Ecrire m’a manqué, et me manque encore. C’était mon seul moyen de m’évader, de me vider l’esprit. Mais que faire quand même les mots ont décidé de me fuir, de me faire la gueule ? Ces derniers mois ont été très difficiles pour moi. Entre une carrière que le qui-vive et une vie privée des plus chaotique, je ne sais plus où donner de la tête. Un décès, l’harcèlement moral (limite sexuel), la lâcheté des uns et incertitude des autres, me voilà dans de beaux draps.
Je croyais que 2010 allait être mon année, mais ce n’est pas vraiment le cas. Toutes les résolutions que j’avais prises comptent pour des prunes. Je suis la même fille dispo pour écouter les jérémiades des autres, mais sans presque personne pour écouter les siennes. S. est tout le temps là pour me soutenir, mais je n’ai aucune envie de l’accabler avec mes histoires. Elle est ma coloc’, mon amie, ma sœur, ma partenaire, mais n’empêche…Je préfère y faire face seule, car personne ne pourrait comprendre ce que je ressens vraiment.
Le début d’année fut assez bordélique. Ça a commencé par mon boss qui me faisait les yeux doux (mais c’est une histoire à laquelle on reviendra une autre fois), jusqu’à la dernière mise au point raté. J’ai cru mettre les points sur les i dans cette histoire sans queue ni tête qui dure depuis deux ans, mais c’est sous les i qu’ils se sont glissés ces points (humour d’occasion oblige). Cette mise au point est la deuxième en quatre mois, et c’est toujours la même réponse que j’ai : RIEN…silence radio. Est-ce si difficile de prendre une décision ? Est-ce si compliqué que ça de dire OUI je tiens à toi ou NON, je ne suis pas prêt et je préfère qu’on en reste là ? Ce n’est pas grave de dire à quelqu’un qu’il ne représente pas grand-chose dans sa vie ; c’est plutôt honnête et tout ce qu’il y a de légitime.
La première fois, j’ai été lâche en acceptant de continuer cette histoire malgré mon égo blessé. Cette fois-ci, il est hors de question de m’y faire. Il pense que j’ai perdu ma spontanéité avec lui, alors que c’est plutôt l’appréhension de sa réaction qui me fait peur. Ce n’est pas vraiment mon mec, donc je ne peux pas me permettre d’imposer quoi que ce soit. Au nom de l’amitié peut-être. Mais quand on connait quelqu’un tellement bien, on sait quelle sera sa réaction à la moindre tentative. Un jour je suis LA fille, et un autre je suis une fille. Mon égo souffre encore plus que la dernière fois et il mérite de prendre des vacances. Je n’attendrais plus ses coups de fil. J’ai pensé à effacer son numéro, le rayer de ma liste d’amis ou même à désactiver mon compte, mais je ne suis pas une gamine. Je ne vais pas faire ce que je déconseille aux autres…
Mes parents croient avoir trouvé en lui le mec idéal pour moi. Il est fils de bonne famille, une bonne situation financière et professionnelle, jeune et surtout responsable et sûr de lui. Mon œil oui ! Ils ne tarissent pas d’éloges sur lui, et même quand y’a un petit souci entre lui et moi, ils se mettent de son côté et le défendent. Ils l’invitent même à passer chez nous quand je ne suis pas là, et il s’en réjouit. MAIS P*****, c’est MOI votre fille, pas lui !!!! Mes parents le considèrent comme le gendre idéal, et lui, croit qu’ils me laissent sortir avec lui à n’importe quelle heure du jour et de la nuit parce que mes parents sont les plus cools de la terre (encore de l’ironie amère).
Mon seul échappatoire ces derniers mois, c’était de m’investir dans les œuvres caritatives. C’était ma vocation et ça le restera toujours. Voir les gens avec les yeux qui brillent, plein de reconnaissance et d’affection pour ma petite personne, alors que ce que j’ai fait n’est qu’une goutte dans leur océan de misère. Tant de boulot, tant de stress pour cet infime moment d’euphorie, quel enchantement ! Derrière chaque sourire, derrière chaque regard, je me sens approcher de mon grand rêve à grand pas : créer ma propre association et apporter un peu de justice à ceux et celles qui croient que le monde est régi par la loi du silence (on parlera de ça aussi une autre fois).
Pour finir, entre ces mélis-mélos de la vie, je suis une femme-fille exceptionnelle, oui je le sais. Sauf que j’ai besoin qu’on me le dise plus souvent, et le plus sincèrement possible. Ce weekend, quand mon téléphone affichera un certain nom, je sais que je ne répondrais pas présente…au nom du miracle qui m’a réuni S. et moi…et au nom de ma fierté que j’ai délaissée…