme des chiens. On les fait travailler comme des damnés, puis on les renvoie quand on n’en a plus besoin. L’autre jour, à la Fondation pour l’aide aux travailleurs et travailleuses accidentés, on a examiné le cas d’un mineur qui travaille comme un forcené depuis une dizaine d’années. Les maladies qu’il a maintenant, je gage que ça dépend de lui? S’il a mal aux bras, c’est parce qu’il s’est crossé de travers, je suppose? Pis s’il a mal aux poumons, c’est parce qu’il s’est endormi après avoir baisé et qu’il n’a pas pris le temps de se couvrir? C’est écœurant les maladies industrielles, c‘est écœurant! Moi, je suis scandalisé! Je suis humilié de voir que, dans mon pays, il y a encore des gens qui se font massacrer pour ensuite être mis au chômage. C’est une totale aberration! On gueule contre les assistés sociaux, mais qu’est-ce qu’on doit penser des compagnies qui se font financer à coups de millions par le gouvernement? Ce sont eux, les assistés sociaux!»
(Entrevue accordée au Voir en avril 1991.)
Et si au moins il nous avait légué, collectivement, une seule de ses couilles...