Ma chienne

Santé en déroute

Peut-être les derniers instants

Après un merveilleux long week-end de quatre jours en Valais, je suis rentrée pour retrouver ma chienne dans un état pitoyable. Pourtant je l’avais laissée à une personne de confiance, qui vit dans un immeuble avec ascenseur, puisque Jocaste refuse depuis quelque temps à prendre les escaliers qu’elle ne connaît pas. Un handicap qui l’a menée à tomber en descendant les deux marches qui conduisent à l’entrée de la maison de l’amie à qui je l’avais confiée. Depuis trois jours, Jocaste ne pose plus sa patte droite sur le sol. En fin d’après-midi, je l’amène chez le vétérinaire. Bien qu’elle ait toute sa tête et des envies de vivre de jeune chiot, je songe sérieusement à l’euthanasie. A 13 ans, âge fort respectable pour un chien de grande taille, ma chienne est sourde, cardiaque, arthritique et souffre d’un dysfonctionnement des reins. M’accueillir lorsque je passe la porte, demande un tel effort à son coeur qu’elle halète comme si elle avait couru mille mètres. Je ne peux plus la promener sans laisse. Sa surdité l’empêche de revenir au rappel alors qu’elle adorait rêvasser en reniflant à sa guise chaque centimètre de terre. Je ne peux plus emmener nul part cette chienne qui auparavant me suivait partout, puisqu’elle refuse de monter dans les bus, dans les trains ou de prendre des escaliers qu’elle ne connaît pas. Régulièrement je suis obligée de la porter dans les miens alors que je souffre moi-même du dos. De plus ses soins me coûtent la moitié de mon budget mensuel. Énorme lorsqu’on tourne avec un budget “bohème”.

J’ai pris rendez-vous avec le vétérinaire pour discuter de son éventuelle euthanasie.

Il est possible que je rentre sans ma Jocaste.

Les photos suivantes ont été réalisées ce matin.

Quand je me suis levée à 6h, Jocaste a péniblement fait de même pour espionner ce que je trafiquais à la cuisine . Malgré ses maux, elle est restée aussi gourmande que lorsqu’elle était jeune chiot. Après avoir croqué un bâtonnet aux noisettes et s’être convaincue que je ne lui donnerai plus rien, elle s’est effondrée sur place. Se réinstaller sur son tapis s’avère trop fatiguant pour ma mémère.

Son regard et son esprit demeurent aussi vifs que ceux d’une jeune chienne. Malheureusement son corps ne suit pas ses envies de jeux et de balades. Sur cette photo qui à première vue semble fort amusante, Jocaste tire la langue après s’être déplacée de 1,30 mètre. L’effort qu’elle a fourni l’oblige à méchamment haleter.

Sur cette image on voit que ma chienne ne peut plus poser la patte. Pourtant elle guette joyeusement qu’un reste de cuisine tombe dans sa gamelle. La voir aussi éveillée alors que son corps ne répond plus ni à ses exigences ni aux miennes, m’est difficilement supportable lorsque je pense à l’euthanasie. Tout à l’heure, je prendrai une décision suivant ce que mon vétérinaire estimera le plus judicieux pour elle.