J'ouvris un oeil, puis l'autre... J'avais dormi d'un sommeil profond et sans rêve. Bercée par le bruit des vagues qui s'échouent sur la plage dans un rythme cadencé. Il me fallut un moment pour me souvenir où j'étais. Un moment pour réaliser que le cri des mouettes, au loin, n'avait rien à voir avec la sonnerie de mon réveil. Non. Rien à voir car j'étais à Tulum, Mexique, à l'abri dans ma cabane en bois perchée sur les branches des arbres qui longeaient la longue plage de sable rose. Au Jade Hotel (1).
Les bras et les jambes en étoile de mer. Le drap entortilé autour de mon corps.
Le coton blanc était rèche et lègèrement humide et salé. Ma peau douce et tiède. J'allongeai mes bras vers le ciel, attrapai mon poignet droit dans ma main gauche et tirai. Hummm... La chaleur moite des tropiques m'englobait et me réconfortait, comme les calins de ma maman... Je me frottai les yeux et, baillant aux corneilles, m'étirai, me retournai, soulevai la moustiquaire et attrapai mon iPhone. 8AM.
Il était encore tôt mais déjà, le soleil chauffait le bambou et les feuilles de palmier. La brise marine se faufilait à travers les persiennes. Le hammac, sur ma terrasse, se balancait au gré du vent. Je me hissai hors du lit, et posai mes pieds nus sur le bois brut. Craquement. J'attrapai ma callsheet et mon mémo voyage pour vérifier le programme de la journée. La production avait organisé la semaine de shoot à la perfection. Chaque heure de chaque jour était minutée, et associée à une activité. Et aujourd'hui, c'était "Prep-Day". Comme on disait dans le jargon.
Le Prep-Day du mannequin se résumait en général à une réunion avec l'équipe et un fitting. Jack, en revanche, ne pouvait pas en dire autant puisqu'il devait effectuer les repérages, et procéder aux tests lumière et camera. Parfois, une journée ne lui suffisait même pas... Pour ma part, j'avais donc rendez-vous à 12pm au Be Tulum (2) pour un brief avec Jolie Smith et le reste de l'équipe. J'avais donc toute la matinée devant moi et m'apprêtais à faire une grande balade sur la plage.
J'enfilai ma robe mexicaine et mon large chapeau de paille. Jetai dans mon cabas, le dernier roman de Franz-Olivier Giesbert, serviette de plage, crème solaire et bouteille d'eau. Parée. J'ouvris la porte de ma cahute. Le sourire aux lèvres, les mains jointes, les bras tirés en arrière. Je plissai les yeux, aveuglée. Hummm... Bonheur.
C'était exactement ce qu'il me fallait. De la chaleur. Du soleil. Et une belle matinée pour lézarder.
***
Je marchai. Dans la farine. Les grains étaient si fins qu'ils laissaient des traces de poudre beige sur mes chevilles. La sensation de douceur entre mes orteils, le calme apaisant autour de moi, les rayons du soleil qui se posent délicatement sur ma peau. Bonheur à nouveau. Mon cabas, à bout de bras, se balançait d'avant en arrière, suivant mon enthousiasme. Je respirai à pleins poumons, me délectant de ce moment de paix. Seule. Car bientôt, je ne serai plus seule mais entourée d'une dizaine de personnes chargées de me maquiller, me crêper les cheveux, me les lisser, me faire les ongles, m'habiller, me déshabiller, une fois, deux frois, trois fois, vingt fois, quarante fois, me briefer, m'enfiler les échasses aux pieds... Me tenir le bras pour marcher, m'apporter un coca avec paille pour ne pas entamer mon rouge à lèvres, me dire de sourire, regarder à gauche, lever la jambe droite, accentuer ma cambrure, poser ma main sur ma hanche, avoir l'air plus sexy, plus douce, plus sexy, encore, oui Darling, plus sexy, plus JSV... Bouh... Voilà pourquoi j'avais arrêté ce métier. Bouh... Mieux valait ne pas y penser et savourer. Oui savourer.
À ma gauche, l'océan à perte de vue. À ma droite, la jungle à perte de vue. La nature était si belle...
Je songeai à Jack... Le connaissant, il avait dû se lever aux aurores et retrouver son équipe. Jochem, Noel, Luke, et Adam, pour le premier brief de la journée. Puis, à l'heure qu'il était, ils devaient tous être sur les routes de Tulum, aux volants de la Jeep et du maxi SUV, en partance pour les repérages de la matinée.
J'attrapai ma crème solaire. Ma peau était pâle. Mes pieds tout blancs formaient, à chaque pas, des empreintes qui disparaissaient à intervalles régulières, sous l'écume des vagues. La plage, bordée de palmiers, s'étendait devant moi, si loin qu'elle se noyait à l'horizon, inondée par les douces couleurs du soleil ascendant. Les bourasques de la nuit avaient nappé le ciel de traînées blanches teintées de rose. Les mouettes rasaient l'eau miroitante, les oiseaux exotiques survolaient les palmiers.
Je m'arrêtai une seconde et fermai les yeux. Le sourire aux lèvres.
Et je l'entendis. Avant même d'ouvrir à nouveau les yeux je sus que c'était elle. Ma Billie. Qui hurlait de joie. Telle une enfant. Elle poussait des petits cris de surprise à chaque nouveau rouleau qui lui frappait les hanches. Dans son une-pièce-bustier aux couleurs arc-en-ciel qui lui donnait des airs de drôle de dames, elle était si belle. Ah ma Billie... Il n'y avait qu'elle pour porter un maillot de bain aussi kitch!
Plus loin, Paige et Simon étaient installés comme des pachas sur un vaste matelas en lin rouge qui ressemblait davantage à un lit qu'à une chaise longue. Quel confort! Protégés par une paillote, ils sirotaient un cocktail exotique en feuilletant Wedding magazine, Bridal, Brides & Groom et autres magazines dédiés au mariage. Les doigts de pieds en éventail. Je souris intérieurement en les observant, si heureux. Je ne voyais pas Charlie...
Je m'approchai...
- Salut les amoureux!
- Eli! chanta Paige
- Alors je vois que le mariage se met en route... constatai-je. Ça fait un moment que nous n'en avons pas parlé... Hein Paige? Vous avez fixé une date?
- Eh bien... répondit cette dernière. Non... Enfin. On hésite à le faire fin septembre... Profiter du magnifique été indien...
- C'est vrai? Mais c'est dans à peine six mois!
Je comptai sur mes doigts pour vérifier.
- CINQ MOIS! m'écriai-je
- Oui... C'est pour ça que l'on hésite... reprit Simon
- Et en même temps, si on ne le fait pas là, ça repousse à l'année prochaine, continua Paige, ennuyée. Car il est hors de question de célébrer notre union en doudoune et boots de montagne.
- Ahaha, explosai-je, imaginant Paige en robe de mariée et MoonBoots.
- Donc, fin septembre est une option, conclua Simon, en tournant les pages de son magazine.
- Wouhaou! On va donc passer l'été à préparer cette grande fête! m'exclamai-je
- Ça se pourrait bien, dit Paige, camouflant un sourire
Elle était manifestement ravie de cette idée.
- Où est Charlie? demandai-je en regardant alentour.
- Il dort encore, chuchauta Simon, comme si notre viel ami pouvait nous entendre.
- Vraiment? Mais tout va bien?
- Oui. Ne t'en fais pas mais il est arrivé tard hier soir. Il n'y avait pas beaucoup de vols qui partaient de Paris pour Cancun apparemment. Il n'a pas eu le choix. Et il n'a pas réussi à dormir dans l'avion. Trop impatient de nous retrouver à Tulum.
- Ok... Mais il avait l'air bien? demandai-je à nouveau, soucieuse de savoir si son entrevue avec son fils l'avait changé ne serait-ce qu'un tout petit peu.
- Oui Eli. Il avait l'air bien. Et heureux.
- Bon...
- ELI!!!! hurla Billie qui, m'ayant aperçue, était en train d'enjamber les vagues en courant, sortant de l'eau pour nous rejoindre.
J'étouffai un rire en la voyant retenir son maillot qui était sur le point de dévoiler sa poitrine. Les cheveux plaqués sur son front. Une algue accrochée à sa cuisse.
- ELLLIIII! YOUHOU!
Je marchai à sa rencontre, pressée de l'embrasser et elle me sauta au cou, manquant de me faire tomber à la renverse.
- C'est génial Eli! Je suis au top là, enchaina-t-elle, trépignant de joie. J'ai une chambre immense. IM-MEN-SE! Avec un jacuzzi. Si je te jure. Un jacuzzi pour moi toute seule! Non mais je rêve. La baraque de Paco est démente. Faut que tu viennes! Et tu as vu la piscine. Là! dit-elle en pointant son doigt derrière moi. Regarde! Viens! On va se baigner dans la piscine pour que tu vois! lança-t-elle en m'attrapant le poignet et en tirant sur mon bras. COUCOU LES AMOUREUX! cria-t-elle au passage à l'attention de Paige et Simon. ON VA BARBOTTER! VOUS VENEZ!????!!
- Billie... gémis-je, sentant mon bras se déboiter de mon épaule
Mais elle ne m'écoutait pas et continua sur sa lancée...
- Tu vas voir. Au rez de chaussée, il y a un magnifique salon avec une grande table en bois pour recevoir plein d'invités. On va faire un diner! Un grand diner! J'ai décidé ça hier soir. On va inviter tout le village. Ça sera formidable!
- Et tu comptes cuisiner? interrogeai-je, ne pouvant me retenir d'exploser de rire face à son ardeur débordante
- Non! Mais attends Eli. C'est ça le truc le plus génial. Nous avons un chef, une sous chef, une maîtresse de maison qui s'occupe d'absolument tout. Et un jardinier. Bon je sais ce que tu penses. C'est choquant. Oui. J'ai pensé la même chose en arrivant hier soir. Mais figure toi que je m'y suis fait. Complètement. Après avoir discuter avec Javier et Carmelita...
- Javier? interrompis-je. Et Carmelita?
- Javier, notre chef. Et Carmelita et Delores. Et Pepe, notre jardinier. J'ai compris que pour eux, c'était un job de rêve que de bosser pour un milliardaire qui, de toute façon, n'était quasiment jamais là.
Paco se payait le luxe d'employer Javier, Pepe, Carmelita et Delores à l'année mais il ne passait finalement que quelques semaines par an à Tulum. Les mexicains tueraient pour obtenir ce genre de boulot.
- Donc, après cette discussion, je me suis sentie bien mieux, conclua-t-elle
- Ok. Ok, répondis-je, amusée
SPLACHHHHHHBillie venait de faire une bombe dans la piscine. La vidant de moitié.
- VIENS ELI! VIENS! C'est génial! J'adore les vacances!!! s'exclama-t-elle
Je sautai à mon tour et elle poursuivit son monologue.
- Donc, de l'autre côté de la maison, faut que tu ailles voir, il y a un gigantesque jardin, perdu dans les palmiers. Pepe s'en occupe si bien. Tu verras. La pelouse est verte et épaisse. On dirait de la moquette. Je crois que je vais aller m'étendre après déjeuner, pour bouquiner. Au premier étage. Il y a ma chambre. Avec une immense terrasse surplombant la plage. Et la chambre qu'occupent Paige et Simon. Avec une vue improbable sur la jungle. Improbable. Et un lit si grand, qu'on pourrait tous tenir dedans. Charlie a préféré s'installer en rez de jardin... OUPS. D'ailleurs... Chuuuuttt.... dit-elle en posant sa main sur sa bouche. Faut pas faire trop de bruit car sa fenêtre donne juste là, dit-elle en pointant du doigt la baie vitrée derrière moi.
Billie...
Pendant que Billie me faisait part de son émerveillement, je me prélassai, les coudes posés sur le rebord de la piscine, le visage tourné vers le ciel. J'admirai les vapeurs nuagueuses se déplacer en douceur, comme la goutte de lait dans mon thé du matin. Et j'écoutai mon amie...
Après une bonne heure de bavardage, Billie s'était finalement tue et, silencieuse, elle faisait la planche. Je sortis de l'eau. Il était déjà tard...
- Tu vas où? me demanda Billie alors que je m'enroulais dans ma serviette violine.
- Je vais aller emmerder les futurs mariés un petit peu et ensuite, je dois aller bosser ma poule, informai-je
- Oh non... gémit-elle
- Bah oui. J'ai rendez-vous au Be Hotel à 12pm pour le brief.
- Ok...
- ...
- Dis!
- Quoi?
- Tu veux pas aller me chercher une serviette dans ma chambre pendant que tu es là s'il te plait, me demanda Billie en faisant la moue. J'ai oublié d'en descendre une... Et je préfère ne pas rentrer dans la maison toute trempée...
- Ok...
- Premier étage à gauche. MERCI!
Je pénétrai dans la vaste demeure. Un vrai palace. La maison était composée de paliers. Chaque petit escalier menait à une pièce différente. Un hammac immaculé se balançait au milieu du salon. Dans le fond, un large sofa lila. Sur les murs. Des tableaux aux couleurs mexicaines. La table dont Billie m'avait parlé pouvait facilement accueillir une vingtaine de convives. En bois brût. Elle semblait avoir été sculptée au couteau. Plus loin. La cuisine. Dans laquelle j'aperçus Javier, Carmelita et Delores qui s'affairaient. Ça sentait bon les oeufs brouillés. Timide. Je me précipitai à l'étage. À gauche, la chambre de Billie. Un lit immense faisait face aux baies vitrées qui s'ouvraient sur un balcon, vue océan. Au fond à gauche, comme posé au milieu de la pièce, un jacuzzi, trônait. Whouaou! Le rêve...
J'attrapai la serviette qui était posée sur la chaise en bambou à côté du lit quand j'entendis:
Ting tingSon iPhone était posé sur le coton blanc et venait de s'allumer. Je tendis la main pour l'attraper et, malgré moi, je lus:
- Billie! Réponds moi s'il te plait... Ton silence est insupportable...
LEO!
(MERDE! MERDE. Je n'aurais jamais dû voir ça! Jamais. Zut. Zut. Zut et rezut...)
Je reposai le portable délicatement sur le lit. J'attrapai la serviette et m'appretai à descendre... Mais...
(Et merde. Je veux en savoir plus!)
Je fis demi-tour...
(Non. Je n'ai pas le droit de faire un truc pareil! Non)
Je repartai... Franchis la porte et...
(Oh! Et puis zut. Je suis obligée de fourer mon nez dans cette affaire. Obligée.)
Je fis défiler les textes, un apres un, retraçant l'historique de leur conversation. Et je compris. Ma Billie était décidée à sacrifier cette histoire avec Leo pour me préserver. C'était clair comme de l'eau de roche. Ce pauvre Leo ne savait plus comment s'y prendre. Elle ne faisait que le repousser... Mais elle avait clairement des sentiments pour lui. Clairement.
Je replaçai le téléphone à sa place, priant pour que Billie ne se rende pas compte que j'avais fouiné... Et redescendis à la hâte. J'avais beau crier que je n'avais pas de sentiments pour Leo, je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'avais quand même tout foutu en l'air en privilégiant Jack... Comme d'habitude. Et en lisant ses messages, il était évident que ce Leo était un chic type. Ah... Au moins. Ma rencontre avec ce jeune et bel avocat n'était pas perdue pour tout le monde puisque Billie lui avait fait tourner la tête. J'étais contente pour elle. Oui. J'étais contente. Bouh... Un jour. Mon tour viendrait... Ou pas... Snif.
De retour dans le jardin, je tendis la serviette à mon amie:
- Tiens ma poule. Faut que je file. J'avais pas vu l'heure. Je suis pas en avance... À plus tard, dis-je en m'éloignant à la hâte, ne lui laissant pas l'occasion de me répondre...
***
Be Hotel (2). 12pm sharp. Brief JSV. Il me manquait plus que Jolie Smith, la reine du bal. Jolie s'était spécialement déplacée pour orchestrer elle-même les détails de la nouvelle campagne.
L'équipe au complet était installée dans le patio, sirotant limonade et jus de papaye et plongeant à tour de rôle, tels des loups affamés, leur tacos dans le large bol de guacamole maison épicé, qui trônait au milieu de la table en teck. Assiégé.
Le coiffeur et la maquilleuse échangeaient sur les nouveaux produits capillaires arrivés sur le marché. La bande de Jack jouait au ballon sur le sable. Les assistants et assistantes étaient regroupés, à l'écart, bloc-note en main, prêts à exécuter les ordres de leur boss respectif. Jack et moi, étions assis avec le nouveau directeur artistique, Tom, la stysliste, Sasha, et le premier assistant de Jack, Jochem et nous philosophions sur le bonheur de vivre loin du stress et de la ville...
- Définitivement
- ... Et une meilleure qualité de vie
- Bonne humeur
- Soleil
- Se baigner chaque jour dans la mer, vous imaginez?
- Ma femme me supplie tous les matins de déménager. Elle ne supporte plus Londres et la grisaille, confia Tom
- ...
- J'ai vécu à Bali pendant deux ans, les meilleurs années de ma vie, enchaina Jochem
- ...
- Elinor et moi allons nous installer au Jade Hotel, plaisanta Jack
- Hihihi, ricanai-je bêtement, lui pinçant le bras par la même occasion
Jack...
- Je boirai bien une tequila plutôt qu'un jus de papaye, confia ce dernier à Jochem qui était assis à côté de lui
Et cette remarque ne tomba pas dans l'oreille d'une sourde. Nelly, l'assistante de production, dont le rôle était de s'assurer que tout le monde avait tout ce qu'il lui fallait à tout moment de la journée, se précipita au bar pour commander un échantillon de shots de tequila. J'étouffai un rire. La pauvre faisait son maximum pour contenter toute l'équipe. Mais elle? Personne ne se demandait jamais si elle avait besoin de quoique se soit... Quel boulot ingrat!
Nous continuions à imaginer ce que nos vies seraient si nous vivions sous les tropiques quand Jolie fit son apparition. Divine. Dans sa longue robe blanche en dentelle vieillie. Elle avait noué un foulard en soie rose sur son front et portait de larges créoles en métal. Lunettes de soleil. Filofax en main. Cigarette coincée entre ses lèvres pulpeuses. Sublime. Elle était sublime. Elle se déplacait d'un pas lent, telle une lionne, slalomant entre les tables, pour arriver jusqu'à nous.
Silence.
La production, lèche botte au possible, se jeta sur elle avec eau minérale dans une main, jus de papaye dans l'autre mais Jolie se dirigea vers Jack et moi, ne leur prêtant guère attention. "Ah!!! Mes chouchous!" s'exclama-t-elle en nous embrassant chaleureusement.
- Je suis absolument ravie que nous retravaillions tous ensemble, déclara-t-elle en empoignant un shot de tequila resté sur la table et en levant son verre
- Comment vas-tu? demandai-je, timidement
- Mais à la perfection ma belle. À la perfection! Vous êtes beaux, confia-t-elle en se penchant en avant et en nous gratifiant, Jack et moi, une tape amicale sur la joue
- Bird! Bird est sublime! enchaina Jack pour m'embarrasser un peu plus
(Grrr... Suffi.)
- Tom! Sasha! salua Jolie.
- Jolie!
- Jochem. Comment vas-tu mon grand?
- Bonjour Jolie...
- On est bien ici hein? continua Jolie, adossée, les jambes croisées. Quelle belle idée de shooter la campagne à Tulum. Jack, j'adore les inspirations que tu m'as envoyé la semaine dernière. On va faire du bon boulot. Je le sens. Hein Tom? Je vois que vous avez déjà sympathisé? Tom est mon nouveau DA. Tom! Jack et Elinor sont mes poulains. Tu vas voir. Les meilleurs. Un bonheur de travailler avec eux. Ils sont beaux, frais et plein de créativité. Bon, coupa-t-elle, reprenant son souffle.
- ...
- Alors. Ce brief. On y va!? proposa-t-elle en ouvrant son mémo voyage.
Nous passâmes en revue les détails du shoot. Jolie donna toutes les directives aux différents membres de l'équipe. J'en profitai pour lui raconter comment toute ma bande m'avait suivie à Tulum et logeait dans la maison de Paco, à quelques minutes à pieds sur la plage. Jolie était ravie. "Plus on est de fous, plus on rit" avait-elle dit. Je m'apprêtai à suivre Sasha pour le fitting quand Jolie m'attrapa le bras et me pria d'inviter mes amis, ce soir, au diner. Mais ce soir, j'avais surtout prévu d'appeler Leo...