Up in the air

Atterri à Roissy lundi soir… 27h de voyage… 6h de décalage horaire… harassée d’une fatigue saine, comme seules de bonnes vacances peuvent le provoquer… effondrement… comas… réveil… reprise… clic… reprise de la grisaille teintée de soleil et de la timide douceur printanière… reprise des transports en commun, de l’indifférence des gens et des regards…calme de la foule qui grouille pourtant, mais pas comme là bas, différemment.. clic, clic… reprise du boulot, des mails, des fournisseurs, des réunions…. reprise des petites emmerdes, des gestion de crise et des urgences… clic, clic, clic… reprise des soirées avec mon chéri, des apéros sur la terrasse et des diner en amoureux… une autre douceur de vivre… clic, clic, clic, clic… reprise, reprise, reprise…reprise de ma vie…

Connexion, connexion demandée…Non.Ailleurs… je suis ailleurs, peut être encore entre deux avions, quelques part entre Singapour et Doha, entre l’heure du déjeuner et celle du coucher de soleil sur la mer... peut être en train de regarder les rizières ou de boire un cocktail sur une plage, d’écouter le son du gamelan, de sentir une forte odeur d’encens, d’admirer les couleurs vive d’une fleur ou d’une parure…Autre vie, autres gens… une telle différence de culture, de mode de vie, de priorités. Se recaler, se re-phaser sur un autre tempo, mettre d’autres lunettes pour voir autrement. Comme avant. Comme avant ?En rentrant, j’ai trouvé l’appartement… rempli ! Rempli de choses, de quotidien, d’accumulation inutile et confortable, remplis, rempli, rempli ! J’ai posé mon sac et je l’ai trouvé petit, tout petit au milieu de toutes ces choses de ma vie. Factures, mails, plantes…. Le monde avait tourné, indifférent. Mon monde. Petit et rempli, comme cet appartement.Je sais que je vais revenir. Me reconnecter. Laissez-moi un peu de temps. Je reviens, j’arrive. Lentement. Un pas après l’autre. Pour prendre le recul, me réapproprier ma vie et cette expérience. Et raconter.A tout de suite...