Avril ne te découvre pas d’un fil,mai va comme il te plaît. A part que cette année avril a ressemblé plus à un mois d’été qu’à une fin d’hiver. Cela m’a permis de réaliser une mise au pré idéale pour tous les animaux qui étaient encore à l’étable.
Les vaches avec leurs jeunes veaux ont trouvé des conditions exceptionnelles à leur sortie, sur des prés bien ressuyés où l’herbe commençait à pousser. Des gelées blanches ont cependant persisté jusqu’ à la dernière semaine, pas trop gênantes mais limitant la pousse. Pour moi ce n’est pas plus mal. Les vaches ne trouvant pas une herbe abondante n’ont pas beaucoup de lait. Ainsi les jeunes veaux ( les 1ers ne sont nés qu’en février ) ne se trouvent pas confrontés à des pis gorgés de lait très riche, trop abondant pour eux, juste bon à déclencher des diarrhées et des problèmes digestifs. Malgré la fraîcheur matinale et le vent du nord les petits veaux ont bien débuté leur vie à l’extérieur. Pas de congestion intestinale,ballonnement, coliques, coup de froid, etc comme je l’ai souvent connu lors de mauvais printemps.
Avec ce beau temps persistant j’ai bien pu prendre mon temps pour lâcher, une petite semaine. Avant de les dispatcher sur les prés qui donnent sur la cour de la ferme, j’ai pu prendre le temps de passer chaque « paquet » par les parcs. J’ai pu employer le temps qu’il fallait pour que chaque veau s’accoutume à l’ambiance extérieure, reconnaisse sa mère, retrouve le pis . Quand tout semblait ok j’ ouvrais la barrière et le résultat a été assez positif . Un seul veau est resté bloqué à la barrière mais sa mère est revenue le chercher le soir. Procéder ainsi évite bien de la fatigue et de l’énervement.
Pour aller dans les prés plus éloignés, c’est en remorque que les animaux ont fait le voyage: 3 veaux dans le compartiment avant, les vaches à l‘arrière. Pour les faire monter dans la bétaillère j’ai eu besoin de l’aide de Chantal. Arrivé dans le pré j’ouvre les portes, tous descendent et là, la reconnaissance vache-veau est parfois plus délicate. En général cela s’arrange dans la journée.
Parfois un veau craintif et désorienté ne retrouve pas sa mère et lors de ma visite du soir je le retrouve affamé, gueulant à la recherche de sa mère. Souvent il vient à mon devant chercher du secours auprès de moi. Alors je tente de le conduire vers sa vache et si celle-ci ne me fuit pas, j’essaie de le guider vers la zone du pis. Il reconnaît les odeurs qui lui sont familières et c’est gagné; il se met tout de suite à téter. Si un plus dégourdi est passé avant il boit ce qui reste et ne quitte plus sa mère. Désormais il va faire attention, c’est l’apprentissage de la vie.
Je n’ai eu que 2 retours à l’étable. Un veau que j’avais mis au pré plus tôt, début avril a été atteint de coccidiose. Des bactéries détruisent l’intérieur des intestins ce qui se traduit par une diarrhée très sanguinolente, mortelle si elle n’est pas soignée à temps. Après soins adaptés, le veau ,costaud, a été vite remis. Du coup j’ai fait un traitement préventif à tous les autres en plus du déparasitage habituel d’avant mise au pré: poux et vers de toute sorte
j’ai du ramener une vache qui souffrait terriblement du pis. Sous l’action conjuguée du soleil, du vent, et de la bave du veau, deux des quatre trayons déjà très gros d’avance se sont enflammés, craquelés. Ils lui faisaient tellement mal qu’elle se couchait pour empêcher le veau de téter. Même à l’écurie j’ai du me fâcher, l’ attacher fermement et lui mettre la « mouchette » (instrument de contention que l’on met dans les naseaux) pour permettre au veau de téter et dégonfler les tétines Une semaine d’écurie, d’application de pommade et tout est rentré dans l’ordre.
A l’heure actuelle il ne reste plus que 3 vaches qui viennent de vêler et je ne vais pas tarder à les sortir, mais 4 autres vont venir les remplacer car le moment du vêlage s’approche.Je préfère les avoir sous la main pour les surveiller et intervenir au besoin.
A bientôt.