Magazine Journal intime

Je hais la possss' (et elle s'est vengée)

Publié le 14 avril 2010 par Anaïs Valente

A force de me plaindre de la poss', de critiquer la poss', de râler sur la poss', ben j'avais oublié que la poss' est une petite chose sensible et fragile, qui souffre intensément des critiques qu'elle doit subir jour après jour après jour après jour.

Je ne parle pas ici des big boss de la poss' belch', qui se font des c... en or, euh pardon, qui gagnent de l'or en bar en zieutant tout ça de leur piédestal.  Je ne parle pas des employés de la poss', qui semble être plus fonctionnaires que tous les fonctionnaires du fonctionnariat (en écrivant ça, je me souviens que j'ai une très bonne amie qui y bosse - une future ex très bonne amie, quand elle aura lu ça ?, et elle fait exception bien sûr, passque quand je vois son job, je comprends que ce soit bien souvent l'enfer, avec des clientes telles que moi, donc d'un côté je râle, de l'autre je comprends que les postiers en aient marre, que les guichetiers en aient marre, bref tout le monde en a marre marre marre).  Je ne parle pas des facteurs qui laissent traîner des colis de graaaaaaaaande valeur n'importe où.

Je parle de la poss', dans tout ce qu'elle a de plus abstrait.

De l'institution vieille comme ... euh, elle a été créée quand la poss' ? ça doit dater non ?

Bref (et c'est vraiment vraiment le cas de le dire), la poss' s'est vengée.

Vous le savez (et si vous ne le saviez pas, je vous l'apprends avec plaisir), je suis fan des « remboursés ».  Acheter des trucs et ne pas les payer, ça c'est le pied.  Même que j'achète des trucs que j'aime pas, mais qu'importe.  L'autre jour je cherchais désespérément une boîte de thé à la menthe, passque Mostek m'avait dit que c'était remboursé.  Je m'agitais car la date limite d'achat approchait.  J'ai regardé Mostek et lui ai dit « mais pourquoi je m'agite, je ne bois de toute façon jamais de thé, j'ai des boîtes entières dans mes tiroirs, achetées y'a un siècle, jamais ouvertes ».

Bref (toujours le cas de le dire), ce jour-là, j'avais acheté un flacon de Bref (vous voyez que c'était le cas de le dire), du liquide vaisselle.  Parce qu'il était « satisfait ou remboursé », of course.  Sauf que j'avais pas lu ce qui était écrit en tout tout tout tout petits caractères. Qu'il fallait renvoyer le flacon vide si on n'était pas content. Argh, ça je fais jamais, renvoyer du brol.  Mais là, c'était trop tard.

Me voilà donc avec un flacon de liquide vaisselle rempli, à renvoyer vide, pour récupérer son prix.  Vous me direz « j'ai qu'à pas le renvoyer et basta ».  Je sais.  Mais moi y'en a être têtue et moi vouloir mon remboursement.  Donc je trouve une vieille bouteille vide non encore jetée dans un sac PMC et je transvase le contenu du flacon.  Je le vide, je le presse comme un citron.  Puis je le mets dans une jolie enveloppe matelassée, je remplis ma paperasse de remboursement et je colle les timbres nécessaires à l'envoi en bonne et due forme.

Puis je pars bosser, et j'oublie de poster mon enveloppe.  Pas grave, je la posterai après ma journée de travail. 

Une fois au bureau, je sors tout mon barda pour la journée : ma bouffe, mes sucreries, un magazine lu dans le bus à mettre dans la caisse à cartons.  Pour tout extraire, j'enlève l'enveloppe contenant mon flacon vide.  En faisant tout ça, je parle avec mes collègues.  Nous parlons parlons parlons, c'est le matin, faut donc se raconter sa soirée et sa nuit, ce qui fait beaucoup dire.  Bla bla bla bla bla bla bla bla...  Bla bla bla bla bla ... Bla bla bla bla bla.

Soudain, au sol, je repère un truc bizarre.  Visqueux.  Gluant.  Genre qui ferait penser à du pus, sans le jaune.  Ou a des glaires.  Ou un mollard.  Bref, ces mots que je hais.  A moins qu'il ne s'agisse de... mais c'est nin possip', c'est pas du... mais ça y ressemble...  Oui, on dirait du ... sperme.  Mais je vois mal ce que du sperme viendrait faire sur le sol au bureau.  Enfin sait-on jamais ce qui s'y passe la nuit, quand tous les chats sont gris.

Voulant découvrir de plus près cette chose au sol, je me rapproche, je me penche, je tourne autour... et je réalise que l'invasion s'étend, que cette chose, y'en a partout maintenant, partout... et plus je bouge, plus il y en a.  En fait, plus je bouge, mon enveloppe à la main, plus je répands... le liquide vaisselle qui s'est hypocritement glissé en dehors du flacon, s'est ensuite faufilé jusqu'à un interstice dans l'enveloppe pour glisser partout partout partout.

Il ne me reste qu'à tout nettoyer, qu'à frotter le sol, qui devient super blinquant, preuve que ce liquide vaisselle est efficace et qu'à sécher le plus possible l'enveloppe.  Puis à la poster le plus rapidement possible.

Seul avantage de ma mésaventure, elle sent super bon le liquide vaisselle, cette enveloppe.  C'est le facteur chargé de la livrer qui va être content...

Oui, c'est clair et net, je hais la posss'.



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