Les humeurs d'Anaïs (34) : Oùsquelle est ma foire ?

Publié le 02 décembre 2007 par Anaïs Valente
A vous qui étiez devant moi dans la « file à croissants » ce matin.  Vous qui portiez un sweat d’un bleu fadasse, au col d’une couleur encore plus fadasse.  Vous qui arriviez à peine à ma hauteur, hauteur noble pour une femme, mais riquiqui pour un homme, ne trouvez-vous pas ?  Vous qui aviez le cheveu terne (gras ?) et la moustache triste.  Vous qui étiez un tantinet grassouillet, on peut le dire (l’accouchement est prévu pour quand ?).  Vous dont le jeans démodé avait sans aucun doute été raccourci par Madame.  
Je vais vous le dire tout de go : vous feriez mieux d’être un peu plus galant.  Même pas galant, que dis-tu Anaïs, juste simplement respectueux de la fatalité (en l’occurrence, la fatalité du jour était que j’allais entrer dans la boulangerie avant vous).
Je vous ai repéré, à mon arrivée, vous qui avez accéléré le pas de façon tellement visible, juste pour passer un quart de seconde avant moi.  Juste pour demander votre baguette (on fait régime ?) d’une voix fluette, à peine un quart de seconde avant moi.
Je vais vous le dire tout de go : c’est nul comme attitude.
Oùsquelle est ma foire ?
 
Chaque année, dans ma ville morte qui est aussi la vôtre, le mois de décembre regorge d’animations : marchés de Noël, vin chaud, barbapapa, magasins ouverts le dimanche et… foire.  C’en est presque épuisant pour le namurois type peu habitué à une telle frénésie.
 
Mais cette année ma bonne Dame, point de foire.  Les pompiers ont estimé qu’en cas d’incendie, les attractions situées devant l’hôtel de ville empêcheraient l’accès au bâtiment.  Oserais-je dire qu’en cas d’incendie, ça réglerait en une fois le problème du personnel jugé en surnombre à la Ville (ben oui quoi, ils envisagent bien de licencier 120 personnes) ?  Non, je n’ose pas, c’est mesquin de chez mesquin, et puis pas envie de me faire lyncher.
 
Donc point de foire.  Point de carrousel pour les petits.  Points de croustillons pour les gourmands (qui a dit que là, je prêchais pour ma cause ?)  Personnellement, ça ne va pas transformer ma vie, mais ça nous promet un mois de décembre différent.
 
Et puis, comme l’a signalé une lectrice du blog de mon big boss de 7dimanche, comment est-il possible que quelques attractions foraines posent un tel problème (sauf erreur, bien qu’encombrantes, elles peuvent facilement être installées quelques dizaines de mètres plus loin pour permettre un accès aisé aux pompiers), alors que chaque samedi, des dizaines d’échoppes du marché hebdomadaire (ou je sais, si c’est chaque samedi, c’est hebdomadaire, mais c’est pour marquer l’importance de la chose) squattent les emplacements controversés sans qu’aucun risque n’ait jamais été souligné par les mêmes pompiers ?
 
Comme toujours, je dis ça je dis rien… 
 
C’est pas à Bruxelles que s’est ouvert, ce vendredi, le big méga marché de Noël de la mort qui tue avec ses attractions, sa crèche vivante et j’en passe ?  Qui m’y emmène en pèlerinage ?