Pour relativiser mon dernier post, ce n'est pas de moi qu'il sera question aujourd'hui, mais de ma soeurette chérie, danseuse de son état, et donc intermittente du spectacle, statut ô combien envié par les artistes du monde entier.
Et pourtant.
Ceux qui sont au chômage comme les intermittents connaissent déjà les joies des radiations à répétition (et pof, les chiffres du chômage chutent... Magie !), le parcours du combattant pour essayer de savoir pourquoi (une pièce du dossier a disparu, mais c'est pas la même selon la personne qu'on a au téléphone)(Garcimore bosse aux zassédiques), l'amabilité variable des interlocuteurs, la suspension des versements pendant le traitement du dossier (ça tombe bien en général, le chômeur ou l'intermittent adore ajouter les agios de la banque à son déficit), pour finalement reconstituer un dossier et espérer que la prochaine radiation ne viendra pas trop vite.
On pourrait appeler ça du harcèlement moral, sauf qu'on ne peut pas envoyer les zassédiques (ni leur donneur d'ordre) aux prud'hommes.
Ajoutez à cela la nécessité des intermittents du spectacle de justifier chaque 10 mois de 507 heures de travail sous peine de perdre ce statut vital.
Le cadre est posé, je vous laisse apprécier le dernier épisode de la saga "Soeurette contre Zassédiques".
Arrivée en fin de droit mi-octobre, elle a renvoyé son dossier pour le réexamen de sa situation et le renouvellement de ses droits. En toute confiance, et pour cause, ses 507 heures, elle les a recompté mille fois, elles y sont bien !
Et puis un jour, dans sa boîte aux lettres, 4 courriers des zassédiques rien que pour elle.
Datés du même jour, hein. Et dans 4 enveloppes séparées bien sûr (quoi, les arbres meurent ?).
NB1 : Les différentes appellations des allocations disponibles peuvent engendrer un mal de crâne dont les co-auteurs de ce post ne pourront être tenues responsables.
NB2 : Notez que pour devenir intermittent du spectacle, il est préférable d'avoir préalablement obtenu un post-doctorat en acronymes administratifs et que la soeurette s'est arrêtée au Master. Merci d'avance de ne pas lui en tenir rigueur...
1er courrier :
La soeurette est admise à bénéficier de l'AT.
L'AT, c'est une allocation qui dure 3 mois seulement, destinée à ceux qui n'ont pas atteint les fatidiques 507 heures mais qui s'en rapprochent. Pour les faire patienter en quelque sorte.
Bon, super, mais la soeurette elle a droit à la vraie allocation alors bof quand même.
2ème courrier :
La soeurette est refusée pour l'ARE car elle n'a justifié que 466 heures.
L'ARE c'est l'allocation normale, qui dure 243 jours.
Tiens, ils ont des calculatrices bizarres aux zassédiques parce que la soeurette elle dit qu'elle a fait 507 heures, elle.
3ème courrier :
La soeurette est refusée pour l'APS car elle n'a justifié que 466 heures.
Et c'est là que la soeurette atteint les limites de son master en acronymes administratifs, parce que l'APS est inconnue au bataillon.
La soeurette, elle est un peu énervée car elle se tue à leur dire qu'elle a fait 507 heures.
(encore un coup de Garcimore)
4ème courrier :
La soeurette est admise à l'ARE avec un taux journalier qui a augmenté (comprendre : plus de sous chaque mois).
L'ARE, c'est la fameuse allocation normale de 243 jours.
Oui, oui, celle qu'on lui a refusé dans le deuxième courrier.
Bon alors on a hésité a soumettre le choix du courrier-qui-dit-la-vérité au vote du public (envoyez 1 par SMS si vous voulez que la soeurette l'aie dans l'os, envoyez 2 si .... Bref, vous avez compris).
Et puis finalement, sans qu'on sache vraiment pourquoi, la soeurette, elle a décidé qu'elle allait plutôt garder le 4ème courrier.
Reste plus qu'à convaincre les zassédiques (et espérer que Garcimore soit en congés).
A ce jour, la soeurette n'a pu parler qu'au disque des zassédiques (un vrai tube : "Je suis désolée, le service téléphonique de la zassédique est exceptionnellement fermé aujourd'hui"), mais ne désespère pas d'avoir une réponse un jour.
(Post écrit à quatre mains : celles de la soeurette de Fyfe qui n'a pas (encore) de pseudo et celles de Fyfe)