Non, pas du tout, Christina Aguilera n'a PAS DU TOUT pris de notes sur la stratégie marketing développée par Lady Gaga depuis 2008... Et elle ne joue pas du tout sur sa ressemblance, en blonde platine et en nichons sortis, avec la Madonna période Blonde Ambition. Je trouve que la presse et la blogosphère lui font un mauvais procès.
D'ailleurs, en 2009, Christina n'avait-elle pas gentiment bitché sur la gueule de Lady Gaga, en se demandant qui était cette nana dont elle avait vaguement entendu parlé et "est-ce un homme ou une femme, on sait pas trop" ? Ah bah si, tiens. Ce serait donc bien trop pathétique de sa part de marcher sur les platebandes de la Gaga à peine un an après, non ?
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Ce qui est dommage avec Christina Aguilera, c'est qu'apparemment elle n'a jamais été correctement conseillée par ses équipes artistiques : elle a entamé le virage trash un tout petit peu trop tôt en 2002 (le monde précédant le gigantesque déferlement de bimbos, de chanteuses droguées, de Secret Story et de Lady Gaga des années 2000 n'était pas prêt), proposé le virage rétro-pouffe un peu trop à côté de la plaque en 2006, et livré une compilation et des remixes sauce électro-navrante un peu trop tard en 2008...
A chaque fois, une bonne exposition médiatique et un matraquage radio bien ciblé ont fini par avoir raison des fans désarçonnés, mais question "aura internationale" et "cohérence carriériste", c'est un peu la loose pour Xtina, dont on a bien du mal à citer un tube qui se révéla véritablement majeur à l'époque de sa sortie.
En 2010, donc, elle revient avec LA nouvelle recette du succès : les ingrédients hype. Sauf qu'elle aurait dû le faire il y a deux ans pour créer l'événement. Montrer son string, lécher des filles et porter d'immondes breloques sur la face, Lady Gaga s'y attèle avec acharnement depuis l'été 2008. S'entourer de Goldfrapp, Le Tigre, Santigold, M.I.A, c'est chouette, mais pareil, la pauvre Xtina est légèrement à la bourre sur ce coup-là, et ça fait un moment que s'entourer de gens à la mode plus ou moins branchouille ne garantit ni un succès ni, au minimum, un bon album (mais pour ça, on va attendre de voir, ou plutôt d'écouter, hein). Il n'aurait plus manqué qu'elle appelle Timbaland, et c'était quasiment le four assuré.
Pas de bol, donc, que Christina Aguilera soit encore un peu à côté de la plaque, car avec sa voix et son charisme (quand elle ne se fout pas du grillage en mouches mortes sur la gueule), elle aurait au moins dû vendre autant d'album que la grosse Britney, et avoir autant de fans hystéros que cette momie de Whitney Houston (qui ne va pourtant pas fort).