Ce samedi, c'était la big méga soirée Télévie, et comme depuis quatre ans, j'ai offert mon aide au call center.
Mais cette année, j'étais hyper pas motivée, je dois le dire.
Je l'avoue, aussi motivée qu'un escargot lorsqu'il doit faire une randonnée de trente centimètres.
D'abord, passque c'était pas à Namur, comme les trois premières années.
Ensuite, passque la soirée avec les stars était à un autre endroit que le call center.
Enfin, passqu'il y avait du super soleil.
Et puis, aussi, passque je suis d'une fadeur extrême en ce moment, aussi fade qu'un escargot lorsqu'il doit faire une rando... enfin vous avez pigé.
Le départ pour la capitale était prévu vers 16 heures, et jusque là, j'ai glandé sur un transat en lisant et en fantasmant sur une pizza tomates fraîches scampis basilic du Don Antonio, un resto tout près de Namur. J'aurais donné cher pour rester chez moi et déguster cette pizza, avec un grand verre de coca light, sur ma chtite terrasse.
Donc je voulais pas y aller (à ce diner - euh, chais plus qui chantait ça, Renan Luce ?). Mais elle m'ont forcée, j'ai pas eu le choix. Elles m'ont culpabilisée : le devoir nous attendait, alors nous sommes parties, à quatre, au Télévie. Y'avait Mostek. Y'avait Moustique. Y'avait Fanfan. Et y'avait Bibi.
Et c'est parti mon kiki.
Nous arrivons dans les locaux de RTL, locaux que je connais déjà, pour avoir été au Good Morning avec Julie Taton, souvenez-vous. Malheureusement, les super places près du studio sont prises, et nous sommes reléguées dans un petit local sinistre où personne ne viendra bien sûr nous rendre visite, les stars de RTL étant bien souvent aussi sympathiques avec les bénévoles qu'un chat l'est avec une souris, c'est de notoriété publique.
D'entrée de jeu, j ai prévenu mes comparses : si vous avez une jolie voix masculine, vous demander si être brun, si être ténébreux, si être célibataire. Si trois oui, vous demander numéro de téléphone. Passqu'un brun ténébreux célibataire qui fait un don au Télévie, ça ne peut être que quelqu'un de formidable.
A la fin de la soirée, devinez combien de numéros j'ai récoltés ? ZERO. Je les soupçonne d'avoir gardé tous les bruns ténébreux pour elles, les garces.
Depuis ma première expérience du Télévie, durant laquelle une partie des bénévoles notaient sur des papiers les coordonnées et le montant des dons, papiers qui étaient ensuite apportés à d'autres bénévoles qui encodaient, tout s'est modernisé : l'encodage se fait directement par les téléphonistes, ce qui évite les erreurs de numéros de compte, et accélère le processus. Par contre, ça n'a nullement amélioré la qualité des communications, toujours médiocres et inaudibles, avec le bruit. Et moi, moins je pige, puis je me rapproche de mon pavé numérique, comme si ça allait augmenter le son. Oui, la bénévole toute courbée sur son pavé, c'est mouaaaaa...
C'est tellement moderne que j'ai envie de tenter une expérience « Bonsoir, vous êtes en communication avec le répondeur automatique du Télévie, veuillez prononcer à haute et intelligible voix le montant de votre don - vous avez décidé de donner ... euros - si la somme est correcte, tapez 1, si elle n'est pas correcte, tapez 2 ». Avec toutes les nuances possibles, genre prétendre que la personne a donné 1000 eur et, quand elle tape 2, dire « merci pour votre don de 1000 eur, il sera débité dès demain de votre compte bancaire ». Oooooh, comme c'eût été amusant. Mais j'ai pas osé. L'an prochain, peut-être ?
Mes compagnes de la soirée ne rêvent que d'une chose, croiser Thomas Angora, enfin presque. Et moi, avec un pareil nom, j'ai bien envie, moi aussi, de le croiser, le câliner, le caresser... En plus, faut avouer, après l'avoir vu passer en vitesse, on en mangerait, du Thomas Angora. Par contre, niveau sympathie, c'est plutôt un goût amer qu'il laisserait en bouche, le Thomas. Aussi sympa que Zeccacaca, c'est dire...
La plus sympa, c'est indéniablement Maria Del Rio, dans sa magnifique petite robe jaune qui met sa beauté en valeur. Mignonne, souriante, et adorable. J'en profite pour lui glisser que je l'écoute chaque matin (bon, elle s'en fout, mais j'ai envie de le dire, passque je l'aime bien, Maria). Après une petite séance photo, je m'en vais en la saluant d'un « à lundi ». Un bref instant, son regard vacille (elle doit se dire « mince alors, je la vois samedi, mais c'est qui cette jeune et jolie demoiselle déjà ? »), puis elle pige. Lundi, à l'antenne, elle remerciera tous ceux qui se sont manifestés auprès d'elle. Adorable je vous dis. Et jolie. Bon, à la radio, on s'en moque, mais tout de même.
A côté de nous s'installe une inconnue, bénévole elle aussi. Le bénévolat, c'est super. La générosité aussi. Mais parfois, ça foire. Et avec notre inconnue, ça foire. Déjà, elle hurle au téléphone, elle hurle après avoir raccroché, elle hurle, au point que je suis obligée de la faire taire d'un agressif « silence », passque, même en collant mon nez au pavé numérique, j'entends vraiment plus rien, nondidju. Mais ça, c'est un moindre mal. Le pire, c'est qu'elle n'a pas compris qu'une fois le don encodé, il faut le valider. Ce n'est que lorsque Moustique le lui fera remarquer qu'elle validera. Trop tard pour de nombreux dons. Sans compter les comptes qu'elle encode mal, qui restent en rouge, signal d'alarme, mais tant pis, elle annule tout et adieu les petits dons. Sans compter les gens au nez desquels elle raccroche, après avoir fait répéter quinze fois les infos. Tout cet argent qui n'arrivera pas, ça me met vraiment en colère. Finalement, c'est pas évident, d'être bénévole au Télévie... Enfin pas évident pour tout le monde.
C'est pas tout ça, mais il fait faim, d'un coup. Nous nous rendons donc à la cafeteria. Tout de go, on nous annonce qu'il n'y a pas de sandwiches au surimi, malgré ce qu'indique le panneau « sandwiches : fromage, jambon cuit, jambon cru, surimi, thon, crabe ». Rho, ben pas grave hein, on va prendre au crabe alors. Ah ah ah ah ah. Et quatre sandwiches crabe, quatre. Je vous le disais, pas évident d'être bénévole au Télévie. Mais keskon rit. Mon sadisme me pousse à insister « sérieux, surimi, vous avez pas, rho, comme c'est dommage, tant pis alors, je prendrai crabe, ça vous avez ? » Un crabe qui goûte étonnamment le... surimi, of course.
Nous tentons de sortir de la cafeteria avec nos sandwiches, mais un bénévole nous l'interdit. Peu importe, nous avons repéré une autre cafeteria, ailleurs, où nous nous ruons pour obtenir d'autres sandwiches. Mais le vilain bénévole, que nous surnommerons Popol, car ça rime, nous a repérées. Il vient nous engueuler. Nos sandwiches sont cachés, ouf, trois fois ouf. Il n'est cependant pas satisfait et alerte son supérieur, qui vient nous engueuler, bis repetitas. Sandwiches toujours cachés, ouf, trois fous ouf. Popol, c'est vraiment une raccusette « popole » hein, tchu.
Au niveau des appels, rien à vous signaler, quelques jolies voix masculines, mais j'ose pas demander leur téléphone, comptant, mal m'en prend, sur le dynamisme de mes comparses. Pas d'insultes cette année, pas de « j'emmerde Télévie », une charmante dame qui veut un pin's (et moi qui lui dis que ça fait des années que les pin's ont disparu du Télévie, sacrilège, grossière erreur), quelques vieilles dames toutes gentilles qui appellent, rappellent et rappellent encore, oubliant qui leur numéro de compte, qui leurs lunettes, qui leur mémoire, des tas d'erreurs à corriger, des tas de personnes donnant, selon elles, peu, à rassurer, car chaque don compte, des tas de remerciements à recevoir, des tas d'encouragement... Quelques demandes de paiement par Visa, également. J'envisage un bref instant de demander les chiffres, la date d'expiration et le code de sécurité, car j'ai justement une commande Amazon sur le feu... mais non, Anaïs être honnête, Anaïs être totalement honnête (durant le Télévie hein, en dehors de ça, je ne garantis rien).
Et à la fin de la soirée, la recherche de l'abominable Mathias des neiges (le participant de Secret Story), alias musclor de tout sauf du cerveau, qui fait totalement fantasmer Moustique. Moi je le trouve immonde, préférant l'antipathique Angora. Et puis aussi le beau journaliste ou employé de RTL qui appelle l'ascenseur, contre la porte vitrée duquel je suis vautrée, me faisant sursauter au passage. Rha oui, il était meugnon. Mais voilà Mathias-musclor. Séance photo. Puis voilà Maria, tout sourire, j'en ai déjà parlé.
Et puis, c'est fini, quasi 8 millions d'euros, il est plus d'une heure du mat, le sommeil nous attend.
Satisfaction du devoir accompli. Beaucoup ri. Bien mangé nos sandwiches au crabe, mais dommage qu'il n'y avait pas de surimi.
Et puis... toujours cette envie de pizza tomates fraîches scampis basilic du Don Antonio.
Photos : Maria, le belaaaaaatre et l'ascenseur transparent avec le direct derrière