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Qui dort dîne....ronfle!

Publié le 26 avril 2010 par Sophiel

Cire-Boite-12-paires.jpgNon ce n’est pas un mythe ! Les hommes ronflent, un point c’est tout ! Les femmes aussi, c’est vrai, mais de façon plus subtile, sinon, pourquoi parlerait-on plus souvent du ronflement masculin que féminin ? Cette question étant résolue, n’y revenons plus.

J’ai toujours éprouvé une grande compassion pour celles qui partagent leur couche avec une locomotive en pleine action, imaginant sans peine leurs nuits agitées, leur sommeil entrecoupé de grognements en tous genres.

De la compassion pour ces femmes d’hier qui passaient directement de la maison paternelle au pageot marital sans se douter un instant de l’enfer cacophonique de leurs nuitées à venir. Malgré les allusions pudibondes de leurs mères quant aux devoirs obscurs d’une femme mariée, jamais, elles ne se seraient doutées qu’elles vivraient un tel cauchemar.

On ne peut que plaindre ces pauvres créatures qui s’avançaient, innocentes vers une future vie d’insomniaque.

Mais est-il encore possible de ressentir la moindre pitié face à ces femmes passives devant cette tare masculine, allant jusqu’à finir leurs nuits sur un canapé défoncé laissant à leur conjoint la jouissance du lit double aux draps parfumés à la lavande ?

Ne se sont-elles pas aperçues, ces gourdasses, après avoir commis le péché originel que leur amant s’endormait, bienheureux, la narine frétillante d’un timide ronronnement pour ensuite s’enhardir d’un formidable rugissement ?

Ne se sont-elles pas laissées conduire à l’autel le tympan encore douloureux de ces bourdonnements incessants ?

Aussi impensable que cela puisse paraître, elles sont pourtant exemptes de reproches car l’Amour, l’Admiration, le Bonheur d’avoir su trouver l’âme sœur ont occultés –entre autres - les imperfections nocturnes de l’Adoré.

Par ailleurs, le jeune fourbe, sur les conseils paternels, aura pris soin, avant de lui passer la corde au cou, de plonger sa dulcinée dans les bienfaits d’un sommeil artificiel la rendant sourde aux aléas sonores des naseaux maritaux.

La voici donc piégée !!!

Alors qu’elle entre d’un pas joyeux dans les charmes qu’elle imagine coquins de la vie conjugale, désaccoutumée des vapeurs soporifiques des narcotiques que son désormais mari ne prend plus la peine de dissoudre dans sa tisane, elle entrevoit, ou plutôt elle «entrentend » l’horrible tintamarre qui accompagnera désormais ses traversées nocturnes. Les yeux grands ouverts, à force de scruter l’obscurité, peut-être même en deviendra-t-elle nyctalope.

Son ouïe exacerbée par le souffle rauque de son voisin de droite, elle en perdra le sommeil, contrôlée par son cerveau à l’affût de la moindre sonorité malveillante.

Elle en viendra alors à envisager toutes sortes de solutions pour faire cesser ce supplice digne de l’Inquisition, de la batte de baseball radicale mais salissante à l’étouffement par l’oreiller requérant une certaine force physique.

De guerre lasse, parce qu’elle aime cet homme mais surtout parce qu’elle craint de ne devoir partager sa cellule avec des ronfleurs patentés, elle se dirigera d’un pas lourd à la pharmacie et demandera dans un chuchotement honteux qu’on lui cède une paire de boules…cireuses.


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