La stagiaire

Publié le 23 avril 2010 par Anaïs Valente

Ce titre sonne comme un roman chick lit, ne trouvez-vous pas ?  L'histoire d'une jolie stagiaire blonde et pétillante, qui rencontre un homme d'affaires pour qui elle travaille.  Il est si hautain de prime abord qu'elle n'ose pas lui parler.  Puis, petit à petit, il la remarque.  Et ça se termine en big mariage entre l'homme d'affaires richissime et séduisant et la stagiaire.

Harlequin, me voilà.

Et bien que nenni.

La stagiaire, enfin les stagiaires, c'est pas du roman, c'est la réalité du boulot.  Moi qui fêterai ce 26 avril mes... quinze ans d'ancienneté (rhaaaaaaaaaaaaaa, je veux mourir et me réincarner en adolescente boutonneuse), je ne vous dis pas le nombre de stagiaires que j'ai déjà connus dans ma courte (sic) carrière professionnelle.  D'ailleurs, je suis atteinte de l'oubliestagiairite aigüe, la plupart du temps, car me souvenir de toutes et tous relève de l'exploit.  Et régulièrement, avec Mostek, c'est le grand débat pour se souvenir de qui était là l'an passé, l'année d'avant, celle d'encore avant et ainsi de suite.  Les négociations vont bon train, car moi je crois cela, Mostek ceci, et nous essayons, par tous moyens, de retrouver des moments clés prouvant la présence d'untel ou unetelle telle ou telle année.  L'intérêt ?  Ben aucun, juste tenter de remettre de l'ordre dans nos neurones alzheimeriens.

Et je vous jure qu'en quinze ans, on a eu de tout, du sympa, du hautain, du bosseur, du paresseux, du marrant, du croque-mort... ça mériterait un billet, mais je suis tenue au secret professionnel... quoique...

Cette année, notre stagiaire est jolie, blonde et pétillante, comme dans un roman Harlequin.  Elle est rigolote. Elle aime les séries télé.  Elle bosse super bien.  Bref, elle serait parfaite, si ce n'était son âge totalement indécent : 19 ans (enfin 20 depuis quelques jours, y'a une justice en ce bas monde).

Et dans le monde des stagiaires, tout se sait.  Ainsi, celle de l'an passé avait deviné que j'étais Anaïs Valente, apparemment par hasard, en lisant un billet sur mon blog, qui lui a rappelé un épisode du bureau.  Une de ses amies avait d'ailleurs acheté « La célib'attitude » totalement par hasard, j'adore ce genre de hasard, c'est à mourir de rire.  Bref, elle s'est empressée de dire à la stagiaire de cette année qui j'étais.  Adieu mon anonymat auquel je m'accroche désespérément, comme un naufragé à une bouée percée qui, indubitablement, se vide de sa substance, savoir de son air.  Mon anonymat, c'est du passé, clair et net. 

Notre petite jolie blonde pétillante stagiaire - remettez-moi ça dans le bon ordre (et jeune aussi, oui, bon, ça va) sait donc que j'écris des bêtises sur internet.  Et l'autre jour, on en discutait un peu entre collègues, surtout de ma propension actuelle à adoooorer écrire du morbide de chez morbide.  Oui, j'écris du morbide, mais je ne le publie pas trop ici.  Je lui ai donc fait lire mon billet « 5 minutes »  et puis celui « d'un regard ».

Rien que du banal, quoi.  Mais j'ai eu une envie de parler d'un autre truc que j'ai écrit, bien sanglant.  Un truc lu par personne à ce jour, bien caché dans un tiroir de mon ordinateur pour un projet top secret que j'ai (j'ai cinquante projets top secret qui n'aboutiront sans doute jamais, mais c'est pô grave hein, le jour où je serai aussi célèbre que Guillaume, on les ressortira de leurs tiroirs).  J'en ai parlé et parlé et parlé.  Et ça a attisé sa curiosité, of course. 

Alors, elle m'a fait son petit regard de jeune jolie espiègle stagiaire blonde, et j'ai décidé de lui faire lire, en exclusivité mondiale et même ailleurs ce texte morbide et sanglant. 

Quant à vous, ô lecteurs vénérés, vous aurez juste droit à un tout petit minuscule extrait, na :

« Elle ne bouge plus depuis deux minutes déjà, mais il frappe encore et encore ».

PS : Si vous le demandez gentiment, et si je vous connais depuis vraiment très très loooooooooongteeeeeeeeeeeeeeemps, je peux réfléchir à l'éventualité éventuelle de vous l'envoyer par mail.  Je sais, je suis formidaaaable.

PS2 : Question du jour : peut-on faire confiance aux jeunes jolies stagiaires blondes ?  Angoisse angoisse...