Alors voilà pour la poésie grecque : Kiki Dimoula.
Je l’ai découverte à l’occasion du Printemps des poètes 2010 « Couleur femme ».
C’est chez Poésie Gallimard et on pouvait pour 2 livres achetés dans cette collection (dont j’ai déjà beaucoup de titres), avoir une superbe affiche.
Cette poétesse est née en 1931 à Athènes et publie son premier recueil en 1952. En tout, 12 recueils.
Son œuvre est très liée à la photo, aux poètes métaphysiques tel T.S Eliot, Emily Dickinson ou Donne.
Ses 4 grands thèmes : l’amour, la peur, la mémoire et la nuit.
Le peu du monde, suivi de Je te salue Jamais
Poésie Gallimard, mars 2010, 212 pages, ISBN 978-2070412334
Préface de Nikos Dimou, traduction du grec de Michel Volkovitch
Lu dans le train, il y a quelques semaines.
Un poème que j’ai trouvé sur ce site : http://www.volkovitch.com/F02_31.htm
JUNGLE
Matin et toutes choses au monde
posées
à la distance idéale du duel.
On a choisi les armes,
toujours les mêmes,
tes besoins, mes besoins.
Celui qui devait compter un, deux, trois, feu
était en retard,
en attendant qu’il vienne
assis sur le même bonjour
nous avons regardé la nature.
La campagne en pleine puberté,
la verdure se dévergondait.
Loin des villes Juin poussait des cris
de sauvagerie triomphante.
Il sautait s’accrochant
de branche d’arbre et de sensations
en branche d’arbre et de sensations,
Tarzan de court métrage
pourchassant des fauves invisibles
dans la petite jungle d’une histoire.
La forêt promettait des oiseaux
et des serpents.
Abondance venimeuse de contraires.
La lumière tombait catapulte
sur tout ce qui n’était pas lumière,
et la splendeur érotomane dans sa fureur
embrassait même ce qui n’était pas l’amour,
et jusqu’à ton air morose.
Dans la petite église personne
à part son nom pompeux, Libératrice.
Un Christ affairé comptait
avec une passion d’avare
ses richesses :
clous et épines.
Normal qu’il n’ait pas entendu
les coups de feu.
http://defis5continents.wordpress.com/category/poesie/europe-poesie-2/