Comme j'aimais (et j'aime encore) cette mélodie de Ferrat, que j'entendais enfant sur le vieux poste de TSF. Comme ce texte me portait, me faisait rêver...Ce miraculeux voyage de l'amour me fait encore rêver d'ailleurs, et j'aime toujours cette mer qui sans arrêt roule ses galets.
Pour l'illustrer j'ai emprunté sur le net cette photo d'une plage corse. Ces galets noirs sont en fait les résidus de la mine d'amiante de Canari. Mine abandonnée depuis de très longues années, mais qui défigure encore le Cap Corse. Saignée, blessure dans la roche face au grand large. Le site minier est actuellement en réhabilitation, avec toutefois quelques hoquets dans la procédure.
Marine d'Albo, Cap Corse, versant ouest. (Photo trouvée sur le net)Deux enfants au soleil
La mer sans arrêtRoulait ses galets
Les cheveux défaits
Ils se regardaient
Dans l'odeur des pins
Du sable et du thym
Qui baignait la plage
Ils se regardaient
Tous deux sans parler
Comme s'ils buvaient l'eau de leurs visages
Et c'était comme si tout recommençait
La même innocence les faisait trembler
Devant le merveilleux
Le miraculeux
Voyage de l'amour
Dehors ils ont passé la nuit
L'un contre l'autre ils ont dormi
La mer longtemps les a bercés
Et quand ils se sont éveillés
C'était comme s'ils venaient au monde
Dans le premier matin du monde
La mer sans arrêt
Roulait ses galets
Quand ils ont couru
Dans l'eau les pieds nus
À l'ombre des pins
Se sont pris la main
Et sans se défendre
Sont tombés dans l'eau
Comme deux oiseaux
Sous le baiser chaud de leurs bouches tendres
Et c'était comme si tout recommençait
La vie, l'espérance et la liberté
Avec le merveilleux
Le miraculeux
Voyage de l'amour
Jean Ferrat