Julie et moi avons le sourire... parce qu'Evely a accepté de collaborer avec nous et de pondre quelques savoureux textes, de temps à autres sur IEA. Vous vous souvenez d'Evely ? Même si cette sympathique blogueuse, maman d'un petit bonhomme d'un peu plus d'un an, a fermé récemment son blogue, son envie d'écrire demeure toujours. Alors, c'est ici qu'elle prendra la parole pour vous faire rire, réagir, réfléchir...
À toi l'honneur, chère Evely...
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Il y a mille et une raisons de sourire. Si comme moi, vos racines viennent de la ville de Reims en France, vous souriez parce que les anges de la cathédrale le font. C’est un peu de là que vient l’expression « sourire aux anges ». Sinon vous souriez peut-être parce qu’on dit que les rides du sourire sont plus belles que les rides d’inquiétude. Ou encore vous sourirez parce que c’est contagieux, ou parce que sourire c’est la santé ou parce que… quelle que soit la raison pour laquelle vous souriez, elle est bonne et vous faites bien de le faire.
Cependant, la chose la plus difficile à faire, c’est de sourire quand ça va mal. C’est difficile de sourire dans les moments de tristesse, de désespoir et de deuil. Comment arrive-t-on à sourire quand les larmes nous coulent sur les joues? Et pourtant, on devrait le faire. On le sait bien. N'est-ce pas d'ailleurs ce que nous faisons quand Bébé pleure parce qu'il s’est cogné le genou? Pour le consoler, on fait les pitres. On danse comme dans Charlie Brown dans l’espoir, qu’au travers de ses larmes, naisse un sourire. Finalement, sur le coin de la lèvre tremblotante, on voit un petit pincement qui se relève et bientôt Bébé sourit alors qu’on fait une culbute arrière suivie d’un double salto. Donc, on le sait, pour faire passer la tristesse, on devrait sourire. Pourtant quand ça va mal, on a tendance à se renfermer dans notre bulle et à broyer du noir. Parfois, il y a tellement de noir qu’on ne voit plus le soleil à l’extérieur.
Ça me rappelle une anecdote qui m’a appris à sourire quand tout va mal. Comme certains (es) d’entre vous le savent déjà, ma maman est Suisse-Allemande. Quand j’étais petite, nous allions visiter mes oncles, mes tantes, ma cousine et ma grand-maman en Suisse. J’adorais passer mes vacances dans ce pays lointain avec cette langue qui danse dans la bouche. Cependant, quand arrivait le temps de partir, je devenais triste et je me fâchais facilement et pour un rien. Le dernier soir à la gare de train, mes tantes et ma maman discutaient en suisse-allemand. Je ne comprenais rien, mais j’écoutais. Puis elles se sont mises à rire. Pas juste un peu, aux éclats. J’en étais outrée. C’était tellement pas le moment de rire. Nous allions partir pour plusieurs années. C’était d’une tristesse incroyable et elles arrivaient à en rire!!! Après coup dans le train en direction de Paris j’ai demandé à ma maman pourquoi elles avaient gâché un moment endeuillé en faisant des blagues. Puis ma maman m'a regardée et m'a dit que c’était pour sourire. Elle ne voulait pas que le dernier souvenir qu'elle conserverait de sa sœur et de sa belle-sœur pour plusieurs années soit de les voir pleurer. Elle préfère se souvenir des gens quand ils sont tout sourire. Comme ça elle oublie les mauvais moments et ne garde que les bons. Je n’avais que huit ans, mais j’ai bien compris cette leçon de vie. Et depuis, j’essaie tant bien que mal de l’appliquer.
Voilà tout un défi malgré tout, que de sourire quand ça va mal. Il faut prendre une grande respiration, fermer les yeux et se distancer de notre douleur. Sauf que c’est vrai, quand on sourit il y a un petit rayon de soleil qui s’installe au travers la noirceur de cet instant difficile.
Je pense que le bonheur se cache dans la capacité que l’on a à sourire dans l’adversité. Bref, rire dans la face du malheur. Quoi de plus difficile, mais de plus gratifiant. C’est quand on se rend compte que finalement, malgré tout, on va bien. Et ça, ça vaut bien un sourire!