Terrasse à Rome

Publié le 27 avril 2010 par Araucaria



Claude Lorrain - Port de mer avec la villa Médicis
Un auteur que je ne connaissais que de nom et que j'ai voulu découvrir. Rome, une ville que j'aime. En illustration j'ai reconnu une toile de Claude Lorrain, peintre que j'admire ... et enfin les quelques lignes écrites en quatrième de couverture. Ce sont toutes ces raisons qui m'ont fait acheter ce livre.
Quatrième de couverture :
"Il y a un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie toute crue. Alors le coeur se serre. On se tient à des morceaux de bois pour voir encore un peu le spectacle qui saigne d'un bout à l'autre du monde et pour ne pas y tomber."
"Il croyait au jugement de Dieu mais n'ajoutait point foi à l'immortalité de l'âme. Cependant, selon Poilly, tant qu'il vécut à Rome, il pénétrait dans la petite église si singulière de la Bouche de la Vérité.
Il ôtait son chapeau et s'y asseyait.
Quelquefois il s'y agenouillait.
Tous les jours, même sous la pluie maritime, même quand les brumes de la chaleur s'élevaient au-dessus du fleuve et s'accrochaient aux murs et aux arbres, il allait, à quelques mètres de là, jusqu'au pont Fabricius. Il descendait sur la berge près des ruines et du flot. Le dos appuyé contre l'écorce d'un arbre ou à l'abri de la ramure, ou sous le surplomb d'une vieille pierre, parmi les canards et les oies pataugeant dans la boue, sous le regard des chevrettes grises, il regardait le Tibre, ses remous, sa précipitation, ses jets d'écume blanche qui rebondissaient sur les roches. Il s'enfouissait dans son bruit sourd."
Pascal Quignard - Terrasse à Rome - Folio n° 3542