Magazine Journal intime

Jeune NON chômeuse cherche emploi.

Publié le 30 avril 2010 par Wawaa

Lorsque je rentre énervée, éreintée, désespérée du boulot, j’ai souvent cette pulsion immédiate en allumant mon ordinateur : écumer minutieusement les petites annonces  sur internet dans l’espoir de tomber éventuellement sur une proposition pas trop mauvaise, en CDI, à plein temps avec un salaire un peu supérieur à celui que je perçois actuellement et que je n’ai pas le temps de voir passer sur mon compte tellement les frais de la vie quotidienne me l’absorbent rapidement.

Et l’autre jour, alors que j’avais choisi de jeter un œil sur les annonces de Pôle emploi, et je suis tombée sur une annonce qui me plaisait bien et qui correspondait un minimum à mon profil et ce que je cherchais : vendeuse en rayon frais, 35h, CDI, 1200/1300 euros net, et dans un magasin BIO. Non, je n’y connais rien à l’alimentation Biologique, mais ce n’était pas un problème pour moi dans le sens où je pouvais très vite me documenter et apprendre sur le sujet voire me passionner. Cela m’aurait fait prendre le risque d’ouvrir un énième blog intitulé « Life is BIOtiful ! » ou « C’est BIO la vie ! », ou « BIO logiquement Vôtre » ou « BIO BIO BIO commeeee le jourrr, BIO BIO BIO comme l’amouuuur » … J’étais prête à courir ce risque même si ça aurait impliqué de passer encore plus de temps devant mon écran d’ordinateur.

J’ai donc postulé parce que qui ne tente rien n’a rien. Il suffisait d’envoyer CV et lettre de motivation à l’email indiqué. Il me fallait aussi rédiger tout ça. Mais en deux temps trois mouvements, j’avais trouvé les mots et j’ai tout envoyé. Restant sans nouvelle, je me suis dit que ma candidature n’était probablement pas assez intéressante.

Et puis Vendredi, alors que je me baladais dans le Parc de la Légion d’Honneur de Saint-Denis totalement fleuri de tulipes multicolores, mon téléphone sonna.

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« Oui bonjour, c’est Monsieur ***** de ***** , je vous appelle concernant votre candidature. Nous organisons mes 3 associés et moi, les entretiens lundi après-midi ». Misère. Ils m’appellent enfin et oh crotte de biquette de Patagonie, je ne rentrais dans le Gers que le Lundi soir. J’explique donc que je suis disponible à partir de Mardi après-midi. Il me dit qu’il ne sait pas, qu’il faut qu’il voit avec ses associés s’il est possible qu’ils se réunissent mardi et me dit qu’il va me rappeler quoiqu’il arrive pour me dire ce qu’il en est. J’ai donc surveillé mon téléphone un bon moment, puis je l’ai oublié dans le fond de mon sac.

Nous sommes rentrés à la maison, chez Denis, et avons commencé à nous préparer le repas du soir. Quand soudain, je découvre que j’ai un message sur mon téléphone. Je dois vite rappeler pour confirmer que je peux venir à 14h30 le mardi. Je m’exécute. Le rendez-vous est fixé. Je commence à me demander ce que je vais bien pouvoir dire ce jour là en me rassurant un peu parce que s’ils avaient pris la peine de se réunir ce jour là c’est que tout de même, ils trouvaient mon profil intéressant. Un petit moment d’espoir dans ce monde de brutes. Oh c’est beau ce que je dis.

Est donc arrivé l’heure de ce rendez-vous. J’ai attendu un petit moment devant la porte du magasin, en plein soleil. J’ai tapé mais un employé ne m’a pas ouvert, il a cru que j’étais une vilaine cliente pressée qui n’avait pas vu que ça n’ouvrait qu’à 15h. Je me suis dit que je n’avais plus qu’à attendre patiemment. J’ai pu profiter pleinement de l’astre solaire qui m’a d’ailleurs gratifiée de quelques couleurs autour du nez.

Puis on est venu me chercher. J’ai suivi le monsieur et j’ai serré la main des personnes qui m’attendaient. 4 personnes face à moi, ça me rappelait les truculents oraux du CRPE. « Nous sommes beaucoup, mais il ne faut pas avoir peur ! ». J’ai répliqué « Je suis toute seule mais faut pas avoir peur non plus ! ». Ils ont ri. Je ne sais pas si c’était une bonne idée de dire ça, mais c’est sorti spontanément.

J’ai eu droit à des tas de questions sur les postes que j’ai tenu, mon expérience professionnelle, mes activités rédactionnelles et artistiques et évidemment j’ai eu droit à la question que je craignais et qui allait tôt ou tard arriver « Et le BIO ? Vous vous y connaissez ? ». Bah non. Je l’avais clairement explicité dans ma lettre de motivation. Le BIO je n’y connais rien, mais je n’ai rien contre apprendre et c’est bien ce que je leur ai signifié. Me documenter, tester, comprendre, c’était une motivation de plus pour le poste que de démarrer dans un univers intrigant comme l’alimentation biologique.

Le poste en question n’aurait été acquis qu’au bout de deux CDD de trois mois qui sont un peu des périodes d’essai prolongées. C’aurait été un risque pour moi car j’aurais quitté un CDI pour quelque chose d’incertain. Mais le poste a des tas d’avantages : des horaires magiques c'est-à-dire 4 jours par semaine avec le dimanche et le lundi et un autre jour en repos , un salaire un peu plus gratifiant (125% du smic), des primes, des avantages en tant que cliente… et surtout quelque chose de nouveau pour moi.


L’entretien s’est globalement bien passé même si sous la table je tortillais avec ferveur la lanière de mon sac à main. Au bout d’une demi-heure on m’a remerciée de m’être déplacée et on m’a dit qu’on allait me rappeler jeudi pour me dire quelle était leur décision.

J’ai donc attendu avec impatience jeudi. Mon téléphone dans la poche au cas où. Même si j’étais au boulot, c’était pour moi un appel important. Qu’évidemment j’ai loupé. En rentrant à la maison à 19h20, après une journée vraiment pourrie et éreintante, j’ai rappelé et on m’a dit que ma candidature n’avait pas été retenue.

C’est ballot. Ce n’est pas grave en soi. Mais après une journée au summum des emmerdes et du ras le bol, ce n’est pas cool ce genre de nouvelles. Du coup je n’ai pas envie d’être drôle. Et pis j’ai plein de lettres et CV à écrire parce que je ne vais pas abandonner de si tôt ! Non mais ho !

Dis dis toi qui passes par là, tu veux pas m’embaucher ? Allez, s’il te plaiiiit !


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