Magazine Journal intime

La minute blonde : il est pas dur mon œuf ? (à dire avec l'intonation de « il est pas frais, mon poisson ? »)

Publié le 28 avril 2010 par Anaïs Valente

Le hasard fait que, peu de temps après avoir reçu six vrais œufs d'une amie, j'ai reçu un vrai œuf d'un collègue.  Un vrai œuf d'une vraie poule, qui vit toute seule dans son petit cabanon, gambade gaiement la journée, rentre au bercail en râlant à la tombée du jour (je l'invente pas, on me l'a raconté), et va se réfugier à l'étage de sa maison, pour échapper aux fouines.  Et cette lady poule, ben, elle m'a offert un œuf.

Que du bonheur.

Bon, une omelette avec un seul œuf, c'est peu copieux.  J'aurais pu tenter un œuf à la coque, mais il faut chronométrer, et je ne suis pas douée.  Moi, je suis la pro de l'œuf dur, celui qu'on laisse cuire des minutes et des minutes, et qui est toujours bon à déguster ensuite.

Donc, je plonge mon œuf dans un poêlon rempli d'eau, et je mets le tout à chauffer.

Il fait bon (c'est ce week-end), ma porte-fenêtre, celle qui donne sur ma terrasse où batifole mon nouveau transat, est ouverte.  Les oiseaux chantent et la vie est belle.  Il est genre 18 heures, le soleil est encore bien présent, même s'il commence à bailler de sommeil.

Durant la cuisson, je regarde Envoyé Spécial que j'ai enregistré, un reportage sur Vincent Lindon.  J'adooore cet acteur.  Je l'adorais du temps de L'étudiante, je l'adorais du temps de Mademoiselle Chambon, je l'adorais du temps de Welcome, je l'adore je vous dis.  Et le reportage est adorable.  Et captivant. 

Soudain, j'entends un bruit de pétard.  Un feu d'artifice ?  Bizarre autant qu'étrange, passqu'il est encore tôt.  Sauf erreur, pour un feu d'artifice, faut qu'il fasse noir non ?  Comme aucune autre fusée n'explose, j'en déduis qu'il s'agit d'un pétard.  Vilains enfants qui utilisent des pétards.  Paaaaas bieeeeen.

Un bon quart d'heure plus tard, il commence à faire frisquet.  Je me dirige vers la porte-fenêtre, afin de la fermer, lorsqu'une abominablement abominable odeur de brûlé me transperce le cap, le pic, la péninsule. 

Et je comprends.

Mon œuf dur, ben il est super archi dur, sur ce coup là.

Plus une goutte d'eau.

Juste un œuf dur d'un côté, cramé de l'autre, et toute fissuré de partout.

Et une odeur, rho, une odeur.

Et je comprends.

Je me souviens de cette histoire que mon père m'a souvent racontée : il y a des années, il avait mis des œufs à cuire.  Durs.  Beaucoup.  Genre six.  Puis il les a oubliés.  Puis il a entendu un pétard.  Puis un autre, et un autre, et un autre, et encore un autre et un autre.  Et ça l'exaspérait, tous ces pétards, jusqu'à ce qu'il aille voir ses œufs et comprennent, en les voyant.  Sans eau.  Cramés.  Et fissurés.  Tilt, fait le neurone d'Anaïs.

Et je vais vous dire...

Il avait bien raison, mon paternel : un œuf dur qui explose, ça fait vraiment le bruit d'un pétard.

Blonde.



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