Cette histoire, je l'ai raconté à plein de journalistes, je pensais donc que vous étiez tous au courant, ô, vous, lecteurs adorés.
Je constate cependant que l'extrait d'un de mes billets sur la posss' belch', savoir « Et puis, il est discret, mon facteur, car il ne m'a jamais fait remarquer l'étrangeté du fait que parfois, sur les enveloppes qui me sont destinées, y'a Anaïs Valente, et parfois y'a... enfin, mon vrai nom quoi, celui de ma carte d'identité. Jamais il ne s'en est étonné. », soit une petite phrase anodine, a suscité chez mon lectorat (purée, cette expression en jette grave) une flopée de commentaires (trois - ben sorry mais trois commentaires, sur ce blog, c'est une avalanche, hein, petits paresseux).
Je me devais donc de vous explicationner le pourquoi du comment d'Anaïs Valente.
Passque nan, Anaïs Valente n'est pas née dans un chou. Ni dans une rose. Elle est née un soir d'automne, dans ma cervelle de déneuronée.
Nous sommes en octobre 2006 (tchu, ça fait déjà un fameux contrat de bail ça). Le 28 pour être précise. Un samedi (vous pouvez vérifier, c'était un samedi).
Je décide, pouf, de créer un blog, pour y raconter mes expériences du net. Elles sont toutes prêtes, mes expériences, car je les ai rédigées en vue d'un article dans un magazine belge hyper connu, j'ai nommé Flair. L'article n'est pas paru, mais les textes dorment dans un tiroir, enfin dans un répertoire de mon PC.
Aussitôt pensé, aussitôt créé. Sauf qu'il me faut un pseudo. Et que je veux être totalement anonyme, pour pouvoir me permettre tout tout et tout. Et puis passque l'anonymat, c'est confortable.
Alors, il me faut un prénom. Un autre. Passque sur Skynet, on signe ses billets. Bien sûr, j'aurais pu prendre un pseudo qui ne soit pas un prénom « la célibattante », « la Bridget Jones namuroise » ou un truc du genre. Mais un prénom m'a sauté aux yeux. Anaïs. Un prénom que j'adorais quand j'étais ado, même que j'aurais sans doute préféré m'appeler ainsi. Un prénom que je pensais donner à mes enfants plus tard. Enfin à ma fille. Ensuite, j'ai plus voulu. Et de toute façon, j'ai pas d'enfants. Et pas de fille. Mais, ne me demandez pas pourquoi, à l'instant où j'ai dû choisir, ce 28 octobre 2006, c'est Anaïs qui m'est venu. Mauvais choix, because le tréma. Très chiant, un tréma. Horripilant, un tréma. Exaspérant, un tréma. Enervant, un tréma. Et tout ça nous donne CHHEE... soit un CHHEE, nouveau mot inventé au bureau pour désigner quelque chose de chiant horripilant exaspérant et énervant (bien souvent... un client...)
Donc, j'ai été Anaïs du 28 octobre 2006 à juin 2007 environ, quand j'ai signé mon contrat avec Marabout/Hachette, pour « La célib'attitude ». En vous écrivant cela, je réalise combien les choses ont été rapides : octobre le blog, mars le synopsis rédigé, juin le contrat et la rédaction de mon premier bébé. Dingue.
Mais bien sûr, à cet instant, se pose une question encore plus cruciale. Publier sous mon vrai nom ou rester Anaïs ? En fait, la question ne s'est pas posée. Je n'ai jamais voulu publier sous mon vrai nom. D'une part, raison officielle, car mon blog est celui d'Anaïs, donc il me fallait rester Anaïs, en toute logique, afin de ne pas perturber les lecteurs, savoir vous. Et puis, d'autre part, raison officieuse, parce que c'est vraiment confortable, l'anonymat. Et parce que je ne voulais pas mélanger mes activités sérieuses, savoir mon job de salariée, avec mes activités annexes et ludiques, savoir le blog et les livres. Cela compartimentait. Je suis la reine des compartiments, dans ma vie, croyez-le. Ma vie est faite de tas de trains, tous compartimentés.
Mais être éditée sous « Anaïs », tout seul, m'a paru impossible. Un prénom seul, ça fait un peu « prostituée ». Ben si, ça fait prostituée.
Donc, il m'a fallu un nom de famille.
C'était un mercredi midi. J'ai dit à Mostek, au bureau « bon, il me faut un nom de famille, t'as pas une idée ? »
Je la vois encore, à son petit bureau, dans notre ancien grand bureau, que nous occupions alors avec Moustique, ah comme tout a changé. Elle a ouvert internet explorer, s'est connectée sur le site de l'Acina, notre cinéma local, et a ouvert la page des films (cette page sur laquelle il ne faut pas cliquer, souvenez-vous). J'étais derrière elle. On a vu un film et le nom de son réalisateur. J'ai oublié le film, j'ai oublié le prénom du réalisateur. Mais le nom, c'était Valente. Que nous avons illico prononcé « Valennnntééééé ». A l'italienne, ou à l'espagnole. Mais pas à la belch', savoir « Valant' ».
Ça sonnait bien, et ça avait un lien avec mes vrais nom et prénom. Lien que je ne vous expliquerai pas, of course, au nom du sacro saint anonymat.
C'est ainsi que je suis devenue Anaïs Valente.
Et ça me va bien.
Sauf que j'ignorais qu'une autre Anaïs Valente écrivait déjà, des BD ou quelque chose du genre. Risque de confusion. Mais trop tard. Tant pis, trop tard.
Sauf que j'ignorais aussi que les journalistes TV et radio le prononceraient tous, sans exception « Valant' », à la belch'. Trop tard. Tant pis, trop tard.
Voilà voilà, le fin mot de l'histoire...
Et ça c'est moi, made by Mako.