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Pauvre tâche...

Publié le 03 mai 2010 par Sophiel

omo.jpg Depuis son apparition sur terre, l’espèce animale n’a cessé de se développer, toutes catégories confondues sauf une :  

La ménagère

A l’image de l’animal dont le but depuis des millénaires est de chasser pour se nourrir, la ménagère n’a de cesse de traquer la tâche pour la faire disparaître.

L’animal peut varier sa nourriture, son but premier demeure : Manger

Les produits de la ménagère évoluent, sa quête ancestrale est immuable : Récurer

L’animal est un être aux instincts primitifs qui accompagne cependant la fulgurante évolution de l’Homme.

La ménagère est un être primaire qui accompagne, émerveillée, l’exaltante altération des produits d’entretien.

Toutefois, si l’animal est doué d’une certaine forme d’intelligence, on serait en droit de se demander si la ménagère n’est pas engluée dans le crétinisme.

A qui voulait-on faire croire qu’une lessive lavait plus blanc que blanc ?

J’en connais qui ont essayé et obtenu du blanc grisé.

Devant un intérieur repoussant de saleté, qui avalerait qu’un produit miracle puisse faire disparaître toute trace de moisissure et ce, sans  frotter ?

Je n’ai rien lavé pendant 3 mois, j’ai acheté le 10 en 1, moralité : Il va falloir changer le carrelage de la salle de bain…

Qui croit qu’un canard peut nettoyer des toilettes ?

J’ai lancé un volatile dedans, je les ai bouchées…

Qui est la plus à même de comprendre le langage des singes ?

Là-dessus, rien à dire, mon ouistiti et moi, on s’est toujours compris !

Après tout, si l’étymologie du mot « ménagère » est proche de celui de « ménagerie », ce n’est peut-être pas pour rien…

Cependant, la présence masculine n’est pas tout à fait exclue de l’univers ménager. Non pas que nous le voyions apparaître exécutant de vulgaires tâches telles que le récurage du four ou le nettoyage du sol, mais plutôt sous forme d’un Musclor avant-gardiste dans la mode des crânes rasés, jouant les gros bras devant les salissures récalcitrantes aux frottements épuisants de la ménagère affaiblie. Ah, n’est-ce pas un magnifique dénouement que de la voir éperdue de reconnaissance devant ce bon génie sortant tout droit d’un flacon fleurant bon un petit coin de nature ?

Mais attention, si la ménagère est considérée comme une oie (blanche ?), elle n’en demeure pas moins éternellement jeune : Moins de 50 ans !

C’est que ça ferait tâche de voir trimer une pauvre grand-mère, le dos courbé et les genoux abîmés par le carrelage rugueux. Au rebus la mère Denis (paix à son âme) qui, abandonnant le lavoir pour une rutilante machine, n’hésita pas à lui en à voler la vedette !

De plus, la mère Denis (re-paix à son âme), elle n’était pas sexy et la lessive, c’est beaucoup plus vendeur quand on est sexy, c’est bien connu…et puis, on ne sait jamais, on n’est pas à l’abri d’une petite visite impromptue de Mr Propre…

Pour être toute à fait honnête, il est vrai que depuis quelques années, le discours des publicitaires a quelque peu évolué. La ménagère ayant gagné son statut d’être humain, les animaux ont déserté l’espace lessivier, remplacés par une approche nettement plus technologique avec des agents, des enzymes, des actifs en tous genres aux vertus ultra-détachantes démontrées à coup de « avant-après » dont on ne saurait mettre la véracité en doute… C’est qu’il faut être drôlement fort pour venir à bout de sauce tomate mélangée à de la boue, de l’herbe, de l’encre, du cambouis et ce, en un seul lavage à froid, non ?

Que d’efforts d’imagination déployés par les Procter, Unilever et autres Colgate en but avec cette ménagère de plus en plus séduite par des produits « made at home », que la Mère Denis a pris soin de léguer dans son testament !

Car, après tant de produits achetés et d’espoirs déçus, rien ne vaut, malheureusement, un bon tour de poignet et un pain de (véritable !) savon de Marseille pour arriver à bout de cette bonne vieille tâche…

PS : Si toutefois vous avez trouvé le produit miracle qui lave tout seul sans frotter, je suis preneuse, ça me dégagera du temps pour faire mes ongles !


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