Magazine Nouvelles

Mammuth

Publié le 22 avril 2010 par Sophielucide

mammuth-2010-18831-1506704390

Film français de Kervern&Delépine

L’image est souvent dégueu, les personnages pas beaux à voir et le sujet rédhibitoire : la retraite ! Damned, le nouveau thème à la mode après celui de l’identité nationale dont on a du mal à se remettre, comme après une cuite à la piquette. Sauf que dans ce road movie à la grolandaise,  les protagonistes  nous sont tellement familiers qu’on oscille entre sourires et désespoir tant la situation vécue est d’autant plus absurde que juste. Et oui, on vieillit, nos icônes aussi et si le paysage conserve sa beauté, il est bien le seul !

Depardieu est un gros con dégueulasse, Adjani une poupée de cire au regard fixe mais qui ne dit, elle, aucune connerie….Yolande Moreau, telle qu’en elle-même, une femme ancrée dans la vie qui vaut la peine qu’on la vive, aussi pourrie soit-elle, plus une galerie de portraits qu’on ne verra jamais sur facebook : moches, méchants, des gens vrais, quoi !

Faire valoir son droit à la retraite quand on n’a exercé que des métiers de rien, ceux dont personne ne se soucie mais sans lesquels la société ne fonctionnerait pas, n’est pas une sinécure mais un prétexte louable pour savoir où on est quand on croit avoir tout raté et qu’on se fait chier comme un rat mort dans une cité lambda, pas pire qu’une autre, juste laide et où la seule distraction, à part reconstituer un puzzle panoramique offert par les collègues, est de compter les bagnoles qui passent devant la maison qui se délite comme tout le reste.

Le jeune retraité chevelu part sur sa vieille moto à la recherche de ces papiers inutiles réclamés par la tentaculaire et nébuleuse Administration.  Au bout du voyage, la poésie, la seule issue.

Dans la maison musée de son frère, miss Ming, la nièce qui écrit des poèmes de minuit à quatre heures du mat’ représente aux yeux du vieux con blasé, une fenêtre ouverte en grand, qui aère son esprit confiné.  Sous le sable, les pièces tombées du maillot, et au large une mer aussi bleue que le ciel : tout n’est pas si moche, ni désespéré et le vieux con rentrera plus amoureux que jamais… peut-être un peu moins con, aussi…

I love you Gérard Depardiou !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Sophielucide 370 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines