Magazine Journal intime

Je rends visite à la possss' et je la hais d'autant plus

Publié le 15 avril 2010 par Anaïs Valente

La poss' de Namur a déménagé.  Avant, elle était dans un immense horrible bâtiment gris sale, près de la gare.  Et là, ils l'ont déménagée tout en bas de la ville, savoir à des kilomètres de distance pour un Namurois, car à Namur, tout est à la fois super près et super éloigné, vu qu'on n'a pas l'habitude d'aller loin pour trouver ce qu'on cherche.  Bref, ils l'ont mise dans le bas de la ville, près de la Maison de la Culture (ah ah ah, ironie du sort), là oùsqu'il y a un arrêt de bus provisoire suite aux travaux de la rue de Fer, arrêt de bus provisoire qui était ... provisoirement supprimé because les travaux du nouveau rond point... cherchez l'erreur.  Enfin, ils ont remis l'arrêt provisoire, à mon avis passque beaucoup de gens se sont plaints, pas moi, pour une fois, même si je trouvais ça abominable pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, de ne plus avoir qu'un seul arrêt à la gare, faut pas pousser non mais.

Enfin, je m'éloigne de mon sujet postal... même si le sujet TEC est tout aussi passionnant, vous n'en doutez pas.

Donc je décide de découvrir cette nouvelle poste.  Bon, y accéder relève de l'exploit, car il faut slalomer entre les trous, les pierres, les tas de sable, les rubans blancs et rouges qui délimitent on ne sait trop quoi et les tuyaux en tous sens...

Et au milieu de tout ça, une toute nouvelle boîte aux lettres.  Grosse.  Et rouge.  En France, c'est jaune, en Gelbique rouge.  Donc rouge.  Au milieu du trottoir.  De l'impraticable trottoir.  Vu la situation, cette boîte aux lettres est condamnée par un gros collant.  Y glisser une lettre aurait pu être possible, mais j'imagine mal l'employé de la poste récupérer ensuite le courrier, vu le brol au sol et aux alentours, ou alors il doit descendre en rappel, genre spéléo et alpinisme réunis.  Non, nin possip'.  Donc ils ont bien fait de condamner la boîte.

Mais moi, j'ai une enveloppe à poster.  D'où ma visite à la poste, comme c'est logiquement logique.

J'entre donc dans le bâtiment.

Ah pour être joli, c'est joli.  Terminée la file de guichets avec vitres pare-balle derrière lesquelles se cachent les employés, bien à l'abri des odeurs d'ail et de transpiration.  Maintenant, la convivialité prime.  Donc, on crée une « relation de confiance », une « complicité clientèle ».  C'est joli. Moderne.  Lumineux.  Au-delà des terminaux électroniques et des boites postales (ou des coffres, je ne sais pas trop), le personnel est installé derrière des bureaux, accessible, enfin en apparence, et voilà.

Mais moi, j'ai toujours une enveloppe à poster.   Alors, je cherche du rouge.  De la boîte aux lettres rouge, pour être précise.  Je cherche à proximité de la sortie, ce qui me semble logique.  Près des terminaux, nada.  Près des coffres ou boîtes postales, nada.  Alors je m'aventure au milieu de la foule en délire, ma petite enveloppe à la main.  Y'a un monde fou.  Des files partout.  Je regarde partout, cherchant désespérément du rouge au milieu de tout ce gris.  Nada.  Je fais trois fois le tour de l'open space, comme on dit en jargon RH (je maîtrise ce jargon, vu que j'ai rédigé plus de 1500 articles RH à ce jour, dingue hein ma bonne Dame).  Rien.  Nada. Niente.  Nothing.

Alors, bravant le regard courroucé des clients qui attendent leur tour et appréhende que je le leur pique en douce, je m'adresse à une employée, prenant mon air le plus innocent et adorable, et je demande « scusez-moi, oùsqu'on peut poster une lettre ici siouplait ? »

Et elle me répond, gentiment (vraiment gentiment, n'y voyez aucune ironie) : « à n'importe quel guichet, donc donnez-la-moi ».  Et je la donne.

Puis je m'en vais, ravie d'avoir découvert la nouvelle poss'.

Passque la poss' de Namur, la nouvelle poss' de Namur, toute belle toute moderne, est donc, ironiquement, le seul endroit à Namur où une boîte aux lettres utilisable est absolument et totalement introuvable.  A mourir de rire. 



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