Les temps changent. Cela n'empêchera pas l'orage, de le voir venir. Simplement, on se doit de temps en temps de racler la fine couche de poussière déposée sur l'interface entre nous et le reste. La lustrer, ensuite, comme une caresse sur une lucidité un peu irritée, pour en rendre encore plus crédible la transparence.
Rien, ou presque, entre l'orage qui vient et nous. Ce qui rend plus grand le plaisir, sans doute, de se sentir malgré tout encore abrité.
En somme, pas grand chose de changé depuis le 1er mai de l'année dernière. Comme Louis XVI écrire dans son cahier, le jour du 14 juillet 1789 : "Rien". Ou alors, comme Francis Ponge, pouvoir écrire L'insignifiant*, et s'engager en résistance, comme si c'était le même mouvement.
* "Qu'y a-t-il de plus engageant que l'azur si ce n'est un nuage, à la clarté docile? Voilà pourquoi j'aime mieux (...) qu'une page blanche un écrit quand il passe pour insignifiant"
Ces grandes fenêtres en clin d'oeil aux Hublots de Philippe Annocque et aux Fenêtres open space d'Anne Savelli