Une heure tout juste après avoir révélé son amour, à sa bien aimée, et son intention de l’épouser, Akram, reçût un coup d’appel et s’excusa pour y répondre en se mettant debout et en faisant une petite marche vers l’entrée de la bibliothèque.
- Alors Nader, t’as quoi de si important à me révéler ?
L’autre au bout du fil, alluma une cigarette et murmura à voix basse.
- Je n’ai pas réussi à contacter Sergueï.
Un petit rire de moquerie enveloppa le visage récemment rasé d’Akram, qui rajouta en ricanant.
- Ben, continue à l’appeler jusqu’à ce que tu l’aies.
D’énervement, Nader écrasa le bout de cigarette, dans le cendrier et reprit en dégageant de la fumée de ses narines.
- Ça fait des jours et des nuits que j’essaie de le contacter, et ce n’est pas normal que je ne le trouve jamais !et puis en levant le visage sur l’écran, ça commence à m’inquiéter.
Akram, figea sur place du stress puis dit en mettant cette fois-ci le combiné sur l’autre oreille.
- Qu’est ce que tu insinues ?
Avec une lueur d’angoisse, émanant de son regard, Nader, répondit.
- Je ne vois que deux possibilités, soit il ne veut plus bosser avec nous, soit il est mort.
- Oh là ! et en laissant un petit rire furieux lui échapper, tu ne crois pas que tu exagères là, mon pote ?
Nader, sortit le bout de cigarette rejeté dans le cendrier et se mit à le balancer entre ses doigts et reprit, calmement.
- Il fait partie d’un réseau de malfaiteurs russe, qui exécute ses alliées à la moindre erreur.
Embarqué par la fureur de son entêtement, Akram s’écria.
- Qu’il soit même un membre de la mafia, je m’en tape, ce que je que je veux, c’est que tu trouves cet homme, le plutôt possible et qu’on en finisse avec l’histoire du petit.
Nader, ralluma la même cigarette et s’écria, au bout des nerfs.
- J’ai comme l’impression qu’on ne parle pas la même langue.
Akram, lui coupa la parole violemment et dit.
- Écoute moi bien Nader, il faut qu’on en finisse avec Sabrine, une fois pour toute.
En inhalant de la fumée, Nader murmura.
- Je t’avais dit ma solution.
Suivant, Ranime se mettant debout, il dit précipité.
- Tu veux nous coller un meurtre sur le dos ? et en soupirant nerveusement, moi, j’ai une meilleure solution.
- Vas-y, laquelle ?
Il ingurgita sa salive avec difficulté et continua.
- Ben, on l’aide à faire adopter le petit et à le sortir du pays, puis on lui offre de bosser avec nous.
Nader, éclata de rire et se demanda.
- Bosser avec nous en tant que quoi ? hein ?
En suivant du regard, Ranime ramassant ses affaires et lui faisant un petit sourire, il poursuivait nerveusement.
- À la place de Sondos, en tant que gérante.
Ébahi, Nader ouvra grand les yeux et s’écria.
- Tu comptes la virer ?
Akram, qui perdit de vue sa bien aimée, dit un perturbé.
- Elle ne présente aucun danger pour nous.
Nader, lui coupa la parole en riant.
- Ben, elle le présentera, le jour où on la mettra à la porte.
- Elle n’a aucun intérêt de nous causer le moindre problème, elle est aussi impliquée que nous dans l’affaire.
Il eut un petit rire involontaire et dit.
- Non, je ne suis pas d’accord pour ça.
Puis poussa sa chaise et se dirigea vers le balcon.
- Je ne remplacerai pas Sondos, surtout pas par une crapule comme Sabrine.
Puis par hasard, son regard tomba sur la vieille femme d’en face assise, devant le portail de son jardin et à surprise, Abir était debout à sa proximité. Elles riaient toutes les deux et semblaient s’apprécier mutuellement. Au bout des nerfs, il s’écria.
- Je t’appelle plus tard, Akram.
- Qu’est ce qui se passe ? se demanda-t-il frustré.
- Il faut que je me rassure d’une chose tout d’abord.
Puis d’un geste rapide il raccrocha et sortit de la chambre, en criant si fort pour que Sondos l’entende.
- Montre-toi salope.
Elle sortit de la cuisine, essuyant ses mains, et dit d’une voix triste.
- Ok, c’est bon Nader, ce n’est pas la peine de me traiter comme une merde, je t’ai dit que je vais le faire.
Sans la répondre, il dégringola l’escalier en courant puis la tint de son bras violemment et s’écria.
- Ce n’est pas pour ça que je t’appelle. Et en lui criant dessus, tu peux m’expliquer ce qui se passe à l’extérieur ?
Un rire persiflant glissait de sa bouche, en murmurant.
- Comment je le saurai, puisque j’étais à la cuisine préparant le déjeuner ?
Cramoisi, il cria.
- J’ai vu Abir, avec la vieille sorcière d’en face !
- Et alors ? dis Sondos, en croisant les bras d’une voix froide.
Il traça un sourire nerveux, et poursuivait.
- Et alors ? tu sais donc qu’elle traine toujours dans le coin avec la voisine et pire encore, tu me l’as caché ?
Elle recula d’un pas et dit sans cacher son sourire.
- On joue tous à cache-cache dans cette maison.
Il l’attrapa de son bras violemment et hurla.
- Je te faisais confiance, et je croyais que tu ne me cacheras rien du tout.
Elle débarrassa sa main, d’un geste brutal et s’écria dans une secousse de tout son être.
- Je te faisais moi-même confiance, jusqu’au moment où je découvre que tu vends des vidéos pornographiques je ne sais pour quel malade !
À la sortie de la Sup’com, Ranime s’arrêta un petit moment tournant la tête un peu partout, pour chercher l’homme qui lui a envoyé un message sur son gsm, pendant le temps que Akram, fut occupé par son coup téléphonique. Puis un petit frissonnement circula dans tout son corps, lorsque deux mains lui masquèrent la vue.
Elle sourit, doucement, puis en enlevant les deux mains.
- Je t’ai reconnu.
L’homme sourit puis se mit debout, tout en échangeant avec elle la bise.
- Comment tu m’as reconnu ?
En ouvrant les yeux, elle dévora son joli regard, et dit.
- J’ai reconnu l’odeur de ton parfum, et en badinant, et puisque c’est le méchant Kamel, qui m’a envoyé le message, ça ne pourrait être que lui.
Kamel, s’éclata de rire et dit en la pinçant de sa joue.
- Oui, c’est logique.
Elle dissipa son sourire par un regard blâmant et dit.
- C’est maintenant que tu te rappelles de moi.
Il sourit, lui caressa le visage et dit.
- Mieux vaut tard que jamais. Puis en levant le visage pour admirer le complexe universitaire, joli bâtiment.
Et voulant lui faire rire.
- Comme aujourd’hui je n’ai pas de cours, j’ai songé pouvoir apprendre à conduire par ma monitrice Ranime.
Elle riait doucement puis l’expression d’une tristesse vainquait sa bonne humeur éphémère.
- Je ne dispose plus de voiture.
Un peu étonné, Kamel se demanda.
- Comment ça ?
Elle leva vers lui un regard triste et reprit.
- Je l’ai rendu à ma tante.
- Tu veux dire ta mère ?
- Oui ma mère biologique ! murmura-t-elle au somment de la frustration. C’est un cadeau qui ne m’a apporté plus de malheur que de joie.
Il ria et dit voulant rigoler.
- Moi à ta place je la récupérerai…
Elle lui coupa la parole, de son ton morne.
- Non, regagner la confiance des mes parents adoptifs et me faire pardonner est primordial pour moi. Et en levant sur lui un doux regard, et toi, quoi de nouveau de ton côté ?
En suivant un jeune homme, venant de sortir du portail de l’école, du coin de l’œil, il répondit.
- Ma copine m’a plaqué !
Ne savant quoi dire, elle se taisait un moment puis dit.
- Je suis désolée, et émerveillée par son charme, elle a sûrement trouvé un autre beau gosse.
En s’efforçant de sourire, il dit.
- En toute modestie, je ne pense pas qu’elle trouvera un charmeur comme moi ! puis en plongeant un regard agréable dans le sien, et si on allait quelques parts, boire un café, pour fêter nos retrouvailles…
En riant, elle continua.
- Qui remonte à la soirée de mon anniversaire. puis en coupant son rire, non, je ne peux pas, j’ai un rattrapage dans une heure.
Il la tint de sa main, pour la supplier d’une façon comique et dit.
- Allez, ne soit pas méchante. C’est la première fois que je t’invite à boire un café avec moi, tu ne peux me décevoir.
Elle le regarda admirablement, un long moment, puis finit par accepter. Du coup, ils prirent un taxi qui les conduisait au centre ville. Dans l’une des cafétérias, à rue de Paris, ils s’asseyaient à l’extérieur. Une fois servis, lui d’un café filtre et elle d’un jus de fraise, il l’interpela en riant.
- Est-ce que tu sais que j’en veux ton frère Houssem à mort ?
En sirotant avec la paille un peu de son jus, elle leva la face et se demanda.
- Pourquoi ?
Il sourit et dit sans la quitter d’un regard passionné.
- Parce qu’il m’a caché le fait, qu’il avait une belle petite sœur.
Elle ria, longtemps et reprit.
- Arrête tes conneries…
Il lui coupa la parole, sans s’arrêter de rire.
- C’est la vérité ! et emportée par son humour, tu ne t’es jamais regardé dans la glace ?
Emportée par son rire, elle tenta d’éviter de le regarder dans les yeux pour ne pas rougir. Et par hasard, en tournant la tête, vers l’intérieur de la cafétéria, elle voyait, Ghada, venant de s’installer avec l’homme mystérieux avec qui elle l’apercevait échanger des baiser chaudes dans le noir. Comme Kamel, suivit son regard minutieusement, il se demanda.
- Si ça te met mal à l’aise que je te parle ainsi, je ne…
En essayant de sourire, sans manquer Ghada d’un regard du coin de l’œil, elle reprit.
- Non c’est rien.
Sans trop l’embêter avec ses questionnements, il tourna à son tour sa tête, tout en suivant la direction des yeux de son amie, puis quand il voyait Ghada, assise face à un homme qu’il ne connaissait pas, et qui lui caressait la main, amoureusement, son sourire disparaissait. Ranime, remarqua son changement d’humeur brusque alors elle se demanda.
- Qu’est ce qu’il y a ? et étonnée, tu connais cette femme ?
Il vida son verre d’un seul coup et dit d’une voix affaiblie.
- C’est ma sœur !
À quelques pas d’eux et à l’intérieur de la cafétéria, Ghada, retira sa main et dit en évitant de regarder Béhéeddine droit aux yeux.
- Arrête s’il te plait ! puis en buvant un peu de son verre d’eau, je n’aurai pas dû accepter de te voir dès le départ.
Il leva les sourcils, d’étonnement, et reprit furieux.
- Je ne vois pas pourquoi, on devrait se cacher des autres. Et en tenant sa main une autre fois, je t’aime Ghada, et je veux qu’on vive notre amour au grand jour !
Elle débarrassa encore une fois sa main, nerveusement et poursuivait.
- Je peux savoir maintenant, c’est quoi le truc important dont tu voulais me parler ? et en levant ses yeux noirs sur lui, t’aurais pu me le dire par téléphone.
Il sourit amoureusement et murmura.
- Je sais mais je voulais te voir car tu me manquais.
Elle regarda sa montre, comme pressée et s’écria.
- Vas-y, dis le moi !
Il ingurgita sa salive et reprit sans la quitter de ses yeux.
- Borhen, m’a contacté ce matin. Et en traçant un sourire joyeux, il a enfin trouvé la belle mère de ton amie, une vieille femme de 73ans, dans une maison de retraite privée à Djerba!