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Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Publié le 18 avril 2010 par Evainlondon

18 avril 2010

Comme dirait l’autre (le monsieur très sérieux et très fluo du club de course à pied), nous n’avons pas les mêmes valeurs. 

Cette impression se confirme nettement lorsque, après un grave hochement de tête, la trentaine de Gentils Membres s’élance d’un même corps – et très, très vite –  en direction de Hyde Park.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point (2)

Je me retiens de m’écrier piteusement « Eh, attendez-moi ! » et me rapproche tant bien que mal de deux coureuses qui ont l’air d’avoir à peu près mon âge :

- Salut, je m’appelle Eva in London.
- Salut Eva, moi c’est Amy, me répond Coureuse de Gauche.
- Et moi c’est Sarah, ajoute Coureuse de Droite.

Une vague tentative de lancer la conversation – après tout, ne perdons pas de vue que je suis là pour me faire des amis – s’avère vite irréaliste. J’avais oublié que :

1. Faire la conversation en anglais, c’est déjà pas évident
2. Faire la conversation en courant, non plus – surtout quand on est au bord de l’apoplexie au bout de trois minutes
3. Mais alors faire la conversation en courant ET en anglais, c’est carrément mission impossible.

De toute manière, au bout d’une vingtaine de minutes, Coureuse de Droite nous a distancées depuis belle lurette pour rejoindre ses amis, les vrais coureurs. Quant à moi, je me résous à mettre ma dignité de côté. Entre deux ahanements, je pose à Coureuse de Gauche la seule question qui vaille :

- C’est… bientôt… fini ?

Dis oui, dis oui, parce que quelle que soit la réponse, là, je m’arrête.

Coureuse de Gauche, surprise :

- Ah non, on en est à la moitié, pourquoi ?

Ben, parce que je vais mourir, espèce de truie britannique, me retiens-je de répondre.

Au lieu de ça, ayant déjà intégré que la politesse était une vertu cardinale ici, je me contente d’un simple :

- Je suis… un peu… fatiguée.

Coureuse de Gauche doit se sentir l’âme d’une coach ou d’une bonne Samaritaine, car elle ne se laisse pas démonter :

- Allez, courage ! L’essentiel, c’est de ne pas s’arrêter, même si tu ralentis. On y va ensemble. Let’s do this ! 

Fut dit, fut fait. Coureuse de Gauche, pardon, Amy, m’a ainsi traînée à grands coups de positive thinking jusqu’à notre retour à la salle de gym. Une petite douche, et hop, mes merveilleux futurs amis anglais se sont dirigés vers le pub. Moi, clopin-clopant, je suis tout juste parvenue à rentrer m’effondrer sur mon bon vieux canapé.

Rien ne sert de courir, il faut partir à point (2)

Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour se faire des amis.


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