Magazine Journal intime

J'ai testé « Mozart l'opéra rock »

Publié le 03 mai 2010 par Anaïs Valente

J'ai toujours adoré les comédies musicales.  J'ai vu Starmania il y a genre vingt ans.  Je pense même l'avoir vu deux fois, mais plus trop sûre (c'est dire si ça date).  J'ai vu deux fois Notre-Dame de Paris (dont une sans Daniel Lavoie, un drame).  Une fois les Dix commandements (pourtant, je trouve qu'au niveau musical, elle est vraiment d'une qualité exceptionnelle, même si la mise en scène était plus classique).  Deux fois Roméo et Juliette (oui, quand j'aime, ben j'y vais deux fois, et c'est so romantic, Roméo et Juliette).  J'ai aussi vu Les misérables (souvenir moins impérissable). 

Puis j'ai fait comme qui dirait une pause.  Pas vu le Roi soleil par exemple.  Je regrette un peu, surtout que j'adoooore ce genre de costumes et que l'histoire de France me passionne (non, je rigole hein, j'y connais rien à l'histoire de France, mais l'histoire de Louis XIII XIV XV (biffez la mention inutile, moi je sais de quel Louis il s'agit of course), ça m'intéresse, surtout en version facile pour déneuronée comme moi.

Et depuis quelques mois, c'est reparti : je retourne voir des comédies musicales.

En septembre, j'ai vu Cléopâtre.  J'étais censée vous en parler d'ailleurs, mais vous aurez remarqué que de septembre à janvier, mon blog a un tantinet hiberné, donc j'ai reporté, reporté et encore reporté.  Que vous dire de Cléopâtre ?  De jolies chansons, mais rien de transcendant, je l'avoue.  Agréables à écouter.  Jolies quoi.  Mais alors, le spectacle, ben on sent que Kamel Ouali est passé par là.  Il adore faire voler ses danseurs, et ça donne un côté grandiose aux choses.  Un côté grandiose qui sied parfaitement à l'histoire, passque bon, hein c'est Cléopâtre quoi.  Alors, les costumes, les danses, la mise en scène, ben on ne sait plus où donner de la tête tellement c'est beau.  La démesure totale.  Superbe.  Tous ces vols sur scène, c'est beau.  Si je me souviens bien, y'avait même des danseuses dans des bulles transparentes, Kamel est super fan de ça je pense.  C'est beau.  Et le final, avec la scène qui se soulève pour laisser apparaître un plan d'eau dans lequel Cléopâtre se roule, top top top.  Magnifique.  Un peu trop tape à l'œil, faut le reconnaître, mais beau.  Un peu kitsch.  Mais beau, je vous dis.  Bref, j'ai kiffé ma race j'ai adoré.  Malgré la voix criarde d'une des chanteuses, tellement criardes que j'ai cru mon tympan percé, et je ne suis pas la seule. 

Et si j'ai adoré Cléopâtre, quel terme puis-je trouver pour vous décrire mon adoration pour Mozart l'opéra rock ?  J'ai kiffé grave ma race adoooooooooooooooré ?  J'ai pris mon pied ?  J'ai vécu un orgasme visuel et acoustique à la fois ? 

Déjà, depuis que j'apprends le piano, j'apprends aussi à aimer le classique.  Ce classique, il m'aura fallu des années pour m'y faire, pour qu'il me donne enfin la chair de poule.  Pour qu'il me fasse frissonner et rende mes poils durs comme des lames de rasoir.  Alors, Mozart, même si c'est un spectacle moderne, ça m'intéressait encore plus que Cléopâtre.  Et puis, les costumes, c'est plus le genre que j'aime.  Et les musiques aussi.  Donc j'étais super super enthousiaste. 

Et je ne suis pas déçue.

Comme d'hab, je me suis ruée sur Wikipédia pour en savoir un peu plus, en grande ignare que je suis.  Je l'avais déjà fait pour Cléopâtre.  J'ai donc appris que Mozart est décédé à 35 ans (et pas 33 comme je l'ai entendu derrière moi, ça c'est Jésus), qu'il a commencé à composer alors qu'il ne savait pas encore lire, qu'il a aimé Aloysia Weber, puis épousé sa sœur Constance.  Que son père était despotique.  Et d'autres infos que j'ai rapidement oubliées. 

Puis on est parties vers la capitaaaale.

Pour une fois, l'acoustique de Forest était bonne.  Pour une fois, on était bien placées, face à la scène, même si vachement en hauteur et vachement loin.  Mes amies jumelles m'ont tout de même permis de reluquer les longs cils roses d'Aloysia (dotées de robes plus superbes les unes que les autres), l'air amoureux et triste de Constance (j'adore ce prénom, tiens), la belle gueule d'amour de Salieri et ... le paquet de Mozart.  Oh quoi hein, j'en peux rien si les costumes de l'époque sont des moule-paquet hein.  Et puis, si je vous dis ça, c'est pour vous faire comprendre à quel point mes jumelles m'ont permis d'entrer dans les détails.

Les costumes, ben magnifiques quoi.  Surtout les robes.  Grandioses, sans le côté kitsch-doré-diamant de Cléopâtre (mais bon, c'est logique, époques différentes, costumes différents).  Les musiques, divines.  Et la présence des musiciens sur scène, même si je m'attendais à une présence plus... présente, c'était que du bonheur.  Les lumières, adéquates (le final est scotchant).  Les voix, parfaites.  Le petit accent de Mozart, hors norme mais craquant (et sa voix quand il parle, rhaaaaaaaa, je veux la même à la maison).  Les chanteurs, doués.  Surtout Salieri, totalement crédible dans son rôle de méchant.  Je ne savais pas grand-chose de Florent Mothe, je l'avoue, mais après l'avoir découvert cette nuit (soit après le spectacle), interviewé chez Cauet, je réalise combien il joue vachement bien, passqu'au naturel, il est super souriant.  Et puis brun.  Et vachement ténébreux aussi, tant qu'à faire.  Rhaaaaaaaaa.

Mon coup de cœur : l'arrivée d'Aloysia au son de Bim bam boum.  Second coup de cœur : les danseuses, pour une fois presque nues, utilisées comme des violoncelles par les danseurs.  Troisième coup de cœur : la chanteuse d'opéra (dont j'ignore le nom), voix divine.  Quatrième coup de cœur : les vrais morceaux de Mozart qui surgissaient parfois. 

Et le big méga coup de cœur : l'humour.  Présent surtout dans la seconde partie du spectacle.  Un humour inattendu.  Et puis adapté au pays, passque la mère Weber, j'imagine qu'elle n'appelle pas son époux « mon chicon » en France... Et le « Michel Daerden, sors de ce corps », bon c'était anachronique, hein, mais vraiment cool.  Puis le « Mozart est là ?  J'ai essayé avec Maredsous, mais ça marche pas », tout bon aussi.  Et tout belge.  Sans oublier le brin de muguet, de circonstance, qui a failli faire mourir le roi de rire.  C'est la première fois que je vois de l'humour dans une comédie musicale, et c'était super hibou, enfin super chouette.

Mon unique coup de colère : l'absence de ma chanson préférée « quand le rideau tombe ».  C'est quoi ces conneries de supprimer des chansons ?  Je l'ai attendue jusqu'au bout, refusant de croire qu'elle ne serait pas chantée.  Rhaaaaaaaaaa, pas bien.

Bref, un super moment d'enchantement.  C'est sans doute pour cela que j'adore les comédies musicales, pour ce mariage réussi de jolies chansons et d'une belle histoire.  Un genre de conte de fées, quoi.  Rha, c'est clair et net, je resterai pour toujours une midinette.

Je vous mets les extraits bien connus, mais avant, quelques extraits d'Aloysia et de ses splendides robes (et splendides chansons) :



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