Trois pour aujourd'hui, c'est beaucoup !
LES GENS QUI DOUTENT
FRANGINES
En hommage aux miennes Marick, Martine, Domi ! Ckan
Ce fut à l'école déjà
Qu'on fit de nous des concurrentes
On se regardait chien et chat
On détestait les redoublantes
Souffre-douleur ou bien fayotes
On se poussait toujours plus haut
On s'arrachait les bonnes notes
On pleurait devant le tableau
On aurait pu rester franginesÇa nous aurait gagné du tempsAu coude à coude j'imagine Qu'il n'aurait pas fallu longtemps Pour qu'on soit toutes aussi bonnes Malgré les pionnes Et les parents Ensuite en face des garçons Commença la grande offensive On se fabriquait des façons Des rendez-vous sur l'autre rive Et grandes bringues ou blanche-neige C'était à qui amènerait Tous les boutonneux du collège A l'accompagner sur le quai On aurait pu rester frangines Ça nous aurait gagné du tempsBras dessus-dessous j'imagine Qu'on aurait de ces débutants
Avant que la vie les assomme Pu faire des hommes Pas des enfants
Un peu plus tard c'est la beautéQu'on nous érigea en barrièreOn se retrouvait insultée Si on n'était pas la première Nos amitiés faisaient sourireFallait nous crêper le chignonEt tout ce qu'on pouvait se direN'était que fadaises ou chiffons
On aurait pu rester frangines Ça nous aurait gagné du temps Main sur l'épaule j'imagine Qu'on aurait pu se regardant Voir qu'on était toutes assez belles Et même cellesQui ont pas le temps
C'est tout pareil dans nos métiersOn nous oppose et on nous monteEn épingle pour mieux montrerQu'on se trouve en dehors du comptePour peu qu'on dépasse la têteOn est toujours une exceptionChacune sur notre planèteCe qu'on a pu tourner en rond
Si on se retrouvait franginesOn n'aurait pas perdu son tempsUnissant nos voix j'imagineQu'on en dirait vingt fois autantEt qu'on ferait changer les chosesEt je supposeAussi les gensEt qu'on ferait changer les chosesAllez on ose Il est grand temps Anne Sylvestre, 1978Allez, en r'voar !