
Je crois que la fidélité à mon parfum a toujours été inversement proportionnelle à celle octroyée à mon homme du moment. (je rassure immédiatement mon c&t : je tourne sur plusieurs jus en ce moment… Keep quiet Darling !)
Mon premier parfum a été Chamade (Guerlain), un oriental Chypré, comme ils disent. D’abord un tout petit flacon, un échantillon qu’une parfumeuse (vendeuse de parfumerie), avait donné à maman. Je l’ai porté jusqu’à la lie. Goutte à goutte, à peine une touche sous mon écharpe, une odeur juste pour moi. A quinze ans, je me fichais des autres. Il sentait le chaud, ça me rassurait surement. C'est ainsi que j'ai découvert l'Heure Bleue...

Je reviens toujours à l'Heure Bleue, épisodiquement à Chamade. Mais en tant que fashion victime, je cède aux derniers jus sortis, surtout ceux qui sont joliment vantés sur papier glacé… au moins pour tester. Un flacon est vite passé, au pire oublié.
J’ai connu une longue série d’infidélités à durée variable : Allure, Dune, Dolce Vita, Envy, Baby Doll... Le plus souvent lassée de sentir "mon parfum" dans le sillage d'une autre...
Si ma vie amoureuse avait était calquée sur les parfums, je serais adultère, polygame.

Quand mes enfants étaient petits, tout petits, j'avais arrêté de me parfumer les premiers mois, pour ne pas destabiliser leur mémoire olfactive... Puis j'en avais remis, petit à petit, d'abord avec les versions dites "fraiches" pour l'été, Flower de Kenzo version été, puis en eau de parfum, un temps... pour ne garder que le Flower Oriental. Aujourd'hui, mes enfants me disent "tu sens bon maman", ou "j'aime ton parfum"... j'aime !
Je craque sur les Sucrés, les Boisés, ceux qui rappellent l’enfance, les bonbons, rarement les Fleuris. Je déteste les dits « Frais » qui sentent l'océan, et il existe une odeur qui me rebute sur beaucoup de Calvin Klein (le musc blanc, l'iris ?)…

Et puis, il ya ceux que je regrette, qui ont disparu de la vente, je pense à Nu de YSL dont je ne garde plus que le flacon noir-marine, et le souvenir de son odeur... (une odeur très "Tom Ford" en fait, que l'on retrouve sur les jus qui ont eu son aval à un instant de sa carrière), tout comme le Rush rouge de Gucci qui se fait de plus en plus dur à trouver…
Bref, je suis une zappeuse en matière de parfums, incapable de la moindre constance, et parfois d’une incompréhensible fidélité…
(en écrivant ce billet me reviennent à la mémoire des dizaines de parfums ayant traversé ma vie, plus ou moins longtemps, avec plus ou moins de bonheur... et de me dire : tant de chemin parcourru, déjà ?)